Sirens : la fin de la série Netflix expliquée
Publié le Par Alexia Malige

Entre paysages insulaires somptueux, manipulation et jeux de pouvoir, Molly Smith Metzler nous offre avec Sirens une plongée au coeur de la haute société new-yorkaise, explorant ses vices et ses tourments. Une nouvelle mini-série dramatique, disponible dès ce jeudi 22 mai sur Netflix, qui nous emporte dans les méandres d’une communauté riche et toute puissante, où les apparences sont parfois trompeuses…
Envoûtantes, manipulatrices et dangereuses, les sirènes ont souvent hanté les cauchemars des hommes, s’imposant comme des démons perfides et enchanteurs usant de leur pouvoir de séduction pour entraîner les marins vers la mort. Un poison létal sous couvert d’une beauté hypnotique contre lequel nul n’a jamais réussi à lutter…
Si cette dimension mystique et inquiétante règne au coeur de la mini-série Sirens, il ne s’agit toutefois pas d’une fiction fantastique, où des êtres de magie et d’écailles écument les océans à la recherche d’amour et de sang. Non, la nouvelle création de Molly Smith Metzler, à qui l’on doit la très acclamée Maid avec Margaret Qualley, imagine ici une comédie noire, ancrée au sein d’une haute société new-yorkaise isolée sur une petite île au large de la ville.

Dans ce monde luxueux et déconnecté de la réalité du monde, débarque alors Devon DeWitt (Meghann Fahy), une jeune femme franche, spontanée et un brin névrosée, qui détonne fortement avec l’ambiance lisse et aseptisée du domaine de la famille Kell. D’ailleurs, elle se moque bien de jurer avec les couleurs pastel du décor, tout ce qu’elle veut, c’est trouver sa petite soeur, Simone (Milly Alcock) et la sommer de revenir avec elle à Buffalo pour s’occuper de leur père, touché par une maladie dégénérative.
Mais lorsqu’elle découvre l’étrange atmosphère qui règne sur cette île, Devon comprend que la relation toxique que Simone entretient avec sa patronne, Michaela Kell (Julianne Moore), n’a rien n’anodin et pourrait bien la mener à sa perte. Elle se donne donc pour objectif de libérer sa soeur de l’emprise de l’inquiétante Kiki, qui se révèle d’ailleurs particulièrement hostile à son arrivée… Une mission délicate que la jeune femme est prête à tout pour réussir.

Or, si l’amour qu’elle porte à sa soeur semble plus fort que tout, Devon doit se rendre à l’évidence : Simone n’a aucune envie de rentrer avec elle et la faire changer d’avis ne sera pas une mince affaire. Au cours de cinq épisodes riches en manipulation et en rebondissements, les deux femmes vont donc tester les limites de leur lien fraternel jusqu’à son point de rupture, tout en composant avec la très possessive Michaela. Alors, Devon arrive-t-elle finalement à convaincre sa soeur de quitter Kiki et son île maudite ? Serieously vous explique la fin de la série Sirens
Sommaire
Michaela décide de renvoyer Simone

Prête à tout pour garder son assistance auprès d’elle, Michaela décide d’offrir une incroyable promotion à Simone en lui proposant de gérer la fondation depuis New-York. Une opportunité en or que la jeune femme accepte donc avec beaucoup d’enthousiasme et qui la conforte dans son envie de rester aux côtés de sa patronne. Mais quand un photographe révèle en image à Michaela que son mari Peter (Kevin Bacon) a embrassé Simone quelques heures plus tôt, la très capricieuse Madame Kell change radicalement d’avis et renvoie sur le champ son employée. Avant même de lui apprendre la nouvelle, Michaela se charge de faire vider la chambre de Simone et prépare son licenciement en un claquement de doigts.
Lorsqu’elle arrive dans la maison, la petite soeur de Devon ne trouve donc que des piles de cartons et de l’amertume dans les yeux de celle qu’elle considérait comme son amie et mentor. Peu importe ce qu’il s’est réellement passé entre elle et Peter – c’est à dire, rien, Peter l’ayant soudainement embrassée sans qu’elle n’initie quoi que ce soit – Michaela refuse de revenir sur sa décision et Simone est escortée vers la sortie comme une vulgaire criminelle.
Devon choisit de rester avec son père

