« Supprimez tout ça ! » : pourquoi le film culte Les Visiteurs a-t-il failli ne jamais voir le jour ?

Que serait le paysage cinématographique francophone aujourd’hui sans Les Visiteurs ? Succès incontestable, la comédie de Jean-Marie Poiré est encore considérée comme l’une des plus drôles et emblématiques du septième art made in France. Mais avant de se hisser au rang des oeuvres populaires, il se trouve que le projet a bien failli tomber à l’eau !

La production des Visiteurs a été un chemin semé d’embûches. Si Christian Clavier, Jean Reno, Valérie Lemercier et les autres membres de la distribution n’ont fait que les éloges du film à sa sortie, en réalité, le premier opus de la trilogie culte a dû traverser une montagne d’épreuves avant de pouvoir enfin être montré dans les salles obscures en 1993.

Pourquoi la préparation a-t-elle été si difficile ? Dans le documentaire intitulé Les Visiteurs revisités, Christian Clavier, inoubliable interprète de Jacquouille la Fripouille, est revenu sur son expérience de tournage en partageant des anecdotes sur la création de cet univers avec son associé et réalisateur, Jean-Marie Poiré.

L’un des producteurs des Visiteurs voulait avoir le dernier mot

Dans le reportage dédié à la production des Visiteurs, Christian Clavier s’est attardé sur un différend avec le producteur Alain Terzian, qui voulait à tout prix avoir le dernier mot sur la réalisation et l’écriture du scénario.

L’acteur a ainsi révélé les propos qu’avait autrefois tenu le collaborateur : « Comment voulez-vous que les jeunes des banlieues aillent voir un film qui s’exprime dans cette langue-là ? Le Moyen Âge, c’est ce qui coûte le plus cher, ce n’est pas ce qu’il y a de plus drôle, c’est un langage qui ne va pas être compréhensible, supprimez tout ça, ça sera beaucoup plus simple pour faire le film !« 

Selon Terzian, le phrasé utilisé dans Les Visiteurs devait impérativement être changé pour qu’un public plus large puisse le comprendre. Il fallait donc rendre le film plus accessible pour garantir les entrées en salles. En plus de cette demande exclusive, le producteur voulait également que les scènes se déroulant au Moyen Âge soient réduites le plus possible, pour éviter de perdre les spectateurs trop tôt dans le récit.

Christian Clavier et Jean-Marie Poiré ont évalué toutes les possibilités, mais après de longues discussions, Gaumont – la société de production et distribution – a refusé les réclamations d’Alain Terzian pour faire confiance aux deux scénaristes. La suite est désormais gravée dans l’Histoire.