5 scènes de sexe difficiles à tourner pour ces stars de films

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On pourrait croire que les scènes de sexe dans les films riment avec glamour, sensualité et fluidité. En réalité, elles sont souvent synonymes de stress, d’inconfort, voire de malaise pour celles et ceux qui les tournent. Entre contraintes techniques, pression médiatique et intensité émotionnelle, certains acteurs racontent des expériences loin d’être aussi séduisantes que ce que laisse croire l’écran.

Le cinéma aime vendre du rêve, mais les coulisses n’ont rien d’un fantasme. Les scènes de sexe, en particulier, sont un condensé de complexité où il faut gérer son corps, son image, la mise en scène, tout en donnant l’illusion de l’intimité. Avec l’essor récent des coordinateurs d’intimité, la situation tend à évoluer, mais beaucoup d’acteurs gardent le souvenir de moments tendus, voire traumatisants. Serieously vous présente aujourd’hui 5 témoignages qui montrent que la frontière entre fiction et réalité peut être difficile à traverser dans l’intimité.

Dakota Johnson et Jamie Dornan dans Cinquante nuances de Grey

Anastasia Steele / Dakota Johnson dans 50 nuances de grey
©Universal Pictures

Derrière l’image sulfureuse de la saga, Dakota Johnson a souvent rappelé que tourner Cinquante nuances de Grey n’avait rien de glamour. Dès ses 23 ans, la comédienne s’est retrouvée propulsée dans un rôle qui l’a fait connaître dans le monde entier mais qui s’est révélé être, en coulisses, un véritable enfer. L’actrice avait déclaré à Marie Claire US : « J’avais un bâillon sur les yeux. Et ça a été un choc, parce que je n’avais pas vraiment réalisé que, malgré la préparation, quand vos sens sont obstrués, vous ne pouvez pas contrôler la façon dont va réagir votre système nerveux. (…) Ce n’est pas sexy, ni agréable à tourner ».

Le plus compliqué, c’était l’ambiance du tournage elle-même. Johnson a décrit une expérience “psychotique”, faite de réécritures de dernière minute, de désaccords permanents et d’un chaos constant. « C’était effrayant« , a-t-elle confié, en parlant de cette époque où elle devait apprendre à gérer la pression tout en incarnant un personnage ultra-exposé. Le tout dans une franchise érotique qui l’obligeait à se mettre à nu, au sens propre comme au figuré. Elle a tenu cependant à souligner l’importance de Jamie Dornan, son partenaire à l’écran en tant que Christian Grey. « Il était le meilleur. Je n’aurais pas pu traverser cette expérience sans notre complicité ».

Vincent Lacoste dans Plaire, aimer et courir vite

Vincent Lacoste dans Plaire, Aimer et courir vite
© Ad Vitam Distribution

Avant d’être à l’affiche de L’Amour Ouf, Vincent Lacoste a connu une vraie bascule avec Plaire, aimer et courir vite de Christophe Honoré. Loin de son image d’ado révélée dans Les Beaux Gosses, il y incarne un jeune homme homosexuel. Mais l’acteur a reconnu en interview avec Les Inrockuptibles que ce rôle l’a intimidé plus qu’il ne l’aurait cru. À la lecture du scénario, il ne s’était pas forcément inquiété, mais la réalité du tournage a soulevé des doutes, notamment face aux indications très crues du script. « Il y avait des choses assez explicites, comme ‘ils font un plan à trois’. » Surtout qu’il s’agissait pour lui d’une première expérience. « Mine de rien, je n’avais jamais embrassé un garçon avant.« 

Pourtant, le tournage s’est vite transformé en expérience positive grâce au réalisateur Christophe Honoré, d’abord, qui a pris soin d’accompagner ses comédiens dans chaque étape. « Il mimait les scènes, il ne nous balançait pas juste : ‘Bon bah là, vous vous foutez à poil et vous baisez.’ » Un respect qui a permis à Lacoste de se sentir en confiance. Pierre Deladonchamps, son partenaire à l’écran, l’a aussi aidé à lever la pression comme il l’explique car il « étai[t] un peu stressé, assez intimidé, et il m’a mis très à l’aise. Au final, c’était assez joyeux.« 

Karen Lancaume dans le film Baise-moi

Karen Lancaume et Raffaella Anderson dans Baise Moi
© Pan Européenne Distribution

Karen Lancaume reste une figure tragique du cinéma français, indissociable de Baise-moi, film qui a marqué les esprits autant par son audace que par les polémiques qu’il a déclenchées. Ancienne actrice X, elle avait accepté de jouer dans ce projet parce qu’il lui offrait autre chose qu’un rôle réduit à la logique pornographique. Aux côtés de Raffaëla Anderson, elle s’est investie dans ce film violent et radical qui entendait bousculer les codes. Tant et si bien que ce film a eu un impact considérable sur l’actrice qui s’ôtera la vie quelques années après sa sortie… Si les réalisatrices voyaient dans Baise-moi une manière de détourner les codes du X, Karen Lancaume n’a jamais caché à quel point son passage par l’industrie pornographique l’avait abîmée. Elle la décrivait en interview à Libération comme une expérience d’ »humiliation permanente » et considérait que trop souvent, le porno imposait aux femmes une image de soumission brutale.

