Les Schtroumpfs : quelle est la signification cachée derrière ce célèbre mot ?
Publié le Par Khalil Auguste Ndiaye

Ils sont culte, ils sont bleus, ils sont petits… Les Schtroumpfs ont bercé l’enfance de beaucoup d’entre nous avec leurs aventures magique face à Gargamel, et débarquent au cinéma ce 15 juillet. Mais vous-êtes vous déjà posé la question de l’origine de ce nom si drôle ? Serieously vous dit aujourd’hui pourquoi les Schtroumpfs s’appellent comme cela.
On l’a tous déjà dit au moins une fois. « Schtroumpfer » ceci, être schtroumpfé… Comme les petits êtres bleus qui vivent dans les champignons, le nom Schtroumpf est rentré dans la culture populaire. Et ce mot à la fois utile et amusant, qu’on retrouve dans toutes les langues, a une origine bien particulière.
Schtroumpf : un oubli devenu culte

L’histoire du mot “Schtroumpf” est aussi singulière que son orthographe. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, il ne s’agit pas d’un mot ancien ou issu d’un quelconque folklore belge ou germanique. Son origine est en réalité bien plus simple… et totalement accidentelle. Tout commence en 1957, lors d’un déjeuner entre Peyo, le créateur des Schtroumpfs, et son collègue André Franquin, célèbre auteur de Gaston Lagaffe et de Spirou et Fantasio. En plein repas, Peyo souhaite demander la salière à son ami, mais le mot lui échappe. À la place, il improvise : « Passe-moi le… schtroumpf.«
Le mot, qui n’a aucune origine étymologique, bien qu’il ressemble au mot allemand Strumpf (chaussette), fait rire les deux auteurs. Ils s’amusent alors à l’utiliser à toutes les sauces tout au long du repas, le remplaçant pour désigner n’importe quel objet ou action. Cette blague devient une sorte de gimmick entre eux… jusqu’à ce que Peyo décide de lui donner vie dans une bande dessinée. L’année suivante, en 1958, Peyo imagine pour la série Johan et Pirlouit une histoire intitulée La Flûte à six trous (devenue ensuite La Flûte à six Schtroumpfs), dans laquelle apparaissent pour la première fois de petits personnages bleus vivant en communauté dans une forêt.
Ces créatures miniatures, au langage très particulier, utilisent le mot “schtroumpf” pour remplacer des verbes, des objets, voire des noms propres, rendant leur manière de parler unique et immédiatement reconnaissable. Le nom du peuple, “Les Schtroumpfs”, est alors définitivement adopté. Le succès est immédiat. Si bien que ces personnages, qui ne devaient au départ être que des seconds rôles dans l’univers de Johan et Pirlouit, obtiennent rapidement leur propre série, entièrement centrée sur leur village, leurs aventures et leur mode de vie.
Le succès mondial des Schtroumpfs

Le langage schtroumpf, tel qu’il est utilisé dans les albums, ne suit aucune grammaire stricte. Il repose sur une logique intuitive, où les lecteurs comprennent le sens des phrases grâce au contexte. Le mot “schtroumpf” devient un terme malléable, tantôt verbe, tantôt nom, tantôt adjectif. Cette souplesse linguistique est l’un des éléments qui a contribué à la singularité et à l’humour de l’univers des Schtroumpfs.
Face au succès de la bande dessinée, les Schtroumpfs ont été traduits dans de nombreuses langues. Et si certaines adaptations ont opté pour des noms très différents (comme Pitufos en espagnol, Dardasim en hébreu ou Puffi en italien), la version anglaise a conservé l’esprit du mot original en le simplifiant légèrement : Smurf. Ce terme, aujourd’hui reconnu dans le monde entier, est une adaptation directe de “Schtroumpf” destinée à être plus facilement prononçable pour les publics anglophone et germanophone. Une preuve supplémentaire de l’impact international de cette invention pourtant née d’un simple oubli.
Khalil Auguste Ndiaye