5 acteurs qui ont vécu l’enfer à cause des fans

Entre harcèlement, accusations délirantes ou entrées illégales dans leur domicile, certains comédiens ont réellement souffert sous la pression des fans. On revient sur 5 cas emblématiques où l’admiration a viré au cauchemar.

On s’imagine souvent la vie des stars du cinéma comme une vie de rêve. Après tout, ils participent à nous faire imaginer les plus belles histoires avec des rôles marquants et sont des modèles pour des millions de personnes. Mais la réalité peut être très différente parfois. Les plus grands acteurs et actrices sont souvent confrontés à des problématiques qu’on n’imagine pas, parfois… à cause de leurs propres fans. Serieously vous fait découvrir aujourd’hui 5 stars dont la fanbase leur a fait vivre un enfer.

Sandra Bullock

Connue pour ses rôles culte dans Gravity, Speed, La Proposition ou encore Miss Détective, Sandra Bullock est l’une des actrices les plus populaires d’Hollywood. Mais en 2014, sa vie a basculé le temps d’une nuit, lorsqu’un homme, Joshua Corbett, s’est introduit dans sa maison de Los Angeles. Prise de panique, l’actrice a réussi à se réfugier dans son dressing et à prévenir les secours, comme on peut l’entendre dans un enregistrement glaçant de l’appel diffusé lors du procès.

L’homme, armé et potentiellement dangereux, avait des intentions très inquiétantes. L’enquête révélera plus tard qu’il possédait chez lui plus d’une vingtaine d’armes à feu et qu’il envisageait une agression sexuelle. Condamné à 5 ans de probation avec obligation de soins et soumis à une injonction d’éloignement de 10 ans, Joshua Corbett a par la suite été interné en hôpital psychiatrique, avant de se suicider en 2018. L’actrice est revenue sur ce moment traumatisant dans un épisode du podcast Red Table Talk : « C’était le seul soir où mon fils n’était pas à la maison. Si Louis avait été là, j’aurais couru dans sa chambre. Et ça aurait changé notre destin”. Elle souffre depuis de stress post-traumatique, bien qu’elle n’en tienne pas rigueur à son agresseur. L’actrice a même déclaré en apprenant son suicide que « le système l’avait laissé tomber« .

Jason Isaacs

Si Jason Isaacs est aujourd’hui acclamé pour son rôle de Timothy Ratliff dans The White Lotus, homme d’affaires élégant embourbé dans une affaire de fraude, l’acteur britannique a longtemps dû composer avec ses propres démons. Celui qui a marqué toute une génération avec son interprétation glaçante de Lucius Malefoy dans Harry Potter a connu une période très sombre entre la fin des années 90 et le début des années 2000. Pendant près de dix ans, Jason Isaacs a été victime d’un harcèlement obsessionnel de la part d’une stalkeuse persuadée qu’ils vivaient une histoire d’amour… alors qu’il ne l’avait jamais vue.

Un calvaire dont l’acteur a parlé au média britannique The i Paper avec lucidité et amertume, particulièrement envers les forces de l’ordre. “Elle m’envoyait des lettres, trouvait mes adresses, venait sur les tournages… Et quand j’ai porté plainte, un policier m’a dit de la frapper. Un autre m’a accusé d’avoir eu une liaison avec elle. J’étais seul face à ce délire.” Parallèlement, il affronte une addiction sévère à la drogue et à l’alcool, qu’il décrit comme une “fuite constante de lui-même”. Isaacs a depuis retrouvé l’équilibre, remplaçant les excès par le sport, notamment le tennis, et une vie plus saine.

Joseph Gatt

Connu pour son rôle de Thenn, le sauvageon Change-peau dans la série Game of Thrones, Joseph Gatt a vu sa vie basculer en avril 2022 après son arrestation pour des accusations extrêmement graves : il était soupçonné d’avoir échangé des messages à caractère sexuel avec une mineure résidant dans un autre État. Immédiatement, la nouvelle fait la une, et l’acteur est pointé du doigt publiquement comme un “pédophile en série” par les autorités de Los Angeles. À l’époque, il se défend fermement sur les réseaux sociaux, parlant d’accusations “absolument horribles et totalement fausses”, affirmant coopérer avec les forces de l’ordre pour “laver son nom”.

