5 suites de films qui ont gâché l’original
Publié le Par Khalil Auguste Ndiaye
Certaines sagas auraient mieux fait de s’arrêter au sommet de leur gloire. Au lieu de ça, des suites mal inspirées sont venues abîmer l’image d’un premier film culte. Retour sur ces 5 suites qui ont clairement fait plus de mal que de bien.
Vous avez forcément une liste de films qui vous ont marqué. Que ce soit pour leur histoire, leurs personnages, l’imagerie ou les messages, ces films ont rassemblé une fanbase importante. Et souvent, avec de tels succès, Hollywood a l’idée de faire une suite pour continuer dans l’univers présenté. Aujourd’hui on vous présente 5 de ces suites qui n’ont pas du tout été à la hauteur de leurs prédécesseurs.
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Space Jam 2

Si vous avez grandi dans les années 90, vous n’avez pas pu manquer le phénomène Space Jam. Pour les plus jeunes ou les non-fans de basket, imaginez-vous un film mélangeant à la fois prises de vue réelles et animation, où Kylian Mbappé doit s’allier à Ladybug dans un match de foot contre des extra-terrestres avec les pouvoirs de Lionel Messi, Cristiano Ronaldo et Nicklas Bendtner. Le pitch semble fou, non ? Eh bien, c’est cette folie qui a permis à Space Jam avec Michael Jordan, Bugs Bunny, Daffy Duck et compagnie de cartonner. Le film est vu aujourd’hui encore comme un très bon souvenir pour les enfants des années 90 et une révolution pour l’époque.
En revanche, Space Jam : Nouvelle Ère, sorti 25 ans plus tard avec LeBron James, relève clairement de la catégorie “suite qu’on n’a jamais demandée”. Plus qu’un film, les fans de l’original lui reproche de ressembler à une énorme pub déguisée pour Warner Bros., bourrée de références forcées à leurs franchises, montrées uniquement pour rappeler qu’elles existent. LeBron est charismatique, ça oui, mais même lui n’arrive pas à sauver le scénario bancal ni la mise en avant maladroite des Looney Tunes, réduits à de simples figurants dans une avalanche de clins d’œil creux. Avec seulement 25% sur RottenTomatoes, on peut dire que Space Jam 2 n’a pas séduit la nouvelle génération.
Le film Highlander, le retour

Pour citer Karim Debbache, « faire une suite à un film dont tout le principe est qu’il ne peut en rester qu’un, et qu’à la fin il n’en reste effectivement qu’un, est clairement une très étrange idée« . Highlander, le retour est un cas d’école de suite qui casse totalement l’aura de l’original. Le premier film, culte pour toute une génération, avait ce mélange unique de fantasy, d’action et de mythologie, avec Christopher Lambert en immortel charismatique et Sean Connery en mentor. Puis arrive 1991, et là… c’est le carnage. Le film réécrit complètement ses propres règles en expliquant que les immortels ne sont en fait pas des êtres mystiques mais des extraterrestres. Oui, des aliens.
Ajoutez à ça un tournage fauché en Argentine, une production chaotique, et un réalisateur, Russell Mulcahy, viré de la salle de montage au profit de producteurs qui ont changé tout son travail. Résultat : un film incohérent, laid, et souvent cité comme l’un des pires de l’histoire du cinéma, avec un score de… 0% sur RottenTomatoes. Même le célèbre journaliste et critique cinéma américain Roger Ebert s’en est amusé, qualifiant le film de « presque impressionnant dans sa nullité« . Bref, Highlander, le retour n’a pas seulement raté son coup, il a transformé une licence prometteuse en punchline pour les décennies suivantes.
L’Exorciste 2 : L’Hérétique

Vous ne saviez probablement pas qu’il existait une suite, et même plusieurs, au chef-d’œuvre du cinéma d’horreur L’Exorciste. Après le succès colossal du premier film en 1973, les studios ne pouvaient évidemment pas résister à l’idée d’un second chapitre. Problème : ni l’auteur du roman original, William Peter Blatty, ni le réalisateur William Friedkin ne voulaient y toucher, coincés de surcroît dans un conflit judiciaire avec la production. Ces absences ont donné une suite bricolée sans leur vision, mais avec un budget plus modeste (14 millions de dollars) et des ambitions trop grandes.
On retrouve bien Linda Blair dans le rôle de Régine et Max von Sydow, mais leur présence ne suffit pas à sauver une intrigue confuse, où l’on suit une Régine adolescente confrontée à des séquelles psychologiques et spirituelles de sa possession passée. Le film essaie maladroitement de donner une dimension presque mystique et pseudo-scientifique au mal, au lieu de l’horreur viscérale qui avait glacé le public la première fois. Noté à 10% sur RottenTomatoes, beaucoup de critiques de l’époque, dont le New York Times, ont vu dans cette suite une tentative désespérée, presque irrespectueuse, de prolonger un mythe qui se suffisait largement à lui-même.
Le film Sex and The City 2

Avec Sex and the City 2, on touche à un autre grand classique des suites qui dérapent : le voyage à l’étranger censé redonner du souffle à une franchise. Après avoir conquis New York et ses trottoirs iconiques, Carrie et ses trois acolytes s’envolent cette fois pour Abu Dhabi (en réalité filmé au Maroc). Sur le papier, l’exotisme promettait glamour et dépaysement ; à l’écran, c’est surtout une longue démonstration de clichés et de luxe tapageur. Le film dure deux heures et demie, une éternité, où les héroïnes enchaînent problèmes de couple, questionnements existentiels et amitiés réaffirmées pour la énième fois, tout en paradant dans des tenues de créateurs à faire pâlir un défilé de la Fashion Week.
Même pour les fans les plus fidèles de la série culte, le résultat a été jugé insipide, interminable et parfois même gênant, noté à 16% sur RottenTomatoes. Ce deuxième opus a tellement plombé la réputation de la saga que beaucoup considèrent qu’il aurait mieux valu s’arrêter après le premier film, avant de revenir des années plus tard avec And Just Like That, sans vraiment retrouver la magie d’antan.
Astérix aux Jeux Olympiques

Avec Astérix aux Jeux Olympiques (2008), on a eu droit à une démonstration éclatante qu’un budget pharaonique et un casting blindé de stars ne garantissent absolument pas un bon film. Troisième volet en prises de vue réelles des aventures du petit Gaulois, ce long-métrage avait tout pour cartonner : un décor antique, une compétition mythique et des guests à la pelle, de Zidane à Schumacher en passant par Delon. Mais au lieu de nous offrir une comédie fine et enlevée comme dans les albums de Goscinny et Uderzo, on se retrouve face à une comédie lourde, remplie de gags poussifs et de blagues qui tombent à plat.
Le film, interminable, ressemble plus à une gigantesque opération marketing qu’à un hommage à l’esprit Astérix, et a fini par lasser autant les critiques que le public, qui l’a noté à 18% sur RottenTomatoes. Beaucoup de fans estiment qu’après Mission Cléopâtre, chef-d’œuvre d’humour absurde signé Chabat, il aurait fallu s’arrêter là. Ce troisième épisode n’a fait que ternir la réputation ciné de la saga.
Khalil Auguste Ndiaye