5 intrigues de séries des années 90 qui feraient scandale aujourd’hui
Publié le Par Khalil Auguste Ndiaye
Des milliards de personnes ont grandi et été marquées par les années 90. Entre les films culte, les séries iconiques et les classiques de tous genres, on ne manque pas de bons souvenirs de cette époque. Mais la nostalgie peut parfois cacher des choses plus sombres encore. Seriously vous présente 5 intrigues de séries des 90’s qui feraient polémique en 2025.
Si vous avez grandi dans les années 90, vous gardez sûrement un souvenir ultra nostalgique de ces séries culte qui passaient à la télé. Mais soyons honnêtes : quand on les revoit avec nos yeux d’aujourd’hui, il y a des choses qui font franchement grincer des dents. Entre blagues douteuses, clichés vus et revus et intrigues vraiment problématiques, certaines scènes auraient déclenché des tempêtes sur les réseaux sociaux. Retour sur 5 histoires de séries 90’s qui feraient (au minimum) polémique aujourd’hui.
Sommaire
« Le problème Apu » et le racisme dans Les Simpson

Les plus jeunes ne se souviennent peut-être pas d’Apu dans Les Simpson. Ce gérant du Kwik-E-Mart à l’accent ultra-caricatural est devenu, malgré lui, un stéréotype racial qui a profondément marqué la pop culture américaine. À la base, Apu n’était même pas censé être indien, mais un simple vendeur sans origine définie. C’est l’acteur Hank Azaria, lors d’une lecture de table, qui a improvisé un accent indien… et tout le monde a ri. Résultat : Apu est resté, avec sa voix exagérée, son “Thank you, come again” devenu culte, et un rôle réduit à celui de l’épicier cliché. Sauf qu’avec le temps, et l’absence totale d’autres représentations sud-asiatiques à la télévision, ce cliché a fini par faire des dégâts.
Le documentaire The Problem With Apu en 2017 a mis les pieds dans le plat, pointant l’impact négatif de ce personnage sur toute une génération d’Américains d’origine indienne. La réponse des Simpson ? Une séquence gênante dans un épisode où Lisa brise le 4e mur pour minimiser la controverse, ce qui a mis le feu aux réseaux sociaux. Hank Azaria, lui, a fini par se retirer du rôle, conscient du mal causé, et aujourd’hui, Apu a tout simplement disparu de la série. Un personnage culte des années 90, mais qui symbolise aussi tout ce que la télé d’hier ne peut plus se permettre aujourd’hui.
La biphobie dans Sex and The City…

On adore Sex and the City pour son côté libéré, mais soyons honnêtes : certains épisodes sont carrément à côté de la plaque, surtout quand on les revoit aujourd’hui. Dans la saison 3, épisode 4, Carrie sort avec Sean, un homme ouvertement bisexuel. Mais c’est surtout une excuse pour un festival de remarques problématiques. Elle balance que la bisexualité, c’est juste “une escale vers Gaytown”, comme si être bi, c’était juste un moment de transition avant d’assumer être gay. Elle enchaîne les clichés, remet en question la validité de sa sexualité, et finit même par quitter une soirée en le ghostant, tout ça parce qu’il a osé lui dire qu’il avait déjà été avec des garçons et des filles. En 2025, un épisode comme ça se prendrait une avalanche de critiques sur les réseaux, et HBO se ferait probablement épingler pour biphobie. Ce qui était vu comme de l’humour « un peu edgy » à l’époque ressemble aujourd’hui à une invalidation totale d’une orientation sexuelle, sans aucune nuance. Pas incroyable pour une série qui se voulait progressiste.
… et la mysoginoire dans Sex and The City

