Les légendes urbaines japonaises dans les mangas : zoom sur Toilet-Bound Hanako-kun

Les légendes urbaines japonaises dans les mangas : zoom sur Toilet-Bound Hanako-kun

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Les légendes urbaines japonaises (都市伝説, toshi densetsu) sont connues pour être relativement effrayantes. Paranormales ou non, elles sont basées sur des rumeurs ou des histoires qui traversent les années et les siècles et qui se sont petit à petit inscrites dans le culture populaire. Ces légendes ont inspirés de grandes œuvres littéraires mais aussi des films d’animations telles que ceux du studio Ghibli. Le manga Toilet-Bound Hanako Kun manie à merveille ces légendes, et aujourd’hui, grâce à ce dernier, on va vous en présenter quelques unes. Mettez vous dans le noir et sortez vos pop-corn ! 

Toilet-bound Hanako-kun, une parodie de la légende de Hanako-san.

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©Pika Editions

Synopsis

Dans l’Académie Kamome, des rumeurs courent selon lesquelles Sept Mystères se tapissent dans les recoins de l’école. Une lycéenne de première année appelée Nene Yashiro est fan des histoires occultes et se languis d’enfin avoir un petit ami. Elle tente le tout pour le tout en invoquant le Mystère Numéro 7 et pas des moindres, « Hanako-san des toilettes ». Selon la légende, Hanako serait une fille décédée dans de mystérieuses circonstances il y a des années de ça. Cette dernière serait capable d’exaucer des vœux, à condition d’en payer le prix.

Mais lorsque Nene appelle le fantôme, il s’avère que ce dernier est en fait… Un garçon ! Nous voilà alors plongés dans les aventures de Nene, devenue l’assistante de Hanako. Tous les deux vont avoir pour mission de maintenir l’équilibre entre le monde surnaturel et le monde des humains. Mais de nombreux mystères autour de Hanako et de son passé restent à éclaircir…

 

« Toilet-bound Hanako-kun est une série qui plaira forcément aux fans du folklore japonais » – Murasaki Hanabi pour Nautiljon

La légende de Hanako-San

Hanako-san est connue pour être le fantôme des toilettes des filles. Cette légende urbaine est sans doute une des plus connues et des plus effrayantes du Japon. Très populaire chez les enfants et les adolescents, elle est l’équivalent de La Dame Blanche en Europe.

C’est ainsi que Hanako-san est supposée hanter le troisième cabinet des toilettes du troisième étage des écoles. Selon la légende, il faudrait se placer face au miroir des toilettes et prononcer trois fois le nom de Hanako-san. Le fantôme apparaitrait alors derrière la personne invocatrice et l’emporterait avec elle dans les toilettes. Si d’avantage un élève voudrait utiliser les toilettes, il faudrait absolument demander : « Est-ce que tu y es, Hanako-san ? ». Alors, si celle-ci répond alors « Oui, j’y suis », il est fortement déconseillé d’entrer sous peine de se voir aspiré avec elle dans le cabinet de toilette.

Dans la légende urbaine, Hanako-san n’est pas un esprit très sympathique. Mais il en est tout autre pour Hanako-kun de Toilet-Bound Hanako-kun !

Les kitsune

 

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©AidaIro/SQUARE ENIX,HANAKOKUN Project

Les kitsune sont des esprits ressemblant à des renards et sont très répandus dans le folklore japonais. S’ils sont très souvent considérés comme des petits filous, ils peuvent, selon la légende, se déguiser en humains et vivre en tant qu’épouses ou amis. Dans Toilet-bound Hanako-kun, Yako, le 2ème mystère de l’école, est un kitsune. Yako est une belle femme et porte un ruban prenant la forme d’oreilles de renards. Si elle peut paraitre cruelle, et l’est notamment à cause des rumeurs répandues par les humains et leurs expérimentations. Dans le passé, cette dernière était une statue de kitsune protégeant un sanctuaire dédié au dieu Inari. Les kitsune sont principalement des renards blancs.

Les kitsune sont visibles à travers tout le Japon, dans des sanctuaires d’Inari. Ils sont supposés les protéger, mais aussi être des messagers. Les renards d’Inari portent souvent un bavoir rouge, comme Yako sous sa forme Kitsune.

