La Folie des Grandeurs : le film est-il inspiré d'une histoire vraie ?

La Folie des Grandeurs : le film est-il inspiré d’une histoire vraie ?

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En 1971, Gérard Oury réalise La Folie des grandeurs, porté par Louis de Funès et Yves Montand. Saviez-vous que le film est inspiré d’une œuvre littéraire très connue ? 

La Folie des Grandeurs s’est hissée au rang des films culte, réunissant plus de cinq millions de spectateurs en salle lors de sa sortie et étant régulièrement rediffusée à la télévision. Louis de Funès et Yves Montand y incarnent respectivement Don Salluste, le ministre cupide et orgueilleux du roi d’Espagne, et son valet Blaze, transi d’amour pour la souveraine.  Si les spectateurs connaissent l’histoire et les dialogues par cœur, beaucoup ignorent que le film est une adaptation libre d’une pièce de théâtre de Victor Hugo.

Une adaptation libre de Ruy Blas de Victor Hugo

En 1960, dix ans avant le tournage de La Folie des Grandeurs, Gérard Oury est sollicité pour jouer Don Salluste, l’un des héros de Ruy Blas, écrit par Victor Hugo pour la Comédie-Française. Lors des représentations, une idée germe progressivement dans l’esprit de Gérard Oury. Il souhaite adapter le texte dans une comédie pour le cinéma.

Fort des succès consécutifs de La Grande Vadrouille et du Cerveau, Gérard Oury collabore de nouveau avec sa fille, Danièle Thompson, et Marcel Jullian pour l’écriture du scénario. En plus de son envie d’adapter la pièce, le réalisateur répond à une demande de Louis De Funès, déçu par ses derniers rôles (Le Gendarme en balade, Sur un arbre perché). Il souhaite en effet que Gérard Oury lui écrive un nouveau rôle comique aux cotés de Bourvil. Atteint d’un cancer, l’acteur décède avant le début du tournage et sera alors remplacé par Yves Montand.

Si le drame romantique de Victor Hugo devient ici une satire burlesque, la trame demeure : le héros, Ruy Blas, rebaptisé Blaze, est un valet manipulé par Don Salluste qui veut se venger de la reine d’Espagne. Gérard Oury décide cependant de prendre des libertés en intégrant des personnages inédits, comme la duègne, jouée par Alice Sapritch.

Danièle Thompson, dans l’ouvrage Gérard Oury, mon père l’as des as, se confie sur l’adaptation de l’œuvre littéraire de Victor Hugo, comme le rapporte le CNC :  » Le but du jeu était de tordre complètement chaque scène pour la transformer en situation de comédie, alors que la pièce, machiavélique histoire de vengeance, est très noire. »

Un clin d’oeil y est d’ailleurs adressé à Victor Hugo. L’auteur est remercié dans le générique de fin pour « sa précieuse collaboration » malgré le fait que « Toute ressemblance avec les personnages d’un célèbre drame ne serait que l’effet d’une fâcheuse coïncidence » !

 

Manon Martin

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