« Tout le monde nous a déconseillé de le faire » : Dispatch ose un format risqué… et triomphe

Depuis sa sortie à l’automne 2025, Dispatch a surpris tout le monde. Là où la plupart des studios préfèrent publier un jeu complet d’un seul bloc, AdHoc Studio a choisi une stratégie presque oubliée : sortir deux épisodes par semaine, comme une série. Un pari que beaucoup jugeaient voué à l’échec. Pourtant, le jeu s’est imposé comme l’un des succès inattendus de la fin d’année.

Dispatch : un choix éditorial contre-courant

Dispatch suit Robert Robertson, ancien super-héros devenu répartiteur chargé de coordonner des équipes peu orthodoxes. Une histoire pensée dès le départ pour être découpée en chapitres, mais ce modèle hebdomadaire a suscité des doutes en coulisses comme en dehors du studio.

Le producteur Michael Choung raconte à quel point la décision a été contestée : « Tout le monde nous déconseillait de le faire. Nous avons eu des débats internes à ce sujet, mais l’histoire a toujours été structurée ainsi. Nous en constatons aujourd’hui les effets positifs. Quand on regarde le nombre d’utilisateurs simultanés au fil des mises à jour : il a doublé chaque semaine. On dit souvent que la deuxième semaine est deux fois plus faible que la première. C’était tout le contraire. On s’y attendait, mais pas à une telle ampleur. »

Cette montée en puissance épisode après épisode a créé une dynamique rare : le public suivait le jeu comme un rendez-vous, revenant chaque semaine pour découvrir la suite.

Pourquoi ce format a, contre toute attente, fonctionné ?

Dispatch a dépassé le million d’exemplaires vendus en dix jours, un chiffre exceptionnel pour un jeu indépendant au format épisodique. En parallèle, les critiques ont salué son humour, son écriture précise, et la façon dont les choix du joueur influencent les relations internes du centre de répartition.

Mais ce succès n’efface pas la réalité : l’épisodique reste un format très délicat à produire. Choung le reconnaît d’ailleurs sans détour : « Du point de vue de la production, personne ne devrait faire ça. Si vous pensez que le format épisodique est la clé de votre succès, alors bonne chance. Si l’aspect créatif est solide, vous pouvez découper le jeu comme vous voulez, et ça marchera probablement, même si c’est une mauvaise décision. Si on avait dit : on sort tout d’un coup, ça aurait sans doute marché. Mais ça n’aurait probablement pas eu un tel succès. Si vous optez pour le format épisodique avec une histoire médiocre, vous allez vous heurter à un public qui n’est absolument pas intéressé. »

Le studio n’a donc pas misé sur la nostalgie de ce format, mais sur une écriture pensée pour être suivie comme une série. Ce sont les personnages, le rythme, les cliffhangers et les choix narratifs qui ont fait la différence.

Un avenir plein d’envie et de possibilités

La réussite de Dispatch ouvre une porte inattendue pour le jeu narratif. L’équipe ne confirme pas encore une deuxième saison, mais laisse entendre que l’univers offre encore de nombreuses pistes à explorer.

Ce succès repose sur un principe simple : raconter une bonne histoire, au bon rythme, en assumant un format que plus personne n’osait vraiment utiliser. AdHoc Studio a pris un risque que beaucoup jugeaient insensé. Aujourd’hui, il est clair que ce risque valait la peine.

Aurelia Baranes

Aurelia Baranes

Co-fondatrice - Directrice de Publication

Après avoir fait ses armes dans plusieurs médias et grands groupes, de Webedia à Reworld Media, Aurélia a décidé de se lancer dans l'aventure de l'entreprenariat en co-fondant le média Serieously en 2017. Aujourd'hui directrice de publication, elle a un oeil sur tous les posts et articles de Serieously pour garantir de toujours vous donner les meilleures infos pop culture du moment.

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