Hélène et les Garçons : « trop hard », Jean-Luc Azoulay révèle avoir censuré des épisodes de la série

Tout au long de sa diffusion sur TF1 dans les années 90, la série Hélène et les Garçons a parfois été victime de censure de la part de la chaîne en raison de sujets sensibles, notamment vis-à-vis du jeune public qui la regardait. Jean-Luc Azoulay, producteur de la mythique sitcom, se confie.

De 1992 à 1994, Hélène et les Garçons a fait les beaux jours de la chaîne TF1, réunissant plusieurs millions de téléspectateurs à chaque diffusion. Malgré son succès et sa popularité, qui en font aujourd’hui une série culte, le programme créé par Jean-Luc Azoulay a parfois fait l’objet de violentes critiques dans les médias et même ailleurs…

Quand Éric Zemmour taclait la série Hélène et les Garçons

En 2014, c’est le journaliste et écrivain Éric Zemmour, devenu par la suite homme politique, qui n’a pas hésité à s’en prendre à Hélène et les Garçons dans son livre Le Suicide Français. Et, en pleine promotion de cet ouvrage, le polémiste a déclaré lors d’une conférence organisée à Béziers : « Regardez un seul épisode, il n’y a que des filles. En vingt ans, on a basculé dans un autre monde, ou les garçons sont devenus des filles. On a demandé aux hommes d’être des femmes comme les autres ».

Des critiques auxquelles Jean-Luc Azoulay a répondu au cours d’un entretien avec le magazine Les Inrocks. « Déjà rien que le titre, c’est Hélène et les Garçons, donc ils sont bien là, ils ne sont pas invisibles. En plus, ils sont musiciens, ce ne sont pas des minets (…) En fait, je ne suis même pas sûr qu’il ait vu la série, peut-être quelques séquences, mais pas plus » a tout d’abord déclaré le producteur de la série.

Hélène et les Garçons, une « série très moraliste » ? Jean-Luc Azoulay répond !

Il est ensuite revenu sur une autre critique faite par Éric Zemmour à l’encontre de Hélène et les Garçons : le fait que ce soit, selon lui, une « série très moraliste ». Jean-Luc Azoulay rappelle alors : « Pour une série moraliste, on a quand même eu (des) épisodes censurés par TF1, parce qu’ils étaient trop hard ». Et d’expliquer : « Après les critiques sur les thèmes aseptisés de la série, j’avais introduit des thèmes plus durs, mais il faut se rappeler qu’à l’époque, nous dépendions du service jeunesse de la chaîne, nous devions faire une série familiale, qui pouvait être regardée par tout le monde ». 

Au total, ce sont huit épisodes qui n’ont jamais été diffusés par la chaîne à l’époque, à cause de la violence de leur propos : il y a tout d’abord eu les n°228 à 233, épisodes durant lesquels Hélène est droguée à son insu en mangeant un space cake ; puis les n°279 et 280 – soit les deux derniers de la série – au cours desquels Taxi est victime d’une tentative de viol et les garçons décident de la venger en s’en prenant physiquement aux coupables.

Jean-Luc Azoulay précise qu’il s’interdisait malgré tout certains sujets dans Hélène et les Garçons. « Il fallait aussi refléter ce que c’était cette génération. En tant que scénariste, je me nourris de ce qui se passe dans la société. Mais c’est vrai que j’évitais des thèmes trop ‘dangereux’ : le suicide, le port du foulard… Il faut forcément être moraliste quand vous êtes programmé à une heure de très grande écoute, et que vous êtes responsable devant le diffuseur » admet le producteur.