5 films qui ont été spoilés dès leur bande-annonce
Publié le Par Khalil Auguste Ndiaye
On adore regarder les bandes-annonces, ça hype, ça intrigue, ça donne envie… mais parfois, ça en dit beaucoup trop. Au point de flinguer des rebondissements censés surprendre en salle. Voici 5 films qui ont littéralement gâché leurs propres twists dès la promo.
Imaginez-vous en 1999, prêt à regarder Sixième Sens, le dernier film à la mode. Et alors que vous attendez la sortie officielle, une bande-annonce du film révèle qu’en réalité depuis le début… Non, nous n’allons pas vous spoiler ce film aujourd’hui. Mais les trailers dont on va parler ici ne se sont pas donnés cette peine et ont privé des millions de spectateurs de surprises dans leur propre film. SPOILER ALERT évidemment.
Sommaire
Terminator Genisys
Parmi les pires révélations gâchées par une bande-annonce, difficile de ne pas citer Terminator Genisys. Depuis les débuts de la saga, John Connor a toujours été présenté comme le sauveur de l’humanité, celui qui devait mener la résistance contre les machines. C’est d’ailleurs autour de lui que repose toute la logique de la franchise, du premier Terminator envoyé dans les années 80 jusqu’aux suites. Autant dire que le choc est immense lorsque le film dévoile que Connor est en réalité… le méchant. Pire encore, il ne devient pas juste un antagoniste classique, mais une nouvelle version de Terminator : le T-3000. Ce twist, audacieux et inattendu, aurait pu rester comme un moment culte de la saga, tant il bouleversait le rôle du personnage central. Problème : Paramount a tout balancé dans ses bandes-annonces. Dès le deuxième trailer officiel, sorti plusieurs mois avant la sortie du film, on découvre Jason Clarke en John Connor se faire tirer dessus par le Terminator de Schwarzenegger avant de guérir comme une machine. La révélation perd toute sa force, et ce qui aurait pu être une surprise monumentale au cinéma s’est transformée en spoiler marketing, encore aujourd’hui considéré comme l’un des plus gros gâchis de la franchise.
Star Trek III : À la recherche de Spock
Dans le cas de Star Trek III : À la recherche de Spock, la promo a clairement joué contre son propre camp. Le fameux moment où l’USS Enterprise est littéralement réduit en cendres aurait dû être un choc monumental pour les spectateurs. C’est le genre de séquence qui, en salle, devait arracher des frissons même aux fans les plus occasionnels de la saga. Mais… le trailer a vendu la mèche sans honte, allant jusqu’à montrer cette image iconique et, histoire de bien enfoncer le clou, annoncer en voix off que c’était “le dernier voyage de l’Enterprise”. Résultat : plus aucune surprise. Harve Bennett, le producteur et scénariste, aurait été fou de rage de voir une telle décision marketing ruiner ce qu’il voulait garder comme un coup de théâtre absolu. Ironie du sort, le film avait déjà un argument de vente énorme avec la possible résurrection de Spock, un mystère soigneusement gardé hors des bandes-annonces.
Seul au monde
Avec Seul au monde, Robert Zemeckis a sans doute signé l’un de ses paris les plus audacieux : faire reposer une bonne partie du film sur la seule présence de Tom Hanks, isolé sur une île déserte après le crash de son avion. Plus de dialogues, juste la solitude, la survie et une intensité brute. La performance de Tom Hanks permet de captiver le spectateur alors qu’il se contente d’essayer d’ouvrir une noix de coco ou d’allumer un feu et a hissé le long-métrage au rang des films culte. Son lien improbable avec Wilson, un simple ballon de volley, reste encore aujourd’hui l’un des exemples les plus forts de l’émotion que peut générer le cinéma. Pourtant, le plus gros défaut du film ne vient pas de sa fin controversée, mais bien de son marketing. Le trailer avait déjà spoilé la survie de Chuck Noland et son retour auprès de sa femme, détruisant ainsi une bonne partie du suspense naturel de l’histoire. Un choix incompréhensible de la part des studios, qui a privé le public d’une partie de la tension dramatique qui aurait dû accompagner chaque minute de ce voyage désespéré.
Le film Speak No Evil
Le trailer du remake de Speak No Evil avait tout pour capter l’attention. Un casting solide, une ambiance pesante, et cette promesse de thriller psychologique dérangeant qui avait tellement bien marché dans le film danois original. Sauf que tout s’écroule au moment où la bande-annonce balance sans filtre l’une des scènes les plus choquantes du film : l’enfant ouvrant la bouche pour révéler qu’il n’a plus de langue, puis mimant avec des ciseaux ce qui lui est arrivé. C’est le genre de révélation qui aurait dû glacer le spectateur dans la salle, mais qui se retrouve ici vidée de son impact, montrée comme un simple effet choc pour vendre des tickets. Dans ce thriller, la force réside dans la surprise, dans ces instants où l’on ne voit pas venir le malaise ou l’horreur. Ici, le trailer trace quasiment la feuille de route complète du film, avant même d’avoir vu la première scène, on sait que l’enfant présenté comme muet et timide… ne l’est pas vraiment.
Batman v Superman : L’Aube de la justice
Le cas de Batman v Superman : L’Aube de la Justice reste un exemple flagrant de bande-annonce trop bavarde. Le film lui-même a divisé, certains fans de DC y voient une fresque sombre et ambitieuse fidèle à l’esprit des comics, d’autres reprochent son rythme pesant et son envie trop pressée de lancer un univers partagé. Mais sur un point, tout le monde s’accorde : les trailers ont gâché une bonne partie de la surprise. La révélation de Wonder Woman, qui aurait pu être un moment épique en salle, a été montrée dès les premières bandes-annonces, volant à la scène son effet de choc. Pire encore, une autre bande-annonce est allée jusqu’à dévoiler la présence de Doomsday, le second grand antagoniste du film. Là où les spectateurs auraient dû se retrouver bouche bée face aux retournements de l’histoire, ils entraient dans la salle déjà au courant des cartes majeures. Un vrai gâchis marketing qui, encore aujourd’hui, est cité comme l’un des plus gros ratés promotionnels du genre super-héroïque.
Khalil Auguste Ndiaye