Deep Fear : Victor Meutelet, Sofia Lesaffre, "Le film est une vraie proposition à part" (INTERVIEW)

Deep Fear : Victor Meutelet, Sofia Lesaffre, « Le film est une vraie proposition à part » (INTERVIEW)

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Disponible depuis le 20 avril sur OCS Choc, Deep Fear est un ovni dans le monde du cinéma. A mi-chemin entre le film d’horreur, la série B et l’absurde, ce long-métrage porté par Victor Meutelet, Sofia Lesaffre, Kassim Meesters et Joseph Olivennes plonge une bande de jeunes étudiants dans les profondeurs des catacombes parisiennes. Mais les rencontres qu’ils vont y faire, ont de quoi donner à cette excursion un tout autre visage… Rencontre avec Victor Meutelet et Sofia Lesaffre.

Pour commencer, qu’est-ce qui vous a séduit lorsque vous avez entendu parler de Deep Fear ?

Sofia Lesaffre : Moi, c’est quand j’ai su qu’il y avait Victor ! (rires)

Victor Meutelet : Alors, merci pour cette passe décisive qui me fait plaisir ! Mais pour moi, c’est le fait que le projet ne ressemble à aucun autre. Je n’avais jamais lu un scénario de film d’horreur et je n’avais jamais passé de casting pour ça. Le truc se démarque naturellement. Ensuite, en rencontrant Greg [Grégory Beghin, le réalisateur, NDLR] et le reste du cast, ça a confirmé que j’avais envie de faire partie de cette aventure-là.

Sofia : Oui, c’est exactement pareil. Quand j’ai lu le scénario, j’étais un peu dubitative au début…

Victor : Le truc, c’est qu’un tel projet peut prendre tellement de directions différentes qu’il faut être dirigé par quelqu’un qui sait où il va. Si le chef d’orchestre n’est pas au taquet, le film peut être raté.

Sofia : Oui complètement, mais après avoir rencontré tous les membres de l’équipe j’ai vraiment été rassurée !

Pour vous préparer à jouer dans ce film d’horreur , avez-vous été chercher de l’inspiration du côté de certains classiques du genre ?

Sofia : Greg nous avait donné une liste ! Je ne sais pas pour toi Victor, mais moi je ne l’ai pas regardée (rires) Je me suis dit que j’allais faire confiance…

Victor : Alors, j’en ai regardé un ou deux qui étaient vraiment ses références principales. J’ai regardé It Follows, je l’avais déjà vu au ciné à l’époque de la sortie, mais je l’ai re-regardé car j’avais kiffé le film ! Quand il a donné cette ref’ là, j’étais refait ! Je me suis dit qu’on partageait les même goûts.
L’autre référence, c’était The Descent et je ne l’avais jamais vu. Je ne suis pas particulièrement fan d’horreur et ma culture sur ce genre n’est pas très large. Mais en tant qu’acteur on n’a pas tant besoin que ça d’en regarder, car qu’on joue de l’horreur, de la comédie ou un thriller, notre truc à nous c’est d’être le plus crédible possible. Peu importe le thème, il faut être à fond !

Sofia : Oui, il y a juste à suivre l’équipe, le réal…

Deep Fear
© Black Swan, © OCS Choc

Deep Fear est quasiment un huis clos qui se passe dans les catacombes. Pouvez-vous nous parler un peu du tournage ? 

Sofia : J’adore faire du fond vert, mais là justement le décor a fait beaucoup. Il fait froid, il fait humide, tu es dans le noir tout le temps…On est à je-ne-sais-pas combien de mètres sous terre, donc ça t’aide vraiment à te mettre dans la peau du personnage !

Victor : On t’a demandé à toi Sofia si tu étais claustro avant de tourner le film ? Car on m’a demandé et je disais : « Ah les gars, détendez-vous, c’est qu’un film ! » Et après, j’ai compris. Je n’ai jamais eu peur de rester coincé dans une chatière ou d’être poursuivi par une créature bizarre…mais vraiment, on a tourné dans les sous-sols de Forts en Belgique, donc tu descends, tu vas très loin,  c’est très profond et parfois tu es à 20 minutes de l’air libre ! Si tu t’enfonces un peu avec ta lampe torche dans les dédales, tu as vite fait de te mettre des p’tits coups de flippe !

Sofia : On devait être accompagnés ! Car quand tu veux aller aux toilettes et tout…

Vous incarnez ici des jeunes téméraires qui vont s’aventurer dans les catacombes et y faire de drôles de rencontres…Sonia et Henry sont des jeunes comme vous. Avez-vous apporté beaucoup de vous-mêmes dans vos personnages ? 

Sofia : Je crois qu’on apporte toujours un peu de nous dans un personnage même s’il est totalement éloigné de qui on est. Je retrouve carrément du Victor dans Henry et du Henry dans Victor ! Je pense que pour moi aussi, j’ai du mal à m’auto-juger, mais j’ai des choses en commun avec Sonia.

Victor : Je pense que c’est Kassim qui est le plus éloigné de son personnage ! L’ambiance était la même entre les scènes qu’on a tournées quand on était tous les quatre ou tous les trois et celle quand on ne tournait pas. Il n’y avait pas vraiment de différences. On a gardé le même mood et c’est ça qui est bien !