Le film a d’ailleurs fait l’effet d’une bombe à sa sortie en 2000 avec ses scènes de sexe non simulées, d’ultraviolence, vu à la limite du cinéma d’auteur et du film purement pornographique. De quoi déclencher des débats houleux, jusqu’à pousser les autorités françaises à modifier la législation pour pouvoir l’interdire aux mineurs sans pour autant le classer officiellement comme un film porno. Mais derrière le scandale, il y avait surtout une actrice qui tentait de se reconstruire en prenant ses distances avec un milieu qu’elle rejetait. Cinq ans après la sortie du film, Karen Lancaume mettait tragiquement fin à ses jours. L’autrice et co-réalisatrice Virginie Despentes lui rendra hommage en disant d’elle que « c’est toujours très dur quand on connaît quelqu’un qui se suicide… mais Karen, elle était particulièrement attachante. C’était la plus tendre de nous quatre qui partait.« 

Robert Pattinson dans Little Ashes

Robert Pattinson dans Little Ashes
© Kaleidoscope Entertainment

Robert Pattinson a beau avoir incarné l’un des sex-symbols les plus iconiques des années 2000 grâce à Twilight, il a connu un tournage autrement plus gênant entre temps. En 2009, il incarne Salvador Dalí dans Little Ashes, un film qui retrace la relation passionnelle entre le peintre espagnol et le poète Federico García Lorca (joué par Javier Beltrán). Et c’est dans ce cadre qu’il a dû tourner une scène particulièrement intime dans une piscine. Loin du glamour que l’on pourrait imaginer, Pattinson a avoué avoir vécu un véritable supplice. « La production de Dalí était la pire, c’était mortifiant« , confiait-il dans Interview Allemagne. Il se souvient être resté crispé au bord de l’eau, complètement nerveux, avant de voir son partenaire espagnol se jeter à l’eau totalement nu.

La situation a viré à l’absurde lorsque Javier Beltrán a nagé vers lui, sans complexe, tandis que Pattinson se sentait totalement démuni. « Je ne savais pas comment réagir. Je me sentais comme Mr. Bean. » Un aveu qui montre bien à quel point l’acteur, encore en début de carrière, n’était pas armé pour gérer ce type de scène. Là où son partenaire semblait parfaitement à l’aise, Pattinson oscillait entre gêne et maladresse, un contraste qui rend encore plus marquant son témoignage.

Chloë Sevigny dans The Brown Bunny

Chloë Sevigny dans The Brown Bunny
© Wellspring Media

Pour Chloë Sevigny, The Brown Bunny restera sans doute l’un des tournages les plus éprouvants de sa carrière. Dans ce film quasi-expérimental réalisé par Vincent Gallo, elle interprète Daisy, souvenir obsédant du personnage principal. Mais ce n’est pas l’histoire qui a fait scandale, c’est une séquence devenue mythique et controversée. Une fellation non simulée que l’actrice a réellement tournée face à Gallo. À l’époque, la projection cannoise déclenche un tollé et alimente un débat sans fin sur la frontière entre cinéma et pornographie (déjà débuté à plus petite échelle avec Baise-moi sorti quelques mois plus tôt). Sevigny, elle, n’a jamais nié la nature explicite de la scène, admettant au Guardian que c’était « la chose la plus difficile » qu’elle ait eu à faire devant une caméra, tout en soulignant que Gallo s’était montré « très doux » et attentif.

Des années plus tard, elle est revenue sur l’expérience dans un entretien avec le Daily Mail avec plus de recul, reconnaissant que ce moment avait laissé des traces, au point de dire qu’elle aurait « probablement besoin d’aller en thérapie » après coup. Pourtant, loin de renier son choix, elle se dit fière du film et de sa performance, même si elle admet qu’il l’a rendue « plus consciente d’elle-même » et sans doute moins prête à se lancer dans des rôles aussi radicaux par la suite.

Khalil Auguste Ndiaye

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