Julien Lepers, Patrick Sébastien… 5 animateurs virés brutalement de leur programme

On les croyait indéboulonnables, mais la télévision a prouvé une fois de plus qu’elle ne fait pas dans le sentiment. Voici cinq animateurs français culte qui ont été virés de leur propre programme, parfois après des années de bons et loyaux services.

Dans le petit monde de la télévision, personne n’est jamais vraiment à l’abri. Derrière les sourires et les plateaux bien éclairés, les tensions de coulisses, les guerres d’ego et les désaccords éditoriaux sont monnaie courante dans cet univers encore plus impitoyable que Dallas. Certains animateurs en ont fait l’amère expérience, découvrant du jour au lendemain qu’ils n’étaient plus “dans le coup”. Serieously vous présente aujourd’hui cinq présentateurs disparus en un instant.

Julien Lepers dans Question pour un champion

Celui-là vous a forcément marqué. Pendant 28 ans, Julien Lepers a incarné l’énergie, le rythme et la folie de Question pour un champion. Sa voix, ses mimiques et son “Top !” font partie de la culture télé. Pourtant, en janvier 2016, la direction de France Télévisions décide de le remplacer par Samuel Étienne pour “moderniser” le jeu. Lepers apprend la nouvelle brutalement, sans même pouvoir dire au revoir à son public ni à ses équipes. Une humiliation pour celui qui avait fait de l’émission une institution. “J’ai été viré comme un malpropre, sans même un coup de fil de la présidente…”, confiera-t-il plus tard dans l’émission L’Invité, encore marqué.

Bernard Montiel dans le programme Vidéo Gag

Dans les années 90, Bernard Montiel faisait rire la France entière avec les chutes et maladresses de Vidéo Gag. Mais en 1997, il sabote tout lui-même. Dans une interview, il se lâche sans filtre… “Je m’emmerde dans Vidéo Gag, je viens pour ramasser un paquet de fric… J’assoie mon gros cul sur les banquettes et je touche un paquet. Je suis content”. Un aveu cash, trop cash pour TF1. Le PDG Patrick Le Lay fulmine et le licencie dans la foulée pour faute grave. Montiel sera remplacé du jour au lendemain, sans cérémonie ni remerciement. L’affaire fait les gros titres, et l’animateur, longtemps persona non grata à la télé, admettra plus tard que ce coup de sang lui a coûté très cher. “J’étais jeune et con, voilà tout”. Il trouvera cependant une nouvelle activité en devenant en 2019… conseiller du couple Macron à l’Elysée !

Patrick Sébastien dans Le Plus Grand Cabaret du monde

Patrick Sébastien, c’était le roi du samedi soir, le showman populaire par excellence. Avec Le Plus Grand Cabaret du monde et Les Années bonheur, il réunissait encore des millions de téléspectateurs. Mais en coulisses, ses relations avec la direction de France Télévisions, notamment Delphine Ernotte, étaient devenues explosives. Trop franc, trop libre selon lui, trop cher aussi selon la chaîne.

En 2018, son contrat n’est pas renouvelé et il pense connaître la raison. “J’ai été viré pour ça, quand même : ‘Homme blanc de plus de cinquante ans.’ Tu m’aurais dit ça à l’époque, je me serais dit ‘merde’, quand même. Normalement, ça devrait être interdit par la loi, on n’a pas le droit de virer quelqu’un en raison de son âge, de son sexe ou de sa couleur de peau”. Depuis, il n’a jamais vraiment digéré ce départ et avait attaqué en justice son ancien employeur, réclamant 13 millions d’euros. La justice lui accordera finalement un peu plus de 300 000 euros d’indemnités.

Sébastien Thoen et Stéphane Guy virés de Canal+

En 2020, la réputation de chaine qui ose tout de Canal+ n’est plus d’actualité. L’humoriste Sébastien Thoen, présentateur du Journal du Hard, en a fait les frais. Il participe à une parodie de L’Heure des Pros, émission de CNews (du même groupe). La satire fait rire le public, mais pas la direction. Thoen est viré pour “manque de loyauté”. Quelques semaines plus tard, le commentateur sportif Stéphane Guy ose lui rendre hommage en direct avant un derby de Manchester. “Je veux saluer l’ami Sébastien Thoen, qui n’a pas eu la sortie qu’il aurait mérité.” Résultat, lui aussi est licencié. Deux renvois en chaîne qui ont fait grand bruit et révélé une ambiance tendue au sein du groupe. Même si Stéphane Guy a été réintégré par la suite, beaucoup y ont vu la fin de “l’esprit Canal”.

Olivier Chiabodo dans Intervilles

Dans les années 90, Intervilles faisait partie des rendez-vous incontournables. Olivier Chiabodo, co-animateur charismatique, y tenait une place centrale. Jusqu’au jour où tout bascule… En 1997, il est accusé de tricherie, soupçonné d’avoir favorisé l’équipe du Puy-du-fou grâce à des signes codés pendant le jeu. TF1 ouvre une enquête et décide de le licencier pour faute grave. L’affaire devient un mini-scandale médiatique. Chiabodo clame son innocence et affirme n’avoir “jamais triché”, mais simplement avoir suivi les ordres de la production. « Effectivement, sur le terrain et pas uniquement dans l’oreillette car le producteur était aussi sur le terrain, on mettait plus de savon noir sur tel tapis roulant, ou ce tapis roulant allait plus vite que l’autre, ou on retirait un seau… Moi, j’obéissais à ce qui se passait » a-t-il évoqué sur Europe 1. L’ancien animateur affirme même avoir été victime de menaces de mort pour avoir porté plainte concernant son licenciement.