« C’était dur à vivre » : cette icône des Bronzés révèle comment le film l’a sauvée de la dépression

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Adaptation d’une pièce de théâtre de la troupe du Splendid, le film Les Bronzés a connu un succès retentissant auprès du public après sa sortie au cinéma. Cela a alors conduit à la production d’une trilogie, qui a véritablement changé la vie des acteurs, propulsés sous le feu des projecteurs, mais pas que.

« Y’a du soleil et des nanas, Darla dirla dada ». Quelques paroles qui suffisent généralement à faire sourire des millions de Français, en les renvoyant au village vacances de Galaswinga, en Côte d’Ivoire, où tout a commencé. Car c’est bien en 1978 que le phénomène des Bronzés a débuté, avec l’adaptation de la pièce de théâtre du Splendid Amours, Coquillages et Crustacés pour le cinéma. Une comédie joyeuse et sympathique, qui avait vocation à amuser le public, mais dont le succès a largement dépassé les attentes des équipes. 

A sa sortie en salles, le film a ainsi réuni plus de 2,3 millions de spectateurs, ouvrant donc la porte à un second film en 1979 : Les Bronzés font du ski. Cette fois-ci, l’accueil a été un peu plus tiède, avec seulement 1,5 million de spectateurs, mais les multi-rediffusions télévisées ont par la suite contribué à en faire un long-métrage culte. Pendant des années, les deux premiers volets de la saga ont été proposés aux téléspectateurs de manière régulière, réalisant des audiences toujours un peu plus importantes, jusqu’à ce que les comédiens décident de se réunir à nouveau en 2006 pour Les Bronzés 3 : Amis pour la vie.

Au cinéma, ce nouvel opus est arrivé comme un véritable raz-de-marée, totalisant plus de 10,3 millions d’entrées, ce qui en fait l’un des 10 films français les plus populaires de l’Histoire. Ce triomphe a alors fait basculer l’existence des comédiens Marie-Anne Chazel, Josiane Balasko, Christian Clavier, Gérard Jugnot, Thierry Lhermitte et le regretté Michel Blanc, ainsi que celle du réalisateur Patrice Leconte, qui a d’ailleurs bien failli passer à côté de cette opportunité en or !

Comment la vie de Patrice Leconte a changé avec Les Bronzés

Popeye (Thierry Lhermitte) et Bobo (Luis Rego) dans le film Les Bronzés.
© CCFC

Si les acteurs du Splendid ont été révélés au grand public grâce au film Les Bronzés, c’est aussi le cas du cinéaste Patrice Leconte. Jeune réalisateur à cette époque, ce dernier avait déjà fait plusieurs courts métrages, mais se lançait à peine dans le long. En 1976, il avait dirigé son premier film, Les vécés étaient fermés de l’intérieur – avec Coluche et Jean Rochefort – et l’expérience s’était révélée particulièrement éprouvante.

« C’était dur à vivre tous les jours le tournage des Vécés étaient fermés de l’intérieur. Je revenais à la maison, je ne dormais plus, c’était un tournage affreux », a-t-il expliqué ce lundi 28 juillet dans l’émission Le monde d’Élodie. « Je ne dis pas que c’est bien d’avoir vécu ça, mais ça m’a permis de ne pas avoir d’arrogance, de me rendre compte que tout ça est fragile et qu’on peut faire un succès un jour et un bide le lendemain ». 

Après ce premier accomplissement, Patrice Leconte était donc très fatigué et plein de doutes, allant même jusqu’à reconsidérer son avenir. « Il y a une période qui n’était pas noire, mais qui était gris très foncé, où je ne savais plus quoi faire. Jusqu’à ce que je rencontre le groupe du Splendid et ma vie a changé avec Les Bronzés ». 

« Ils m’ont imposé sur le premier Bronzés et le deuxième »

Gigi, Christiane et Jean-Claude Dusse dans le premier film Les Bronzés.
© CCFC

C’est au café-théâtre que la magie a opéré, Patrice Leconte ayant découvert la troupe du Splendid sur scène. « J’allais voir tous leurs spectacles au café-théâtre. C’est très facile de devenir copains, eux, ils avaient vu mon premier film et ils avaient trouvé ça très bien ».

Alors, quand l’idée d’une adaptation cinématographique est arrivée sur le tapis, les choses se sont faites très naturellement entre eux, bien qu’il ait fallu faire preuve de persuasion avec la production. « Quand le producteur Yves Rousset-Rouard, oncle de Christian Clavier, leur a proposé d’adapter la pièce, ils étaient d’accord et ravis. Ils ont dit ‘on va le faire avec Patrice parce qu’on s’entend bien’ […] Yves Rousset-Rouard voulait les mettre dans les pattes de réalisateurs confirmés […] mais ils ont tenu bon et c’est comme ça qu’ils m’ont imposé sur le premier Bronzés et le deuxième ». 

Cette collaboration a alors permis à Patrice Leconte de se faire connaître et de faire valoir son talent, lui ouvrant grand les portes du cinéma dans les années qui ont suivi. Il a d’ailleurs, depuis, réalisé plus d’une trentaine de films, dont de nombreux succès comme Viens chez moi, j’habite chez une copine, Les Spécialistes, Mon Meilleur Ami, Le Magasin des Suicides ou encore Une heure de tranquillité.

Alexia Malige

Alexia Malige

Journaliste - Secrétaire de rédaction

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