La Vie est un long fleuve tranquille : l’histoire vraie à l’origine du film culte

La Vie est un long fleuve tranquille : l’histoire vraie à l’origine du film culte

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Sorti en 1988, le film La Vie est un long fleuve tranquille est devenu un classique du cinéma français. Or, saviez-vous qu’il était inspiré d’une histoire vraie ? Serieously vous raconte tout par ici.

Avec plus de 4 millions d’entrées au box-office et un total de quatre récompenses à la cérémonie des César, La Vie est un long fleuve tranquille a rencontré un beau succès à la fin des années 80 en France. Cette comédie de moeurs, qui est le premier film du réalisateur Étienne Chatiliez, a par ailleurs permis de révéler un jeune Benoît Magimel au grand public.

Benoît Magimel dans La Vie est un long fleuve tranquille.
© MK2 Films

Des années et des années après, le film séduit de nouvelles générations de spectateurs grâce à ses rediffusions télé. Ainsi, ils sont toujours plus nombreux à découvrir l’histoire des familles Groseille et Le Quesnoy, dont les enfants ont été échangés à la naissance. Aussi folle soit-elle, l’intrigue de La Vie est un long fleuve tranquille est pourtant tirée de la réalité.

Un fait divers des années 50 a inspiré La Vie est un long fleuve tranquille

Eh oui, pour son long-métrage aujourd’hui devenu culte, Étienne Chatiliez s’est inspiré d’une histoire vraie et plus exactement d’un fait divers qui s’est déroulé à Roubaix, sa ville natale, dans les années 50. Explications.

Comme le rapporte un article du Monde, cela s’est passé à l’hôpital de la Fraternité, dans la nuit du 27 au 28 août 1950. Deux femmes ont accouché : d’un côté Mme Janine Piesset, qui a mis au monde un garçon – Henri – à 3h30 ; de l’autre Mme Jeanne Wahl-Derock, qui a mis au monde une fille – Viviane – à 5h30. Or, quelques heures plus tard, après la toilette des bébés, un échange a eu lieu entre les nouveaux-nés.

La famille Le Quesnoy dans La Vie est un long fleuve tranquille.
© MK2 Films

Si dans le film La Vie est un long fleuve tranquille tout ceci est l’oeuvre d’une infirmière qui souhaite se venger de son amant docteur, la réalité est tout autre. « Ce tour de force, on veut bien le croire, n’est pas l’oeuvre de la sage-femme, mais bien plutôt des filles de salle, qui ont descendu les bébés en même temps. Elles se sont trompées de berceaux, simplement » écrit le journaliste du Monde. 

Des années après, la justice a tranché dans cette affaire

Restées alitées une bonne semaine, les principales concernées ont été surprises au moment de récupérer chacune leur enfant. Mme Piesset s’est retrouvée avec une fille, tandis que Mme Wahl-Derock a eu un petit garçon dans les bras. La maternité a proposé un échange immédiat mais la première, tellement heureuse d’avoir une fille, a refusé et s’est convaincue que c’était son enfant. Ce ne fut pas le cas de la seconde, qui a choisi de se battre.

Les tests ADN n’existant pas à l’époque, l’affaire a mis du temps à arriver entre les mains de la justice et plusieurs procès ont eu lieu, comme le raconte Paris Match. En 1955, la justice a estimé qu’il y avait bel et bien eu substitution entre les deux enfants, sans pour autant pouvoir désigner les coupables. Puis ce n’est qu’en 1964 qu’il a été conclu que Viviane est bien la fille des Wahl-Derock, tandis que Henri est le fils des Piesset. Au final, les deux enfants, alors âgés de 14 ans à l’époque, ont été élevés ensemble par la famille Wahl-Derock, les Piesset ne voulant pas d’Henri.

Eliott Azoulai

Eliott Azoulai

Journaliste

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