Les Demoiselles de Rochefort : « On s’engueulait, on se battait même beaucoup », Catherine Deneuve cash sur sa relation avec sa sœur Françoise Dorléac
Publié le Par Eliott Azoulai

Si Les Demoiselles de Rochefort a marqué un tournant important dans la carrière de Catherine Deneuve, il est aussi associé à un terrible drame pour l’actrice qui, lors de la promotion du film, a perdu sa sœur Françoise Dorléac, à qui elle donne la réplique dans le long-métrage. Découvrez ses confidences à propos de leur relation.
Le 26 juin 1967, soit un peu plus de trois mois après la sortie en salles du long-métrage Les Demoiselles de Rochefort, dont elle partage l’affiche avec sa sœur Catherine Deneuve, Françoise Dorléac est tuée dans un accident de voiture alors qu’elle se rend à l’aéroport de Nice, afin de prendre l’avion pour Londres et assister à la première du film en version anglaise. Sa disparition, à seulement 25 ans, a été un choc pour le monde du cinéma, pour ses fans mais aussi et surtout pour ses proches, à commencer par Catherine Deneuve.
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La mort de Françoise Dorléac, le « grand drame » de la vie de Catherine Deneuve

Catherine Deneuve, qui n’avait que 23 ans lors du décès de sa grande sœur, ne s’est jamais remise de cette épreuve qu’elle décrit elle-même comme le « grand drame de (sa) vie ». Elle n’a pas souhaité s’exprimer à ce sujet durant les années qui ont suivi. Ce n’est qu’en 1996, soit vingt-neuf ans après la mort de Françoise Dorléac, que l’actrice a pris la parole pour lui rendre hommage dans une biographie intitulé Elle s’appelait Françoise.
Dans le livre, Catherine Deneuve se livre à cœur ouvert sur le lien qui l’unissait à sa sœur, à qui elle a donné la réplique dans les films Les Portes claquent en 1960 et Les Demoiselles de Rochefort en 1967. « Lorsque nous étions enfants, nous étions presque trop proches donc nous nous disputions énormément. On s’engueulait, on se battait même beaucoup. Je dirais qu’on était presque comme de fausses jumelles très complémentaires et très différentes à la fois. Françoise s’exprimait d’une façon très violente. Moi j’étais plutôt extrêmement discrète et repliée sur moi-même, une enfant introvertie » raconte-t-elle.
« Françoise et moi, on s’appelait comme on peut appeler sa meilleure amie » Catherine Deneuve

Catherine Deneuve poursuit : « Françoise était ma sœur, avant tout. Comme je vous l’ai dit, on s’engueulait, elle m’emmerdait, enfin on se disputait, on se tapait très fort. Nos relations étaient extrêmement violentes et passionnées. Mais c’étaient des rapports de sœurs. Jamais des rapports d’actrices ».
Et d’ajouter : « Nous avions un besoin vital de parler ensemble. C’était souvent bavarder pour ne rien dire, échanger des trucs sans importance. Quelquefois, c’était plus sérieux, il fallait se remonter le moral, trouver des mots de réconfort si l’une ou l’autre était dans la peine. Françoise et moi, on s’appelait comme on peut appeler sa meilleure amie, le soir tard pour se confier. On pouvait tout se dire… ».
Une complicité entre les deux femmes qui se ressentait à l’écran et a fait le succès des Demoiselles de Rochefort, aujourd’hui considéré comme un classique du cinéma français et dans lequel elles incarnent des sœurs jumelles.
« Les chamailleries, c’était aussi un jeu entre Françoise et moi. À un certain niveau de complicité, chacune disait des choses pour voir comment l’autre allait réagir, et pouvait soutenir le contraire cinq minutes après. C’était notre mode de fonctionnement » explique Catherine Deneuve dans l’ouvrage Elle s’appelait Françoise.

Eliott Azoulai
Journaliste
Passionné par les séries depuis ma plus tendre enfance, je voue un culte à Desperate Housewives, Ugly Betty et Dynastie. Je suis également très friand de comédies françaises, comme Nos Jours Heureux et Le Dîner de Cons, de productions Disney Channel, de musique pop et de Star Academy.