5 épisodes de dessins animés qui ont été censurés ou supprimés

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Des dessins animés qui ont marqué notre enfance, ce n’est pas ce qui manque. Entre Pokémon, Dragon Ball ou Miraculous, toutes ces séries animées adorées ont des millions de fans. Mais saviez-vous qu’elles ont aussi des épisodes polémiques, au point d’être censurés ou même bannis ? On vous présente 5 dessins animés qui ont été censurés pour diverses raisons.

Si vous pensiez avoir tout vu de vos dessins animés préférés, détrompez-vous : certains épisodes ont carrément disparu de la circulation. Entre sujets jugés trop sensibles, polémiques inattendues ou références culturelles déplacées, des chaînes de télé ont décidé de censurer ou de bannir des épisodes entiers. Serieously vous propose aujourd’hui un petit tour d’horizon de 5 dessins animés culte qui se sont vus censurés, voire pire.

Pokémon et les crises d’épilepsie

James dans un épisode censuré de Pokémon
© The Pokémon Company

Quand on parle d’épisodes censurés, Pokémon a sa légende noire. Le plus célèbre reste “La Beauté et la Plage”, un épisode de la saison 1 qui devait à la base être léger et drôle avec un concours de beauté sur la plage. Sauf que James, l’éternel bras cassé de la Team Rocket, décide de se déguiser… en femme ! Le personnage se travestit et exhibe une poitrine gigantesque, caricature surréaliste. Une scène qui a fait bondir les diffuseurs américains et européens (sauf au Portugal), qui l’ont jugée inadaptée pour un jeune public. Résultat : l’épisode a disparu des radars hors Japon, mais il reste l’un des plus connus et commentés parmi les fans.

Mais ce n’est pas tout : un autre épisode, celui de « Porygon, le soldat virtuel« , est devenu tristement culte. Lors d’un combat, Pikachu envoie une attaque électrique avec des effets lumineux ultra-flashy. Les flashs sont tellement intenses qu’une centaine d’enfants japonais ont fait de véritables crises d’épilepsie en direct devant leur télé. Panique générale : Pokémon a été suspendu pendant quatre mois au Japon, et l’affaire a fait les gros titres de la presse internationale. En France, certains médias y ont vu une menace “dangereuse” pour les enfants, déclenchant une véritable hystérie collective.

Miraculous : « Qilin »

Qilin dans Miraculous
© TF1

En 2022, un détail n’a pas échappé aux fans les plus attentifs de Miraculous : Les aventures de Ladybug et Chat Noir. Lors de la diffusion de l’épisode 20 de la saison 4, intitulé Qilin, les spectateurs français ont eu droit à une version tronquée. Alors que Disney+ et certaines chaînes étrangères proposaient l’épisode complet, TFOU a décidé de couper une scène clé jugée trop sensible pour son jeune public.

Dans cet épisode, Sabine, la mère de Marinette, se retrouve victime d’un abus d’autorité de la part d’un contrôleur de bus qui refuse de croire que sa fille a bien quitté le véhicule avec son portefeuille. L’histoire dégénère : la mère de famille est conduite à la police, où elle subit des remarques désagréables aux relents racistes. C’est ce climat injuste et humiliant qui provoque son akumatisation en Qilin. Mais en France, cette séquence entière d’altercation avec les autorités a disparu, probablement pour éviter d’exposer les enfants à ce type de tension.

Face à la polémique, Thomas Astruc, créateur de la série, a pris la parole sur X : « Ne pas y voir de mauvaises intentions, mais probablement un excès de prudence malheureux. En termes de sens, je pense que c’est contre-productif, puisque ça revient à montrer l’existence d’un arbitraire, mais sans l’expliquer, ni montrer comment il se construit. Dommage« . TF1, de son côté, a reconnu la coupure mais a minimisé la polémique : « L’épisode Qilin a été effectivement légèrement coupé hier sur TFOU. C’est la première fois que cela se produit depuis la création de la série. Nous avons décidé de supprimer certaines scènes qui, si elles ne posaient pas de problèmes pour les enfants les plus âgés, étaient très difficilement compréhensibles pour le plus jeune public« .

Plusieurs épisodes de Dragon Ball

goku dragon ball
Dragon Ball © BIRD STUDIO/ SHUEISHA, TOEI ANIMATION

« Des coups, des meurtres, têtes arrachées, corps électrocutés, masques répugnants, bêtes horribles, démons rugissants. La peur, la violence, le bruit. Avec une animation minimale. Des scénarios réduits à leur plus simple expression« . Ces mots de Ségolène Royal au sujet des dessins animés japonais au début des années 90 résument parfaitement la pensée populaire de l’époque.

Et s’il y a bien un anime qui a été la cible d’attaques, c’est Dragon Ball. En France, c’est grâce au Club Dorothée que Dragon Ball explose. Mais très vite, les polémiques s’accumulent. La série est accusée de violence excessive et même d’ »apologie du meurtre« , par la députée membre du Parti socialiste. En 1989, elle publie un livre au titre évocateur, Le ras-le-bol des bébés zappeurs, où elle accuse directement les dessins animés japonais, Dragon Ball en tête, de rendre les enfants agressifs, anxieux et insomniaques.

