3 bonnes raisons de découvrir le film Babygirl

Babygirl est l’événement cinématographique qu’il ne fallait pas rater en ce début d’année 2025 dans les salles de cinéma françaises. Porté par Nicole Kidman et le jeune Harris Dickinson, le dernier long-métrage de Halina Reijn met en avant un message féministe, exploré à travers la mise en scène particulière de la réalisatrice, au service de la sacralité du corps. Pour ne rien manquer du discours porté dans ce drame, on vous donne trois bonnes raisons de vous plonger cette histoire palpitante et sexy !

En 2024, Halina Reijn a signé avec Babygirl son troisième long-métrage, deux ans après le populaire Bodies Bodies Bodies, qui l’avait propulsée sous les projecteurs en raison de sa narration insolite et de ses personnages aux caractères surprenants. Il y a quelques mois, la cinéaste est revenue sur le devant de la scène avec une toute nouvelle narration dans laquelle Romy, une PDG ambitieuse d’une grande entreprise, entame une relation avec Samuel, jeune stagiaire dans sa société, alors qu’elle est mariée et plus âgée. Dans Babygirl, la réalisatrice déconstruit le corps de la femme et le male gaze, tout en se réappropriant ces sujets pour faire de son film une fresque du désir féminin et plus encore.

Pour son érotisme stylisé

Babygirl traite avec justesse du désir des femmes et de la place qu’elles occupent dans un monde où le patriarcat est plus fort et redoutable que jamais. Halina Reijn inverse complètement les rôles dans son dernier projet. Désormais, l’homme ne prend plus les décisions et n’est plus dominateur. Par le biais de sa mise en scène structurale, symétrique et parfois même clinique, la réalisatrice fait de Babygirl un manifeste féministe en plaçant Romy au coeur de l’histoire, mais également au coeur de New York.

À l’image de la ville qui ne dort jamais, l’héroïne campée par Nicole Kidman ne se laisse pas dicter par des dogmes ancestraux. Bien qu’elle soit mère, la PDG reste une femme forte, courageuse et constamment en mouvement et en proie aux changements physiques comme mentaux. Alors que sa relation avec son mari Jacob (Antonio Banderas) se dégrade, Romy décide de s’écouter et surtout, d’écouter son corps, en entament une relation extra-conjugale avec Samuel, jeune nouveau stagiaire dans son entreprise, afin de retrouver goût à la vie et au plaisir. Grâce à ses actions, Romy découvre donc une facette inédite de sa personnalité, cachée en elle depuis des décennies.

L’érotisme mis en lumière par Babygirl est cathartique pour Romy, qui peut enfin être elle-même quand elle est aux côtés de Samuel. Chaque plan est soigné dans le but de ne rien laisser au hasard. À travers son scénario passionné et passionnant, Halina Reijn donne une nouvelle définition de l’érotisme artistique, qu’on pourrait presque mettre en parallèle avec Eyes Wide Shut, autre long-métrage du genre de Stanley Kubrick avec Nicole Kidman et Tom Cruise. Les corps de Romy et Samuel dansent et communiquent ensemble de façon burlesque et érotique, sans pour autant tomber dans le fantasmagorique. Babygirl prouve que l’émancipation des femmes passe par la représentation de leur corps et au cinéma, cette libération se traduit par le female gaze et un érotisme sans limite.

Pour la patte A24

A24 est l’une des sociétés de production et de distribution cinématographique indépendante américaine les plus en vogue de ces dernières années dans l’industrie. Past Lives, Iron Claw, Moonlight ou encore La Zone d’intérêt et Euphoria sont tous des productions A24, qu’on reconnaît instantanément par leurs thèmes abordés, qui partagent un esthétisme similaire. Et Babygirl ne déroge certainement pas à cette règle.

A24 pourrait, aujourd’hui, être considéré comme un genre à part entière tant les images des différents films de ce studio se ressemblent, alors qu’ils représentent des histoires et personnages diamétralement opposés. Dans la plupart des projets de la société, on y trouve une caméra posée, des tons clairs et sombres qui se battent pour éclairer un acteur, une lenteur dans le récit et une recherche de la vérité et du réel qui passe par la construction des plans. Le style d’A24 est amer mais également doux, raffiné et incontestablement unique dans le cinéma actuel où de nombreux blockbusters s’enchaînent et se ressemblent. Avec son budget moyen, Babygirl est un film franc dans ce qu’il cherche à dire et ne détourne jamais ses intentions, comme le veut la règle A24.

Pour le duo d’acteur

Mais l’intrigue de Babygirl ne serait pas aussi sexy et haletante sans le duo principal composé de Nicole Kidman et Harris Dickinson. Si la comédienne oscarisée est une habituée du grand écran et du genre, ce n’est pas le cas pour le jeune acteur de 28 ans, qui commence tout juste à se faire un nom dans l’industrie en devenant l’une des étoiles montantes les plus étincelantes à Hollywood depuis ces cinq dernières années.

L’alchimie entre les deux personnages est parfois glaciale, mais en ravivant la flamme du désir perdu, Romy et Samuel deviennent deux pièces de puzzle complémentaires, malgré la différence d’âge, leur sexe et leur statut dans la société.

Au micro d’Entertainment Weekly, Dickinson avait partagé son ressenti sur sa collaboration avec Kidman : « C’est une artiste provocatrice, réfléchie et intelligente qui veut repousser les limites dans tous les sens du terme. Elle est radicale dans son approche et audacieuse à chaque fois. Je suis tellement reconnaissant d’avoir pu en faire partie ». Quant à l’actrice de 57 ans, cette dernière a dévoilé au même média que son partenaire de jeu était tout simplement « parfait » pour le rôle et qu’elle n’aurait pas pu imaginer un meilleur associé pour porter l’audace de Babygirl et Samuel.

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