Alors qu’elle était venue demander de l’aide à sa soeur pour prendre soin de leur père, très diminué par la maladie, Devon réalise finalement qu’elle aime prendre soin de ses proches et que c’est, en quelque sorte, sa vocation. Elle abandonne donc, avec quelques regrets, son projet de vacances avec Morgan, mettant ainsi un terme à leur romance, qui avait pourtant très bien commencé.
Cependant, si elle repart à Buffalo dans l’optique d’accompagner son père du mieux qu’elle le peut, Devon se résout à opérer de sérieux changements dans sa vie afin de reprendre son destin en main. Elle rompt donc définitivement avec son amant et annonce qu’elle va quitter la maison familiale pour emménager dans un appartement à proximité. Autant de projets qui laissent penser que cette petite virée à Rhode Island lui a véritablement permis de se retrouver et de faire la paix avec elle-même.
Simone devient la nouvelle Madame Kell

Mais le vrai gros retournement de situation de Sirens se produit dans les dernières minutes de l’ultime épisode, quand Peter Kell quitte Michaela pour Simone. En un rien de temps la maîtresse des lieux se retrouve mise à la porte, tandis que sa jeune et jolie assistante prend sa place dans les bras de son mari tout puissant. Un twist que personne n’avait vu venir, à commencer par Devon, qui tente de raisonner sa soeur au sujet de cette relation insensée, en vain.
Simone affirme que c’est bel et bien ce qu’elle veut et reste donc sur l’île avec son nouveau conjoint, laissant tout le monde interdit.
Devon prend alors le ferry avec son père pour rentrer chez elle, et y retrouve la pauvre Michaela, contrainte, elle aussi, de quitter les lieux sans préavis. Cette dernière lui conseille d’encaisser rapidement le chèque de 10 000 dollars qu’elle lui avait signé, l’encourageant à s’offrir une meilleure vie, tandis que Devon la réconforte, affirmant qu’elle n’est pas le monstre que tout le monde voulait bien voir.
La vraie menace de Sirens n’était donc pas celle que l’on croyait

Présentée comme une figure de gourou mégalomane, Michaela Kell se révèle finalement être une femme comme les autres, qui a simplement essayé de se protéger de son mari, disposant lui des pleins pouvoirs sur sa vie. Car s’il nous est présenté comme une personne douce et gentille, pratiquement soumis à sa femme, Peter Kell est en réalité le seul à être réellement libre. Il se plie aux demandes de Kiki par choix, quand Kiki se plie à ses exigences par besoin. Sans lui, elle n’a rien et il en est parfaitement conscient.
A l’origine avocate accomplie, Michaela a tout abandonné par amour pour Peter, tout en sachant qu’elle perdrait tout s’il venait à lui tourner le dos. Comme elle le dit si bien elle-même : « Quand on est une Madame Quelqu’un, notre vie devient immense, mais on devient minuscule. Ma vie entière dépend de son approbation. […] Je travaille pour lui ».
Devenue remplaçable, Michaela a alors été évincée de la vie de Peter en une fraction de seconde, comme si elle n’avait jamais compté, comme s’il l’avait déjà oubliée, tandis qu’une autre prenait sa place. Une autre qui se place à son tour dans une fragile position de dépendance, capable de lui octroyer un semblant de pouvoir le temps de quelques mois ou années, jusqu’à ce qu’elle soit, elle aussi congédiée. Car après tout, les sirènes ont beau contrôler les hommes et s’en nourrir, leur survie dépend bel et bien d’eux.

Alexia Malige
Journaliste - Secrétaire de rédaction