Lupin : Mathieu Lamboley, "Musicalement c’était intéressant de donner une identité à Lupin" (INTERVIEW)

Lupin : Mathieu Lamboley, « Musicalement c’était intéressant de donner une identité à Lupin » (INTERVIEW)

A l’occasion de la sortie de la partie 2 de Lupin sur Netflix, la rédaction de Serieously a eu la chance d’assister à l’enregistrement de la musique du dernier épisode en compagnie de Mathieu Lamboley et de son orchestre, avant de s’entretenir avec le compositeur. Pour anecdote, Mathieu Lamboley joue le rôle d’un chef d’orchestre dans le dernier épisode.

Pouvez-vous expliquer votre processus ? Comment crée-t-on de la musique pour une série comme Lupin ?

Mathieu Lamboley : Tout d’abord c’est un peu différent entre la série et le film, dans la mesure où sur une série il y a beaucoup plus de musiques à faire, on a quarante minutes de musique par épisode donc sur 10 épisodes ça fait beaucoup. Sur une série, là en l’occurrence sur Lupin, avec Netflix, les producteurs et les réalisateurs et showrunner, on a dû trouver la couleur sur les trois premiers épisodes. Les thèmes étaient validés, car j’ai été pris sur la série grâce à un appel d’offre, donc on avait testé plusieurs compositeurs et j’avais choisi ce thème principal qui a plu à tout le monde. Ensuite il fallait trouver les ajustements entre un petit peu de comédie, à la fois du suspense et c’est donné par la couleur de l’orchestration. A partir de là, j’avais vraiment carte blanche pour proposer la musique que je voulais sur les scènes que je voulais.

Quand on compose la musique, on travaille beaucoup à l’image. On reçoit les épisodes dans leur version presque totalement montée et on va travailler sur les séquences et c’est en ça que c’est assez similaire avec les longs-métrages, on travaille pendant la phase de montage et on a évidemment des thèmes qui sont plus ou moins longs et on va les ajuster.

Il n’y a donc que le premier thème de Lupin que vous avez écrit à l’aveugle ?

Mathieu Lamboley : Oui, exactement, c’est ça. J’avais commencé à dessiner les thèmes mais ce n’était pas non plus totalement à l’aveugle car c’était sur une scène en particulier, celle du Louvre et ils avaient donné cette scène à différents compositeurs.

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© Netflix

Qu’est-ce qui vous a attiré dans ce projet ?

Mathieu Lamboley : Evidemment quand j’étais jeune je lisais les romans de Maurice Leblanc donc je connaissais l’univers et ce qui m’a intéressé c’est aussi parce que je n’avais jamais travaillé sur une série de cette envergure donc c’est toujours enrichissant et puis c’est le personnage, trouver l’espièglerie du personnage, le côté suspense et cambrioleur. Musicalement c’était intéressant de lui donner une identité. Ce que je trouvais intéressant dans la série, c’est que ce n’est pas Arsène Lupin c’est la transmission d’Arsène Lupin vers le public. Tout comme le roman est transmis du père d’Assane à Assane, puis d’Assane à son fils. Il y a vraiment ces notions d’héritage et de transmission qui sont importantes et moi dans ma musique ce que j’ai voulu faire c’est justement de mettre tout mon héritage et ce que tous mes maîtres m’ont transmis au conservatoire classique, de reprendre tout ce bagage-là et de le remettre au goût du jour avec une forme de modernité et des rythmiques.

Quel a été le plus gros challenge pour vous sur Lupin ?

Mathieu Lamboley : Il n’y a pas vraiment de difficultés, il y a surtout beaucoup de musique à faire. Et c’est plus un travail d’endurance que de sprint. Ça s’étale sur beaucoup d’épisodes et beaucoup de mois… Après j’ai beaucoup de plaisir à le faire, j’ai rarement de mauvais souvenirs sur mes projets que je fais.

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© Panier des Touches

Combien de temps s’est-il écoulé entre le moment où on vous a choisi et celui où il a fallu rendre les compositions pour la partie 1 ?

Mathieu Lamboley : Trois mois. C’est très très rapide. J’ai commencé à travailler sur les trois premiers épisodes et ensuite ça a été très vite, il a fallu plancher sur les 4 et 5, c’était un rythme effréné. Après il y a eu une petite pause pour la partie 2 mais ça fait à peu près 3 mois aussi que je suis dessus.

Marion Le Coq

Marion Le Coq

Journaliste

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