Autre intrigue qui ferait exploser X en 2025 : la romance entre Samantha Jones et Chivon dans la saison 3 de Sex and the City. Si à l’époque, la série se voulait audacieuse et libérée, ce scénario a très, très mal vieilli. Samantha, interprétée par Kim Cattrall, commence à sortir avec Chivon, un homme noir… qu’elle va réduire à une suite de clichés raciaux et sexuels. Tout au long de leur relation, la businesswoman enchaîne les remarques crues sur son corps et leur vie intime, dans ce qui ressemble clairement à une fétichisation très questionnable. Et quand la sœur de Chivon, caricaturée comme une femme noire agressive, désapprouve la relation, Samantha lui balance qu’elle a un « gros cul noir » en guise de punchline finale. Une réplique qui passerait aujourd’hui pour une insulte raciste à peine voilée. À l’époque ? C’était juste une blague de plus. Aujourd’hui ? Le terme mysoginoire ne serait pas de trop pour décrire la situation.
Ally McBeal et le « fétiche trans » des années 90

Ally McBeal a peut-être bousculé les codes à sa sortie en 1997, avec ses toilettes non genrées et ses mini-jupes devenues iconiques, mais derrière ses airs de série progressiste se cache aussi l’un des moments les plus transphobes de la télé des années 90. Dans l’épisode « Boy to the World« , Ally prend la défense de Stephanie, une femme trans et travailleuse du sexe, incarnée par Wilson Cruz. Sauf qu’au lieu de l’humaniser réellement, la série la transforme en cas social à sauver. Ally veut éviter à Stephanie la prison en plaidant… la folie, via une défense fondée sur la « transvestite fetishism » (un fétichisme de la transidentité), assimilant la transidentité à une pathologie mentale.
Tout au long de l’épisode, les personnages enchaînent les micro-agressions transphobes. Ally McBeal, sensée être une… ally, genre Stéphanie au masculin, disant « qu’il ne va pas bien« . Même si Stéphanie se défend d’être malade et rappelle que ce sont les autres qui la voyaient comme malade, la série insiste. Le coup de grâce ? Stephanie finit évidemment assassinée, car les personnages trans dans les séries des années 90 ne survivaient jamais au générique de fin. Même si Cruz livre une performance poignante, le message reste clair : être trans, c’est tragique. La série se donne bonne conscience en montrant Ally lui maquillant le visage dans une morgue, pour « qu’elle parte belle« , mais à la fin, c’est surtout la série qui se démaquille… et révèle un regard franchement daté sur les identités de genre.
Paolo agresse sexuellement Phoebe dans Friends

Si Friends reste un monument de la pop culture, certains de ses épisodes ont pris un sacré coup de vieux. Et quand on parle d’intrigues problématiques dans la série culte, deux personnages viennent en tête : Joey et Phoebe. C’est justement cette dernière qui est « mise à l’honneur » dans l’épisode 12 de la saison 1. Paolo, alors petit ami italien de Rachel, agresse sexuellement Phoebe pendant une séance de massage. Il lui caresse la jambe, puis lui touche les fesses sans son consentement. Des gestes graves, mais qui ne sont jamais qualifiés comme tels dans la série. Ce qui devrait être traité comme une agression sexuelle est alors présenté comme une simple tentative de drague, avec un ton léger, presque comique. Pire : Phoebe s’inquiète plus de la réaction de Rachel que de ce qu’elle a subi. À aucun moment, la gravité des actes de Paolo n’est reconnue dans l’épisode.
Même Cosimo Fusco, l’acteur qui incarnait Paolo, a avoué ne pas être à l’aise avec son rôle, pointant du doigt le stéréotype négatif des Italiens associé à son personnage. En interview avec le journal anglais The Sun, l’acteur se confie : « Je sentais que je classais en quelque sorte tous les Italiens dans un stéréotype désagréable. Il y avait une scène où je me fais masser et je devais faire un gros lourd qui touchait Phoebe. Il y avait un problème avec la façon dont ils me représentaient, comme si les Italiens étaient comme ça. Ce qu’ils voulaient que je fasse était irrespectueux, mais je me souviens que nous avons pu parvenir à un accord, donc je me sentais à l’aise« . Une scène problématique à plus d’un niveau, que la série a totalement banalisée à l’époque et qui, fort heureusement, ne passerait pas à une ère post #MeToo.
Khalil Auguste Ndiaye