Est-ce qu’il y a un souvenir en particulier que vous garderez en mémoire de ce tournage ? 

Sofia  : Je pense à un truc en particulier… (rires)

Victor : Non, mais je sais à quoi tu penses, ne le dis pas s’il te plaît !

Sofia : Si on parle de la même chose, jamais je ne le dirai…Mais la scène de fin a vraiment été toute une chorégraphie, ils sont venus avec un storyboard car on n’avait pas le temps et tout était vraiment millimétré ! Ce que j’avais à faire c’était un peu hard, je m’en souviens.

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© Black Swan, © OCS Choc

Et quelle a été la chose la plus difficile à faire pour tourner dans ce genre de cinéma hybride ? 

Sofia : Supporter les trois ! [Elle parle de Victor, Kassim et Joseph Olivenne, NDLR] Entendre parler de l’Euro toute la journée et entendre Kassim rapper tout au long de la journée…

Victor : Tu imagines, on tourne dans les catacombes, il n’y a pas de réseau…Et en haut, il y a France/Hongrie qui est en train de sceller le sort de l’équipe de France… Non, en vrai, ça a été de faire à 100% confiance au réal. Sur des projets plus classique, tu n’as jamais peur d’être ridicule. Là, tu dois gueuler de toutes tes forces, simuler quelque chose qui t’entraîne vers l’arrière par exemple. Quand tu le fais à froid avec toute une équipe qui te regarder, c’est bizarre ! Le rush en sortie de caméra est ridicule, mais tu fais confiance à l’équipe et à la post-prod et au final ça marche !

À l’inverse, est-ce qu’il y a eu quelque chose qui s’est avéré très facile alors que vous ne l’auriez jamais imaginé comme ça ? 

Victor : Je dirais la complicité de notre quatuor !

Sofia : Oui, c’était vraiment hyper naturel entre nous. On n’a jamais dû simuler d’être amis, on l’était vraiment !

Victor : Et personne n’a tiré la couverture vers soi et ça, c’est toujours agréable.

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© Black Swan, © OCS Choc

À votre avis, pourquoi y-a-t-il peu de films d’horreur produits en France ? 

Sofia : Je pense que les productions sont encore frileuses de s’engager sur ce genre de projets ! Même nous, en tant qu’acteurs, on n’était clairement pas sûrs du rendu, ça fait un peu flipper !

Victor : Déjà, c’est un peu casse-gueule, ça peut être plus facilement raté et je peux comprendre que ça fasse peur. Mais depuis 2-3 ans en France, ça change, il y a de plus en plus de propositions un peu décalées. On parlait de Grave il y a trois-quatre ans comme d’un ovni. C’était le seul film qui ne ressemblait à rien d’autre…

Sofia : J’ai l’impression que nous, ce qu’on fait, c’est un film type série B. C’est un genre qui ne se base pas ni sur un réal hyper connu ou sur un acteur très identifié et apprécié, bon à part peut-être pour Victor (rires) ! Du coup, il faut vraiment faire confiance au genre et à ce qui est proposé et c’est une nouveauté dans le cinéma !

Après avoir tourné dans Deep Fear, quelle serait la recette idéale pour un film d’horreur réussi ? 

Sofia : Un réal qui sait où il veut aller, qui a des bonnes refs et qui sait bien s’entourer. L’équipe technique autour de nous était incroyable, au regard des conditions dans lesquelles on a tourné. Si on avait eu une équipe bancale, ça n’aurait pas fonctionné.

Victor : Le seul qui a en tête le produit fini, c’est le réal. Donc s’il n’arrive pas à embarquer tout le monde dans le même bateau que lui, c’est dur. Surtout dans des conditions compliquées…

Si vous aviez un argument de choc pour convaincre les gens de regarder Deep Fear, quel serait-il ?

Victor : Le film est une proposition à part. C’est possible d’être plus ou moins sensible à ça, mais on ne pourra pas lui reprocher d’en avoir copié un autre !

Sofia : Je suis désolée de revenir là-dessus, mais il y a quand même Victor dedans ! À partir de ce moment-là, c’est mon seul argument !

Vous avez d’autres projets qui arrivent prochainement ? 

Sofia : Oui, il y a Selon la Police qui est sorti il y a quelque temps au ciné, on peut aussi me voir dans Narvalo sur Cana+l. J’ai un autre film qui s’appelle Saint Habib qui va sortir et aussi Revoir Paris bientôt !

Victor : Moi j’ai deux films à venir. Il y a Rascal, qui sort en novembre et qui raconte les histoires de guerre de gangs entre jeunes de cité et les skinheads, Ça se passe un petit peu avant Deep Fear, en 84. Et un autre film, qui s’appelle Philippe, qu’on a tourné en Pologne, qui est un film en Allemand qui est sur la Seconde Guerre Mondiale, mais vue depuis l’arrière et notamment dans les hôtels et les équipes qui font tourner ces hôtels !

Deep Fear est à découvrir dès maintenant sur OCS Choc

 

Amandine Rouhaud

Amandine Rouhaud

Journaliste

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