Les sirènes

Les contes de fées occidentaux tels que La Petite Sirène nous ont longtemps laissé croire que les sirènes étaient des êtres bienveillants. Dans la culture nipponne, il en est tout autrement. Bien que nous ayons l’habitude d’imaginer de belles femmes mi-humaines mi-poisson, celles de l’archipel sont bien différentes. En effet, ces dernières ne possèdent que très peu de traits humains et peuvent ressembler à des singes et même des lézards. Etonnant n’est-ce pas ?

Toilet-Bound Hanako-kun se base sur une légende qui raconte que les deux enfants d’un pêcheur auraient mangé de la viande de sirène, et se seraient retrouvés avec des écailles de poisson sur tout leur corps puis seraient morts. Dans le manga, il est dit que si deux personnes avalent en même temps une écaille de sirène, elles seraient liées à tout jamais. Mais si une seule des deux personnes l’avalent, alors les conséquences seront dramatiques. Demandez à Nene.

Minamoto no Yorimitsu

Aussi connu sous le nom de Minamoto no Raiko, Minamoto no Yorimitsu est un membre du clan Minamoto. Il est l’un des premiers Minamoto connu pour ses exploits militaires. Ce dernier aurait excellé sous la garde du clan Fujiwara ce qui lui aurait permis de devenir le gouverneur de la province d’Izu et de la province de Kozuke. Ce vaillant guerrier a finalement commandé la garde impériale. Rien que ça. Mais Minamoto s’inscrit également dans les légendes du folklore japonais pour s’être battu avec des Yokai (créatures surnaturelles dans le folklore japonais). Il apparait donc dans de nombreux contes.

 

 

Pourquoi on vous raconte cette histoire ? Tout simplement car dans Toilet-Bound Hanako-kun, Kou Minamoto fait partie du clan Minamoto et est donc un descendant direct de Minamoto no Yorimitsu. Il aurait comme mission de sceller à tout jamais Hanako. Kou serait donc le descendant de Yorimitsu, un grand chasseur de Yokai, d’où le fait qu’il puisse voir les esprits.

 

Kamikakushi

Le saviez-vous ? Le titre original du Voyage de Chihiro est Sen to Chihiro no kamikakushi soit littéralement « Le kamikakushi de Sen et Chihiro ». Kamikakushi remplace ici le mot « voyage ». On vous explique pourquoi.

 

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Studio Ghibli

 

Kamikakushi littéralement « caché par Kami (dieu/divinité) » est une expression japonaise utilisée pour signifier la disparition mystérieuse, ou la mort, d’une personne à cause de la colère d’une divinité. Il s’agirait donc d’un passage dans l’autre monde. Vous comprenez mieux ? Chihiro serait en fait passé dans « l’autre côté ». Il est raconté que dans l’Ancien Japon, des enfants disparaissaient souvent et étaient retrouvés bien des années plus tard dans des tombeaux ou des temples.

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©AidaIro/SQUARE ENIX,HANAKOKUN Project

Dans Toilet-Bound Hanako-kun, cette légende est également utilisée. En effet, ceux qui montent les escaliers de Misaki sont enlevés comme par enchantement, et plus personne ne peut les voir ni même se souvenir d’eux. Alors, surpris ?

On pourrait également relever que l’histoire se déroule dans une école, le lieu préféré des légendes urbaines japonaises (voir Corpse Party, Another etc…) et que le chiffre 7 apparait pour parler des 7 mystères. Mais il reste encore beaucoup d’aventures à Nene et Hanako, et surement beaucoup de légendes urbaines vont encore apparaître. Peut-être que cet article aura sa partie 2 ?

Pour finir, Toilet-Bound Hanako- kun est paru aux éditions Pika le 30 juin 2021. Sur le site de la maison d’édition, vous pouvez feuilleter un extrait du tome 1. Le manga de Aidairo a également eu droit à son adaptation anime, disponible sur Wakanim !

 


Flavie Piet

Flavie Piet

Journaliste anime manga

Journaliste anime et manga

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