Le Château solitaire dans le miroir : une histoire bouleversante sur le harcèlement scolaire

Pour accompagner la sortie au cinéma du film d’animation Le Château solitaire dans le miroir, Milan propose une nouvelle édition du roman de Mizuki Tsujimura. L’occasion de plonger dans cet univers plein de sensibilité et de poésie pour découvrir l’incroyable aventure de Kokoro. 

Elève en sixième, Kokoro n’arrive plus à aller à l’école. Chaque jour, elle reste cloitrée dans sa maison, attendant de retrouver la force de sortir de chez elle. Un quotidien extrêmement solitaire qui va basculer le jour où le miroir de sa chambre va l’aspirer vers un mystérieux château. Là-bas, elle va être accueillie par une petite fille loup et faire la connaissance de six enfants qui, comme elle, on été invités en ce lieu magique afin de trouver la clé de la chambre des souhaits. S’ils réussissent, un seul d’entre eux aura la chance de voir son voeu exaucé. S’ils échouent, le château disparaîtra à jamais. 

De la magie pour parler de noirceur

Un miroir lumineux, un château extraordinaire, une petite fille au masque de loup et des personnages énigmatiques… Mizuki Tsujimura construit ici un univers fantastique, plein de magie et d’onirisme où le surnaturel se mêle à la réalité de manière organique. Avec une remarquable délicatesse, l’autrice japonaise dissèque alors les sentiments et les pensées obscures de cette jeune collégienne en refus scolaire, qui se mure dans la solitude pour mieux contrôler ses peurs.

La féérie se met ainsi au service du message sous-jacent que cherche à partager l’écrivaine, développant l’entièreté de son roman autour du harcèlement scolaire, mais également des différentes formes de violences auxquelles peuvent être confrontés les enfants, les contraignant à se renfermer sur eux-mêmes. Il ne s’agit donc pas seulement d’un conte merveilleux, ni d’une incroyable quête donnant accès à tous les possibles. Le Château solitaire dans le miroir traite avant tout d’un véritable fléau qui gangrène la société de son souffle mortel, face à des adultes souvent impuissants et dévastés.

Le Château solitaire dans le miroir parle à toutes les générations

Loin d’être facile à aborder, le mal-être des enfants est un sujet extrêmement complexe qui fait peur à la plupart des gens. Mizuki Tsujimura essaie donc de l’explorer avec le plus de douceur et d’empathie possible, afin d’aider ses lecteurs à comprendre plutôt qu’éviter cette problématique si épineuse. Le Château solitaire dans le miroir met notamment en exergue des situations de harcèlement communes, à travers lesquelles de nombreux jeunes pourront se reconnaître. Une manière de dénoncer les comportements néfastes de notre société, auxquels il est nécessaire de trouver des réponses et des solutions.

Les plus âgés, eux, peuvent alors trouver dans le récit des éléments permettant de saisir ce que traversent les enfants aujourd’hui et trouver comment leur venir en aide. Et si aucun remède miracle n’existe face à cette violence moderne, le roman cherche avant tout à immerger le lecteur dans cet univers difficile afin de le sensibiliser par l’émotion. De la littérature engagée donc, qui a convaincu le public, comme la critique, le livre ayant d’ailleurs reçu le grand prix des libraires du Japon en 2018.

Un sujet brulant et souvent tabou

La narration forte au puissant pouvoir émotionnel du Château solitaire dans le miroir a, par ailleurs, séduit le réalisateur Keiichi Hara, qui a décidé de l’adapter en film d’animation. Très touché par le sujet, ce dernier a alors fait une présentation particulièrement engagée lors du festival du film d’animation d’Annecy, où il a rappelé que 514 enfants – de la primaire au collège – s’étaient donné la mort en 2022 au Japon. Un chiffre terrible, qui est le plus haut de l’histoire du pays et que le cinéaste ne veut surtout pas passer sous silence.

« Il s’agit d’un problème que les écoles préfèrent ne pas voir. Mais la réalité, elle, est impitoyable, et ce problème de plus en plus grave et important. De manière individuelle, nous pouvons tous, en tant que citoyens, en être conscients, et les écoles essayer de faire un maximum pour éviter que des enfants se suicident chaque année au Japon ». Des mots forts, qui illustrent parfaitement l’histoire bouleversante racontée par Mizuki Tsujimura dans son roman. 

A l’occasion de la sortie au cinéma du Château solitaire dans le miroir, découvrez le roman à l’origine du film d’animation, dès maintenant en librairie.