Résultat : en France, Dragon Ball et surtout Dragon Ball Z sont parmi les animés les plus censurés au monde. Certaines scènes sont coupées, le sang disparaît, les dialogues sont édulcorés, et même le générique d’Ariane reste un exemple culte de localisation improbable. Mais la France n’est pas un cas isolé : aux États-Unis, la censure prend d’autres formes. Les versions diffusées gomment systématiquement les traces de sang, et certains personnages posent problème.

Le plus emblématique reste Mr. Popo, transformé en bleu par FUNimation pour atténuer les accusations de « blackface ». Plus encore, l’éditeur 4Kids occidentalise le dessin animé, transformant des onigiris en sandwichs, ou rebaptisant des boulettes de riz en donuts. Cette censure continuera même avec Dragon Ball Kai en 2009 et Dragon Ball Super, censurés par la Shueisha et la Toei à la source pour éviter de nouvelles polémiques en dehors du Japon.

Huit épisodes de South Park censurés par Paramount

Une image de la série South Park.
© Comedy Central

Voir South Park dans ce top n’en étonnera sûrement pas beaucoup, tant la série est connue pour son ton irrévérencieux. Depuis 2022, c’est Paramount+ qui détient les droits en France, un avantage considérable puisqu’il s’agit du même groupe que Comedy Central, diffuseur historique de la série. Sauf qu’en janvier 2024, un internaute fait remarquer l’absence de l’épisode 4 de la saison 1 Une promenade complètement folle avec Al Super Gay sur myCANAL et Paramount+.

Réponse officielle du service client de Canal+ : « Ce n’est pas un incident, le contenu est jugé inapproprié« . En réalité, ce n’est pas qu’un seul épisode qui a disparu. Au moins huit épisodes sont absents du catalogue français, malgré la promesse d’une intégrale de 26 saisons. Parmi eux, des classiques comme Jamais sans mon anus (S2E1), qui confronte Saddam Hussein à Terrence & Philippe ; Les Simpson l’ont déjà fait (S6E7), méta-épisode culte où Bart Simpson fait une apparition ; ou encore Deux jours avant le jour après-demain (S9E8), qui tourne en ridicule les débats sur le réchauffement climatique.

Le problème, c’est que personne ne sait vraiment qui prend ces décisions de censure. Officiellement, l’Arcom n’a pas le pouvoir d’imposer de telles suppressions. Aux États-Unis, où MAX diffuse la série, tous les épisodes sont disponibles, sans coupure. Ces absences semblent donc être des choix internes à Paramount+ ou liés à la gestion européenne des droits. Mais ce flou alimente la frustration des fans : pourquoi censurer certains épisodes, alors que South Park a produit des séquences bien plus provocatrices, du prophète Mahomet aux attentats du 11 septembre ?

Les « Onze Censurés »

le cartoon Jungle Jitters
© Warner Bros. / UA

Tout le monde connaît Bugs Bunny, Daffy Duck ou Porky Pig. Mais peu savent qu’il existe onze cartoons avec ces héros culte chez Warner Bros. Jugés trop offensants pour être montrés à la télévision. Regroupés sous le nom des “Censored Eleven” (les Onze Censurés), ces courts-métrages de la collection Looney Tunes et Merrie Melodies ont été produits entre 1931 et 1944, avant d’être retirés de toute diffusion par United Artists en 1968. La raison ? Leur usage massif d’images racistes et de stéréotypes ethniques, notamment à l’encontre des populations africaines et afro-américaines. À l’époque, ces représentations étaient considérées comme de l’humour ordinaire, mais avec l’évolution des mentalités dans les années 60, elles sont devenues intenables pour un public contemporain.

Dans ces cartoons, les clichés racistes s’enchaînent. Bunny flambeur ou Comment faire un ragoût de lapin, sorti en 1941, met par exemple en scène Bugs Bunny dans sa configuration habituelle, faisant tourner en bourrique un chasseur incompétent avec ses pièges. Sauf que, le chasseur de cet épisode n’est pas l’iconique Elmer Fudd mais… un chasseur noir présenté comme paresseux, lent et aux traits typiques des caricatures afro-américaines de l’époque.

Les mêmes caricatures qu’on retrouve dans Un régal de cannibales où un marchand se retrouve capturé par une tribu indigène africaine anthropophage avec tous les clichés possibles. Museau animal, lèvres proéminentes, cannibalisme, paresse… Ce ne sont là que deux exemples d’un ensemble de cartoons que Warner Bros. préférerait faire oublier, montrant des idées d’un autre temps. Ces épisodes n’ont pas été diffusés depuis 1968 à la télévision américaine et restent pour certains une légende urbaine, bien que des archives soient trouvables sur Internet.

Khalil Auguste Ndiaye

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