Sissi : à quoi ressemblait la vraie impératrice ?
Publié le Par Eloïse Judéaux Legendre

Tête couronnée qui a marqué l’Histoire avec un grand H, l’impératrice Sissi continue toujours de nous fasciner. Notamment interprétée à l’écran par Romy Schneider dans la trilogie culte des années 50 mais aussi plus récemment dans la série Netflix L’Impératrice, le mythe de l’épouse de l’empereur François-Joseph a traversé les siècles. Mais quelle est la véritable histoire derrière la légende ?
Élisabeth de Wittelsbach, de son vrai nom, a vécu de 1837 à 1898. À la fois Duchesse en Bavière, impératrice d’Autriche, reine de Hongrie, de Bohême et de Lombardie-Vénétie, elle a régné pendant 44 ans, de 1854 à sa mort. Mais à quoi Sissi ressemblait-elle physiquement ? Sa personnalité correspondait-elle à celle véhiculée dans les séries romanesques ou dans les films culte portés par Romy Schneider ? Serieously vous dit tout.
La vraie vie de la véritable Sissi

Représentée comme un conte de fées dans les films Sissi, la vie d’Élisabeth de Wittelsbach a en réalité été loin d’être aussi féérique. Mariée à 16 ans à son cousin germain qui est alors âgé de 23 ans, la jeune duchesse est pour autant très éprise de son époux, tout autant qu’il l’est d’elle. Bien que le choix de l’empereur de s’unir à Sissi et non à Hélène, sa sœur aînée, ait surpris, leur mariage permet à la Maison de Habsbourg-Lorraine de consolider malgré tout ses liens avec la Maison de Wittelsbach.
Très amoureux, les deux jeunes mariés vont vivre une histoire d’amour passionnelle. Mais Sissi n’est pas heureuse à la cour de Vienne : elle qui a grandit à la campagne, loin du protocole, a du mal à se plier aux règles qui régissent la vie au sein du palais impérial. Surtout que Sissi est constamment surveillée par sa belle-mère, qui est aussi sa tante, Sophie de Bavière, l’archiduchesse d’Autriche.

Oppressée par le poids de son rôle et de l’étiquette, et se sentant abandonnée par François-Joseph qui croule sous les responsabilités impériales, Sissi va sombrer dans la dépression. Cependant, la naissance de ses quatre enfants va être une grande source de bonheur pour elle, bien que l’archiduchesse , la jugeant trop immature, se charge de l’éducation de ses trois premiers-nés, ce qui va engendrer de nombreux conflits entre Sissi et sa belle-mère. L’impératrice est dotée d’un fort caractère, et loin d’être la princesse mièvre et innocente décrite dans les films avec Romy Schneider, la vraie Sissi était en réalité bien plus rebelle et éprise de liberté.
Sissi : la souffrance derrière la beauté mythique

Très charismatique, Élisabeth de Wittelsbach prend très vite conscience de sa grande beauté, qui lui a tout de même permis de séduire l’empereur d’Autriche. Obsédée par son image, la jeune aristocrate aux longs cheveux bruns s’astreint à des régimes draconiens et maltraite son corps avec des corsets. Les dames de la haute société lui envient sa taille fine, perpétuellement enserrée dans des corsets très serrés, dont le laçage nécessitait, dit-on, environ une heure d’effort !
Ses longs cheveux nécessitent également de longues heures de préparation, et l’impératrice en prend grand soin, tout comme sa peau : elle s’astreint ainsi à de nombreux rituels de beauté, tels que des masques à base de fraises ou de veau cru, ou encore de fréquents bains chauds à l’huile d’olive.

Grande sportive, Sissi pratique l’équitation depuis son enfance. En plus d’être une très bonne cavalière, l’épouse de l’empereur François-Joseph se passionne pour l’escrime et la gymnastique. Pour se maintenir en forme, elle a ainsi fait aménager au palais une salle de gymnastique équipée de poids, de cordes, de barres et d’anneaux. Malheureusement, cette obsession pour son apparence physique va l’amener à tomber dans l’anorexie.
À l’âge de 32 ans, persuadée qu’elle ne sera « plus jamais aussi belle » que dans sa jeunesse, l’impératrice commence à se cacher du regard des autres, en dissimulant son visage derrière des voiles, des ombrelles et des éventails. Elle refuse d’être portraiturée ou photographiée, car elle craint que sa beauté ne s’estompe. Ainsi, bien qu’elle soit décédée à l’âge de 61 ans, l’impératrice n’a plus été immortalisée entre sa trentaine et sa mort.
Sissi, une vie marquée par des tragédies

De nature mélancolique et tourmentée, Élisabeth de Wittelsbach était une femme en avance sur son temps, profondément moderne et anticonformiste, qui étouffait dans le carcan des conventions, et qui a connu de nombreux drames au cours de sa vie. Elle a ainsi perdu deux de ses enfants, ainsi que des membres de sa famille, parfois de façon tragique.
Sa première fille, la princesse Sophie, est décédée d’une infection intestinale à l’âge de deux ans seulement, après un voyage à Budapest organisé par Sissi. Bien qu’elle n’y était pour rien, l’impératrice s’est sentie extrêmement coupable. Par la suite, sa fragilité psychologique s’est aggravée après la perte de son fils unique, et héritier du trône, le prince Rodolphe, qui a été retrouvé mort aux côtés de sa maîtresse Marie Vetsera. Après la mort de ce dernier, Sissi ne portera plus de bijoux et ne s’habillera plus qu’en noir, devenant l’ombre d’elle-même, mais augmentant en même temps l’aura de mystère qui a toujours entouré sa silhouette.

De santé fragile, l’impératrice tombe très souvent malade, et quitte beaucoup la cour de Vienne pour effectuer des cures à l’étranger. Retirée de la vie publique, elle sera assassinée par un anarchiste à Genève en Suisse en 1898. Une fin de vie tragique, à l’image de son existence, faite de paillettes certes, mais aussi de beaucoup de souffrance.
Eloïse Judéaux Legendre