6 histoires vraies (et glauques) qui ont inspiré ces films d’animation

6 histoires vraies (et glauques) qui ont inspiré ces films d’animation

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Si les films d’animation sont souvent sources d’évasion et de magie, certains d’entre eux reprennent en réalité de véritables histoires, bien plus profondes et émouvantes qu’on ne peut l’imaginer. La preuve avec ces 6 longs-métrages, qui cachent une part de vérité derrière leurs jolis dessins.

[Mise à jour : cet article « 6 histoires vraies (et glauques) qui ont inspiré de célèbres films d’animation » a été publié en décembre 2020 et mis à jour en mars 2023]

Entre faits historiques, inspiration et libres adaptions, certains films d’animation proposent une version plus douce et édulcorée de la dure réalité.

Bambi

Bambi
© Disney

Bien connu pour avoir traumatisé plusieurs générations d’enfants, Bambi est en réalité tiré d’une histoire bien plus sombre qu’une simple fable sur la chasse. Publié en 1923 en Autriche par l’écrivain juif Felix Salten, le roman évoque de premier abord la beauté des Alpes, de la nature et amène à réfléchir sur la liberté. Seulement, en racontant les aventures d’un jeune faon vivant dans la terreur des hommes, l’auteur évoque également une menace perpétuelle qui pèse sur la tête de chacun. Personne n’est à l’abri du malheur, qui peut survenir à tout moment.

Avec la montée du fascisme en Europe et l’arrivée au pouvoir d’Adolf Hitler, l’oeuvre est alors perçue différemment. On y voit une allégorie contre l’antisémitisme, le faon représentant ainsi un jeune juif et le chasseur, les nazis. Certains décèlent aussi la figure de Theodore Herzl, le fondateur du mouvement sioniste, à travers le père de Bambi, l’un comme l’autre, guidant les leurs vers une terre meilleure. Dès 1936, le livre est donc interdit et la plupart des exemplaires de l’époque sont brûlés dans le cadre d’autodafés.

En l’adaptant au cinéma en 1942, Walt Disney ne garde que le côté enchanteur et idyllique du conte, laissant la politique de côté. En résulte un film d’animation tendre, plein de douceur et doté d’une morale positive et bienveillante.

La Belle et la Bête

La belle et la bête
© Disney

Si son origine n’a jamais pu être complètement confirmée, le conte serait en réalité inspiré de l’histoire vraie d’un couple atypique. Publié en France en 1740 dans le recueil La Jeune Américaine et les contes de Gabrielle-Suzanne de Villeneuve, La Belle et la Bête reprendrait l’histoire de Pedro Gonzales, rebaptisé ensuite Petrus Gonsalvus. Né à Tenerife dans les îles Canaries au cours du XVIe siècle, ce dernier était atteint d’hypertrichose, soit un dérèglement hormonal responsable d’une pilosité anormale et abondante sur le visage et le corps. Considéré comme un être étrange et exceptionnel, il a alors été invité à la Cour du Roi Henri II à l’âge de 10 ans, puis a vécu sous sa protection pendant des années.

Arrivé à l’âge adulte, le jeune homme a alors épousé une belle Française prénommée Catherine, qui lui a donné sept enfants. Le couple a ainsi mené une existence douce et normale, malgré les regards étonnés de leurs voisins.

Peter Pan

Peter Pan
© Disney

Le pays imaginaire, les pensées heureuses et la poudre de fée… La véritable histoire derrière Peter Pan est loin d’être aussi joyeuse que Walt Disney le laisse penser dans son film d’animation. Le petit plaisantin tout de vert vêtu n’a jamais existé à proprement parler, mais a été inspiré par la vie de son créateur, James Matthew Barrie. Né en Ecosse en 1860, ce dernier a vécu une tragédie au cours de son enfance, qui n’a jamais cessé de le hanter. Alors qu’il était lui-même âgé de 7 ans, son grand frère David est mort subitement, laissant ainsi leur mère le cœur brisé. Cet événement a marqué un tournant dans l’existence de J. M. Barrie, qui s’est alors glissé dans la peau de son frère pour le remplacer. Il portait ses vêtements, imitait sa voix, sa démarche, lui écrivait une autre histoire finalement. On raconte même qu’à force de croire à son personnage, sa croissance s’est arrêtée. J. M. Barrie est alors resté figé dans sa taille d’enfant et n’a plus jamais grandi.

Des années plus tard, alors qu’il était déjà écrivain, J.M. Barrie est devenu le tuteur des enfants de la famille Llewelyn Davies, dont il était très ami. Jack, Peter, Michael, George et Nicholas sont ainsi devenus ses pupilles, mais ont, pour la plupart, connu un destin funeste une fois adultes. George a été tué pendant la Première Guerre Mondiale, Michael s’est noyé à l’aube de ses 21 ans et Peter s’est suicidé en se jetant sous une rame de métro. Certains voient alors en eux les personnages du roman Peter et Wendy, paru en 1911, notamment à travers les aventures des garçons perdus.

