Impossible d’être fan de Kaamelott et de ne pas se prendre d’affection pour l’incomparable Karadoc. Chevalier lunaire et fin gourmet, l’acolyte de Perceval n’a pas sa langue dans sa poche et cumule les répliques d’anthologie. La preuve par 10.
« Mais y a rien à développer ! C’est de la merde, c’est de la merde, c’est tout ! Moi, on me sert ça dans une auberge, le tavernier, il s’prend une quiche dans sa tête ! »
Doté d’un palais délicat et passionné par la cuisine, Karadoc en connait un rayon en matière de gastronomie. A l’inverse de ses connaissances en art de la guerre, que l’on peut qualifier d’inexistantes, le chevalier est un véritable puits de science lorsqu’il s’agit de nourriture. Alors, gare à celui qui lui préparera un plat peu goûteux, car le personnage campé par Jean-Christophe Hembert ne se gardera pas de lui exprimer le fond de sa pensée. En témoigne cette pique lancée avec une bonne dose d’honnêteté concernant le pain du boulanger.
« Par exemple, vous prenez aujourd’hui. Vous comptez sept jours. Ça vous emmène dans une semaine. Et bien on sera exactement le même jour qu’aujourd’hui… À une vache près, hein… C’est pas une science exacte. »
Il n’y a pas à dire, quand il s’agit de mathématiques, Karadoc est une vraie référence ! Toujours à l’affut de la moindre théorie fumeuse, ce dernier parvient toujours à donner d’excellents conseils pour compter. Des méthodes qui font parfois sens…parfois seulement.
« Les chicots, c’est sacré ! Parce que si j’les lave pas maintenant, dans dix ans, c’est tout à la soupe. Et l’mec qui me fera manger de la soupe, il est pas né ! »
Encore une fois, Karadoc prouve l’étendue de son amour pour la nourriture. Elle seule est capable de le motiver à suivre des règles strictes, car pour bien manger, le chevalier est prêt à tout. Absolument tout ! Pour le contraindre à faire quelque chose, il suffit donc de lui parler saveurs et le tour est joué !
« Qu’est ce que c’est que ce style de bouffer des petits machins tout secs et trois gallons de flotte par jour ? […] Si la jeunesse se met à croire à ces conneries, on se dirige tout droit vers une génération de dépressifs ! Le gras, c’est la vie. »
A l’ère des régimes radicaux, du véganisme et des bouleversements dans les habitudes alimentaires, le discours de Karadoc n’a qu’une plus grande résonance. S’il avait voyagé au XXIème siècle, le pauvre chevalier aurait certainement pris peur face aux nouveaux modes de consommation.
« Sire ! Enfin vous arrivez pour me sauver. […] De l’hypolipémie ! J’ai plus de gras dans le sang. Je vais me mettre à peler et à perdre mes cheveux… »
Lorsqu’il est en manque de nourriture, Karadoc bascule facilement dans l’extrême. La preuve dans cet épisode de Kaamelott, où il se comporte comme s’il était à l’article de la mort, prêt à rendre l’âme après avoir sauté un repas. Une véritable drama queen donc, qui n’a pas de mal à amuser les spectateurs avec ses délires de famine.
« Cette histoire de Graal, ça a assez traîné ! […] Si c’est pas moi qui prends les choses en main, on y est encore dans cent piges…[…] Préparez la fiesta, j’suis un héros ! »
Si les chevaliers de Kaamelott sont supposés être pourvus d’une certaine humilité, cela ne s’applique pas au seigneur Karadoc. Ce dernier adore mettre en avant ses talents et se vanter de ses prouesses. Avant même de partir à la recherche de la corne d’abondance, censée être la nouvelle forme du Graal, il fanfaronnait déjà auprès de sa femme, convaincu qu’il allait la trouver. Il n’étonnera personne qu’il est ensuite revenu bredouille.
« La joie de vivre et le jambon, y’a pas trente-six recettes du bonheur ! »
Tout est dit ! Karadoc est un homme simple et sage à la fois. Il ne se complique pas la vie et choisit des plaisirs faciles d’accès. Rien d’étonnant alors à ce qu’il prenne l’existence du bon côté, même les jours d’orage. Le rayon de soleil de Kaamelott (dans ses bons jours) !
« Lorsqu’on le tient par la partie sporadique, ou boulière, le fenouil est un objet redondant »
Encore une nouvelle preuve des raisonnements scientifiques hasardeux de Karadoc, qui prend toujours beaucoup de plaisir à se lancer dans des théories incroyables avec l’aide de Perceval. Ensemble, les deux chevaliers sont capables des pires digressions possibles, quitte à rendre le Roi Arthur complètement chèvre.
« Vous dites pas : ‘Qu’est-ce qu’il fait chaud…’, vous dites : « La chaleur est un plat qui se mange froid’. »
Pour briller en société, rien de tel que de suivre les leçons de vie de Karadoc ! Ce dernier a toujours de bonnes idées pour paraître intelligent, même quand on est totalement largué dans la conversation. Pas sûr néanmoins que cette expression fasse grande impression dans un salon peuplé par des esprits élevés.
« Quand je pense à la chance que vous avez de faire partie d’un clan dirigé par des cerveaux du combat psychologique, qui se saignent…aux quatre parfums du matin au soir ! »
A méditer. Bourrés d’expressions réarrangées à la sauce Astier, les dialogues de Karadoc dans Kaamelott sont toujours source d’interrogations absurdes. Et pour cause, bon nombre de ses répliques ne veulent tout simplement rien dire ! Rien de grave néanmoins, car c’est l’intention qui compte et il est évident que ce personnage déborde toujours d’enthousiasme !
