La 7ème Compagnie : « Ça m’inquiétait », pourquoi Henri Guybet était-il effrayé à l’idée de remplacer Aldo Maccione ?

La 7ème Compagnie : « Ça m’inquiétait », pourquoi Henri Guybet était-il effrayé à l’idée de remplacer Aldo Maccione ?

Le comédien Henri Guybet a rejoint la saga La 7ème Compagnie à partir du deuxième film, dans le rôle de Tassin, interprété auparavant par Aldo Maccione. Un passage de flambeau qui a beaucoup angoissé le principal intéressé… Découvrez ses confidences.

Après le succès en salles de Mais où est donc passée la 7ème Compagnie ? en 1973, le réalisateur Robert Lamoureux a proposé une suite deux ans plus tard intitulée On a retrouvé la 7ème Compagnie. Si Pierre Mondy et Jean Lefebvre ont repris leurs rôles respectifs de Chaudard et Pithivier dans ce deuxième épisode, ce n’est pas le cas d’Aldo Maccione qui a été remplacé par Henri Guybet pour incarner le personnage de Tassin.

Aldo Maccione joue Tassin dans Mais où est donc passée la 7ème Compagnie.
© Gaumont

Et, si Henri Guybet a à nouveau prêté ses traits au soldat Tassin dans La 7ème Compagnie au Clair de Lune en 1977, le comédien était au départ inquiet à l’idée de succéder à Aldo Maccione dans ce rôle.

« Ça me faisait un peu peur » Henri Guybet (La 7ème Compagnie)

Interviewé sur la chaîne YouTube de Maxime Delavant en 2020, Henri Guybet s’est exprimé à propos de ses craintes lorsqu’il a rejoint l’aventure La 7ème Compagnie. « À l’époque je tournais beaucoup à la Gaumont. Et, un jour, le producteur me dit, ‘Tu vas remplacer Aldo Maccione dans La 7ème Compagnie’. Ça me paraissait bizarre. Il y avait deux choses qui m’inquiétaient » confie l’acteur. 

Il explique qu’il ne croyait tout d’abord pas beaucoup aux suites de films. « Les seconds ça ne marchait pas, c’étaient rarement des succès » estime Henri Guybet. Ce n’est pas tout puisqu’il considérait n’avoir « rien de commun » avec son prédécesseur Aldo Maccione. « Je ne me vois pas prendre l’accent italien parce que je ne peux pas le faire » se souvient-il.

Malgré tout, l’acteur de La 7ème Compagnie était heureux à l’idée de travailler avec le réalisateur de la saga. « Il y a un point positif, c’était Robert Lamoureux, parce que c’est un homme dont j’appréciais beaucoup le talent, je savais qu’il écrivait très bien, puis il avait fait des bons films aussi. Le reste me faisait un peu peur » avoue Henri Guybet.

La première scène de Henri Guybet dans La 7ème Compagnie a nécessité… 35 prises

la septième compagnie
© Gaumont

Pour autant, travailler avec Robert Lamoureux ne fut pas facile tous les jours. « La première scène que j’ai tournée, je devais dire ‘Pas capitaine, commandant’ et Robert Lamoureux m’a fait faire 35 prises. Je ne savais plus où j’étais. Au bout d’un moment j’ai dit, ‘Mais il me cherche ou quoi ?’, et ils m’ont dit ‘Oui, il te cherche’ » se souvient l’interprète du soldat Tassin.

Il poursuit : « Alors j’ai été voir Lamoureux, je lui ai dit, ‘Écoute, je comprends très bien que je ne sois pas le comédien qui te plaise, donc t’inquiète pas, tu changes tout de suite de comédien, on déchire le contrat et je ne ferai de souci à personne. Mais je ne voudrais pas qu’on traîne comme ça, parce que si on fait 35 prises à chaque fois, je vais te faire perdre du temps puis je vais m’énerver’. Et il m’a dit, ‘Non non, ça ira très bien’. Et j’ai compris pourquoi il faisait ça en fin de compte, parce que Lamoureux c’est un comédien qui écrivait, et en écrivant il jouait, il jouait ce qu’il écrivait. Brusquement il est tombé sur moi, il ne me connaissait pas en tant que comédien, les autres il les connaissait, il savait comment ils jouaient, moi je le surprenais. Après il s’est habitué à moi et ça s’est très bien passé ».

Au final, Henri Guybet garde un très bon souvenir de son expérience sur cette saga culte du cinéma français. « J’ai pas regretté parce que je me suis beaucoup amusé. D’abord j’ai fait des trucs que je rêvais de faire. Conduire une locomotive c’est un rêve d’enfant. Et puis, La 7ème Compagnie, c’est la seule guerre que j’ai aimé faire. (Rires) Parce qu’on jouait à la guerre, on ne la faisait pas, donc c’est beaucoup plus agréable » conclut-il.

Eliott Azoulai

Eliott Azoulai

Journaliste

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