Anastasia

Anastasia
© Fox Animation

Sorti en 1997, le film d’animation Anastasia s’inspire de l’histoire vraie de la dernière famille royale de Russie. A la tête du pays depuis près de 300 ans, les Romanov sont tous assassinés le 17 juillet 1918, lors de la révolution russe. Parmi eux, le tsar Nicolas II, sa femme Alexandra Fiodorova et leurs cinq enfants prénommés Olga, Alexis, Tatiana, Maria et Anastasia. Cette dernière va alors alimenter les rumeurs et les légendes les plus folles pendant un siècle entier. En cause, la possible survie de la grande-duchesse au massacre perpétré contre les siens.

Dès le lendemain des assassinats, des bruits courent selon lesquels Anastasia Romanov, alors âgée de 17 ans, serait toujours en vie. Certains disent que les balles auraient ricoché contre les pierres précieuses cousues sur sa robe, d’autres se basent sur l’interrogatoire d’un soldat bolchevik, affirmant qu’il n’a enterré que six corps au lieu de sept. Les théories les plus extravagantes émergent alors, laissant le doute planer sur le destin de la jeune fille.

Puis, en 1920, un policier allemand sauve in-extremis une femme qui avait tenté de se suicider en se jetant dans un canal. Comme elle ne possède aucun papier et refuse de parler, elle est finalement internée dans un asile psychiatrique sous le nom d’Anna Anderson. Là-bas, sa compagne de chambre reconnaît en elle Anastasia Romanov. Plusieurs témoins sont alors appelés. La nourrice de la grande-duchesse et l’une de ses camarades la reconnaissent également, alors que son ancienne dame de compagnie, la baronne Sophie Buxhoeveden, nie toute ressemblance. Un détective privé affirme également que sa véritable identité est Franziska Schwanzdowska, une ouvrière polonaise atteinte de maladie mentale.

La jeune femme retrouve ensuite ses esprits et assure être Anastasia. Plusieurs procès ont alors lieu dans les années 1950, 1960 et 1970, jusqu’à ce que la Cour de Hambourg donne son verdict. Anastasia a pu survivre au massacre, mais la jeune femme n’a jamais apporté d’éléments concrets pour prouver son identité. Elle meurt finalement en 1984 et est bien enterrée sous le nom de la famille royale. Seulement, les corps des Romanov sont exhumés dans les années 1990 pour permettre une identification précise et un test ADN est réalisé sur la prétendue Anastasia. Les résultats sont sans appel, Anna Anderson n’était pas une Romanov.

Pocahontas

Pocahontas
© Disney

L’existence de la vraie Pocahontas n’a pas été aussi douce que celle de son alter-égo dans le film d’animation Disney. La princesse indienne, fille du chef des Powhatans, est née autour de 1595 près de la colonie anglaise de Virginie. Initialement nommée Matoaka (Petite plume de neige), la jeune fille est surnommée Pocahontas (Petite impudique) en raison de son tempérament malicieux et espiègle.

Alors qu’elle grandit parmi les siens, les Britanniques développent leurs colonies et notamment celle de Jamestown, dont fait partie John Smith. On raconte alors que la tribu des Powhatans aurait capturé l’explorateur anglais, l’aurait condamné à mort, puis finalement épargné sur la demande de Pocahontas. Une histoire considérée comme erronée, que le jeune homme aurait inventée de toutes pièces pour forger sa propre légende.

En revanche, Pocahontas aurait, elle, bien été enlevée par les colons, puis retenue en otage pour faire pression sur les autochtones. Forcée de s’habiller comme les Anglaises et d’apprendre leur langue, la jeune femme a ensuite été convertie au christianisme et rebaptisée Rebecca avant d’épouser le britannique John Rolfe. Après avoir accueilli leur fils, Thomas, ils sont ensuite partis pour l’Angleterre, où ils ont été accueillis à la Cour. La princesse y a été exhibée comme une bête curieuse et un objet exotique. Puis, alors qu’elle s’apprêtait à rentrer chez elle en 1617, Pocahontas est morte sur le bateau à la suite d’une terrible maladie et a été enterrée en Grande-Bretagne.

Balto

Balto
© Amblimation

Produit en 1995 par les studios Amblimation, le film d’animation Balto reprend l’histoire vraie d’un valeureux chien de traineaux qui a contribué à sauver de nombreux enfants en 1925. Une épidémie de diphtérie avait alors frappé la ville de Nome, en Alaska, et les plus jeunes tombaient malades les uns après les autres. Les habitants ont donc demandé un remède en urgence, mais les sérums les plus proches se trouvaient à Anchorage, à plus de 1600 kilomètres de là. A cause du blizzard et de l’absence de chemin de fer à proximité, les doses n’ont pu être acheminées que jusqu’à Nenana. La seule façon d’aller chercher les médicaments était alors de voyager en chien de traineaux.

Plusieurs attelages se sont donc élancés dans cette course contre la mort. Parmi eux, celui de Gunnar Kaasen, mené par son chien de tête Balto, a su être plus vaillant que les autres et a ramené le sérum en seulement 5 jours et demi. Grâce à lui et à ses compagnons, de nombreuses vies ont pu être sauvées. Une statue à son effigie a été érigée dans Central Park, à New-York et son parcours a même donné lieu à une course annuelle, nommée Iditarod.

Alexia Malige

Alexia Malige

Journaliste

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