Il affirme que toute l’affaire reposait sur une mauvaise interprétation d’un échange anodin avec une fan, entamé après une vidéo caméo qu’il avait enregistrée pour l’anniversaire de celle-ci. Ils ne se seraient jamais rencontrés, et les messages échangés, selon lui, étaient “parfaitement appropriés”. Deux ans plus tard, les faits lui donnent raison : les charges sont abandonnées, l’enquête révèle que les preuves étaient non seulement insuffisantes, mais potentiellement fabriquées. Son avocat évoque même un traitement injuste et une tentative du procureur de manipuler la procédure. Pourtant, le mal est déjà fait. Dès l’annonce de son arrestation, son agent et son équipe de communication l’abandonnent, il est viré de deux films, et recasté dans un troisième où il devait tenir le rôle principal. Sa carrière, alors en plein essor, s’effondre en quelques jours. Il a depuis lors porté plainte contre la ville de Los Angeles, réclamant 40 millions de dollars pour le préjudice.

Theresa Saldana

Theresa Saldana a connu l’un des cas les plus glaçants et emblématiques de harcèlement de fan à Hollywood. En 1982, alors qu’elle venait de se faire remarquer dans Raging Bull de Martin Scorsese, l’actrice est attaquée en pleine rue par un fan obsessionnel, Arthur Richard Jackson, un homme schizophrène qui l’avait repérée dans le film et traquée depuis l’Écosse. Après avoir engagé un détective privé pour obtenir son adresse, il se rend devant son domicile à West Hollywood et la poignarde à dix reprises avec un couteau de boucher. L’agression est si brutale que les médecins estiment qu’elle n’aurait pas survécu sans l’intervention rapide d’un livreur qui passait par là.

Mais au lieu de se replier, Theresa Saldana transforme ce drame en combat. Elle fonde l’association Victims for Victims, qui milite pour une meilleure protection des célébrités contre les harceleurs, et elle devient une figure majeure du plaidoyer contre le stalking à Hollywood. En 1984, elle joue même son propre rôle dans un téléfilm retraçant son calvaire, Victims for Victims: The Theresa Saldana Story, avec une authenticité bouleversante. Sa force et son engagement ont marqué les esprits, à tel point que Martin Scorsese lui-même a salué sa mémoire en la décrivant comme “une merveilleuse actrice et un être humain admirable”. Son histoire tragique a permis de sensibiliser le public américain à l’ampleur du harcèlement envers les personnalités publiques, bien avant l’ère des réseaux sociaux.

Anna Gunn

Si Breaking Bad est considérée comme une des meilleures séries de l’histoire, sa popularité a aussi causé des ennuis à ses stars. Anna Gunn, l’actrice qui incarnait Skyler White dans la série, a vécu un véritable cauchemar à cause de la haine que les fans vouaient à son personnage. Alors que Walter White, trafiquant de drogue et anti-héros notoire, était glorifié par le public, Skyler, sa femme, a été violemment rejetée pour avoir tenté de s’opposer à ses choix destructeurs. Ce rejet ne s’est pas limité à des critiques sur le personnage : Anna Gunn a reçu un torrent de haine en ligne, des insultes misogynes, des menaces, et même des messages lui souhaitant la mort. Une internaute est même allée jusqu’à tweeter : « Quelqu’un peut me dire où trouver Anna Gunn pour que je la tue ? » après avoir vu un épisode où Skyler se montrait ferme avec Walter.

Face à cette violence, l’actrice a pris la parole en 2013 dans une tribune publiée dans le New York Times, dénonçant le sexisme profondément enraciné dans la réception de son rôle. Pour elle, cette haine venait d’une incapacité de certains spectateurs à accepter une femme qui ne se contentait pas de soutenir aveuglément son mari, et qui osait incarner une forme de résistance morale. Elle a aussi utilisé cette expérience pour sensibiliser sur la manière dont les femmes sont perçues dans les fictions, et dans la réalité, lorsqu’elles refusent d’endosser des rôles passifs.