La 7ème Compagnie : « Sadique », « Il me fait chier là ! », comment le réalisateur a fait vivre un enfer aux acteurs sur le tournage

C’est une saga entrée au panthéon des comédies françaises. Initiée en 1973, la trilogie La 7ème Compagnie fait encore et toujours rire son public. Pourtant, sur le plateau de tournage, les acteurs étaient beaucoup moins à la fête. Et cela à cause de leur réalisateur Robert Lamoureux. La preuve avec ces déclarations de Pierre Mondy (Chaudard).

Ce mercredi 7 mai est diffusé La 7ème compagnie au clair de lune sur TMC, soulignant ainsi à quel point, même après près de 50 ans, le film continue de faire rire la France entière. Sorti en 1977, le long-métrage constitue le tout dernier volet de la trilogie réalisée par Robert Lamoureux, et raconte les aventures de la septième compagnie de transmissions, au cours de la Seconde Guerre mondiale.

L’ambiance électrique sur le tournage de La 7ème compagnie

Portée par des personnages emblématiques comme Chaudard, Pithivier et Tassin, la saga a su traverser le temps en réussissant toujours à combler ses premiers fans. Sauf que voilà, en coulisses, les films ont été loin d’être une partie de plaisir pour les membres du casting.

On le sait désormais que trop bien, les tournages de la saga La 7ème compagnie ont été rythmés par de nombreux esclandres et incidents. Présent dans les trois films sous la casquette du Soldat Pithivier, Jean Lefebvre en a notamment fait voir de toutes les couleurs à ses partenaires de jeu à cause de ses addictions.

« Jean avait une passion illimitée pour une maîtresse qui vous coûte une fortune : le jeu. Dès qu’il trouvait un casino, il y passait la nuit. Les casinos, ça ferme à 4 heures du matin. Aller se coucher à 4 heures quand il faut se lever à 9 heures, la nuit est courte ! Vous ne savez pas toujours votre texte ! », avait par exemple confié raconté Henri Guybet, l’interprète de Tassin, à ce sujet.

Mais s’il y a bien un nom qui a souvent résonné lorsqu’il s’agit d’évoquer les polémiques autour de La 7ème Compagnie, c’est celui de Robert Lamoureux. Eh oui. Selon de nombreuses rumeurs, la mauvaise entente entre le cinéaste et Aldo Maccione aurait même poussé ce dernier à claquer la porte de la trilogie après le premier film. De son côté, Gérard Jugnot avait lui aussi mis en lumière une expérience « traumatisante » sur le tournage du dernier long-métrage. Des propos qui ont souvent été soulignés par d’autres talents.

« On s’y plie sagement en troufions obéissant aux ordres du général Lamoureux ! »

« Il y a chez Robert une propension au sadisme à nous faire barboter dans la flotte glacée, torrents, rivières ou mer, mais on s’y plie sagement en troufions obéissant aux ordres du général Lamoureux !« , a par exemple décrit Pierre Mondy dans son livre La cage aux souvenirs.

« Il tape du pied, râle, tempête, cette attente le rend fou. Et quand Robert n’est pas content, il appelle tout le monde « mon lapin ». Le soir, entre nous, on comptabilise le nombre de « lapins » que nous avons obtenus. Je crois qu’au score, Jean Lefebvre était loin devant ! Robert impose une rigueur de jeu, jusqu’aux dialogues que nous devons respecter le doigt sur la couture du pantalon. Pas question d’improviser.« 

Et de détailler : « Henri Guybet en fait les frais, dans le deuxième volet de La 7ème Compagnie en redisant la même réplique trente-cinq fois d’affilée ! L’intonation n’était jamais la bonne. « Pas capitaine, commandant ! Pas capitaine, commandant ! », répète-t-il, excédé, face à Robert jamais content. « Il me fait chier, là, ou quoi ? murmure Guybet, en me regardant du coin de l’œil. – Oui, je crois… », je lui réponds. Lui, ça ne l’amuse pas (…) Parfois, il avait besoin de montrer qui était le chef… » Heureusement, ces tensions n’ont pas eu raison du succès encore impérissable de la saga.