La 7ème Compagnie : 5 secrets de tournage qui vous feront voir les films autrement
Publié le Par Khalil Auguste Ndiaye
Les aventures de Pithivier, Chaudard et Tassin ont fait rire toute une génération et marqué le cinéma français. Mais entre changements de casting, tournages difficiles et anecdotes insolites, la saga de La 7ème Compagnie cache bien plus de secrets qu’on imagine. Serieously vous révèle 5 anecdotes pour briller lors de votre prochaine soirée comédie française !
Avec leurs répliques devenues cultes et leurs personnages hauts en couleur, les films de La 7ème Compagnie ont marqué l’histoire du cinéma comique français. Pourtant, derrière les gags et les quiproquos de Pithivier, Tassin et Chaudard, les coulisses ont parfois été bien moins légères. Entre changements d’acteurs, scènes compliquées à tourner et tensions de casting, la trilogie de Robert Lamoureux recèle des histoires surprenantes. Voici cinq anecdotes qui vont changer la façon dont vous regardez ces classiques.
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Un Tassin, deux visages

Le personnage de Tassin est l’un des piliers de la trilogie, mais les plus attentifs remarqueront qu’il a changé de visage en cours de route. Dans Mais où est donc passée la 7ème Compagnie ?, sorti en 1973, c’est Aldo Maccione qui incarne le soldat. Mais malgré le succès du film, il ne rempile pas pour la suite. En coulisses, ses blagues incessantes et ses pitreries agaçaient Robert Lamoureux, qui devait souvent calmer le jeu pour avancer sur le tournage. S’ajoute à cela une renégociation salariale ratée après le carton du premier opus. L’acteur voulait une augmentation, mais la production refusa net. Résultat : Maccione s’en va, et c’est Henri Guybet qui reprend le rôle à partir du deuxième film. Ce changement a bouleversé le ton du personnage : moins exubérant, plus tendre et candide, Guybet apporte une toute nouvelle personnalité à Tassin et se lance par la même occasion dans sa toute première tête d’affiche.
Jean-Marie Poiré, la plume derrière les dialogues de la 7ème Compagnie

Le premier film avait été écrit seul par Robert Lamoureux. Mais dès On a retrouvé la 7ème Compagnie (1975), il s’associe avec un jeune scénariste qui allait bientôt devenir incontournable : Jean-Marie Poiré, fils du producteur Alain Poiré. Déjà assistant réalisateur et collaborateur de Michel Audiard et Georges Lautner, Poiré signe ici certains dialogues et participe activement à la construction du film. Son rôle grandit encore dans le troisième opus, La 7ème Compagnie au clair de lune (1977). On y retrouve déjà l’humour décalé et le sens du rythme qui feront plus tard son succès dans Les Visiteurs, Le Père Noël est une ordure ou Papy fait de la résistance.
Une scène glaciale qui a donné du fil à retordre

Parmi les moments marquants de la saga, difficile d’oublier la scène où les trois héros sont entraînés par le courant et piégés dans un moulin à eau. Derrière ce passage comique se cache pourtant un tournage éprouvant : il aura fallu huit jours entiers pour mettre la séquence en boîte. Tournée en plein mois d’août dans l’Epte, un affluent de la Seine en Normandie, la scène a donné bien du mal aux acteurs. Car si le soleil était au rendez-vous, l’eau, elle, était glaciale et le courant très fort. Pour éviter que les comédiens ne soient réellement emportés, les accessoiristes avaient installé du fil de fer au fond de la rivière afin qu’ils puissent s’agripper discrètement. Et comme certains passages étaient trop peu profonds, les acteurs devaient même ramper sur les cailloux pour donner l’illusion d’être emportés. Une expérience épuisante, mais qui a donné l’une des scènes les plus mémorables de la trilogie.
Un remplaçant hésitant et un Jean Lefebvre intenable

Quand Henri Guybet est appelé pour reprendre le rôle de Tassin après le départ de Maccione, le choix n’est pas des plus évidents. L’acteur a d’ailleurs raconté à quel point il hésitait au départ, convaincu qu’une suite ne marcherait pas. Finalement, il se laisse tenter par l’aventure et garde d’excellents souvenirs du tournage. Mais tout n’était pas rose : Jean Lefebvre, alias Pithivier, avait une passion coûteuse. Selon Guybet, il « avait une passion illimitée pour une maîtresse qui vous coûte une fortune : le jeu. Dès qu’il trouvait un casino, il y passait la nuit. Les casinos, ça ferme à 4 heures du matin. Aller se coucher à 4 heures quand il faut se lever à 9 heures, la nuit est courte ! Vous ne savez pas toujours votre texte ! Cela énervait beaucoup Robert Lamoureux, qui lui passait un savon. Mais Jean, ça lui passait au-dessus, il laissait passer l’orage… » Un comportement chaotique mais qui n’a pas empêché le film de cartonner avec plus de 3,7 millions d’entrées.
Le quatrième film… qui aurait pu rencontrer Frankenstein

La trilogie s’arrête en 1977 avec La 7ème Compagnie au clair de lune, qui attire tout de même 1,7 million de spectateurs malgré un recul par rapport aux deux premiers volets. Pourtant, un quatrième film a bien failli voir le jour. Le producteur Marcel Dassault voulait relancer l’aventure avec une idée pour le moins surprenante : imaginer la rencontre de la 7ème Compagnie avec Frankenstein (ou plutôt sa créature) ! Mais Robert Lamoureux, déjà épuisé par la saga et lassé par certaines tensions, refusa. Ce projet restera dans les cartons, et le cinéaste décidera de tirer sa révérence derrière la caméra. La 7ème Compagnie restera donc une trilogie, mais une trilogie culte.
Khalil Auguste Ndiaye