The Northman : l’épopée onirique de sacre et d’épée qui ravira les fans de Vikings

The Northman : l’épopée onirique de sacre et d’épée qui ravira les fans de Vikings

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Après The Witch et The Lighthouse, Robert Eggers se lance dans un film de vengeance épique, porté par un Alexander Skarsgård sombre et bestial. Du bon viking qui tache, entre mysticisme ombrageux et animalité féroce. The Northman devrait donc ravir les amateurs de mythologie nordique, mais aussi et surtout les amoureux de cinéma.

Venger son père, sauver sa mère, tuer Fjölnir. The Northman conte l’histoire d’Amleth, jeune héritier scandinave, contraint de fuir son royaume après que son oncle a assassiné son père et épousé sa mère. Un jour funeste pour le jeune garçon, qui se jure de revenir se faire justice un jour. Les années passant, le petit garçon est devenu homme. Homme animal. Un berserker. Avec sa meute enragée, il pille, tue, massacre partout où il passe. Sorte de fléau mortifère qui se répand à travers les contrées du nord avec une barbarie sans égale. Cette vie de bête humaine lui convient amplement, jusqu’à ce qu’il rencontre une mystérieuse prêtresse capable de lui rappeler sa vie volée, ainsi que le serment de jeunesse qu’il a fait aux dieux. Dès lors, Amleth va infiltrer le village de son oncle Fjölnir et initier son terrible châtiment. 

The Northman ou la leçon de cinéma de Robbert Eggers

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© Universal Pictures

Revisitant le mythe d’Hamlet (ou Amleth) avec une noirceur poétique et vibrante, Robbert Eggers propose ici une expérience de cinéma particulièrement intense. Au premier son de tambour, le ton est donné. Le film sera tragique, spirituel et torturé. Une atmosphère saturée par un propos lourd et une tension épaisse, que vient sublimer la photographie dure et glaciale de Jarin Blaschke. Avec des plans d’une beauté saisissante et des paysages à l’hostilité tranquille, ce dernier participe ainsi à la création d’un univers rude et sans pitié. Son monde n’est que danger, méfiance et froideur. Et cette absence totale de chaleur se renforce au rythme de la musique de Robin Cardan et Sebastian Gainsborough, grave et menaçante.  

Un casting de berserkers transcendés et transcendants

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© Universal Pictures

Au coeur de ce tableau gris et sévère, un Alexander Skarsgård colossal et monstrueux se livre à une performance tout en regards et hurlements gutturaux. Bloc de muscles taiseux et impassible, Amleth attend son moment avec patience. Il encaisse, il endure et accepte toutes les souffrances, certain de mener la danse. Sa danse. L’acteur suédois s’offre donc ici sa propre transe, utilisant le berserker qui est en lui pour illuminer l’acteur. Si ce n’est pas l’inverse. Il déploie ainsi une véritable palette de jeu viking, où la subtilité de l’émotion contraste avec un physique bestial à outrance. Ce qu’il faut comprendre ne se trouve pas dans les dialogues, mais bel et bien dans les silences. Et pour cause, The Northman n’est pas un film de texte, c’est une oeuvre de sensations. 

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© Universal Pictures

En plus d’une tête d’affiche de choix, Robert Eggers s’offre une distribution cinq étoiles, dont chaque acteur se laisse porter par un mysticisme frémissant. Nicole Kidman, Claes Bang, Anya Taylor-Joy, Ethan Hawke et Willem Dafoe, tous semblent transcendés par ce décor de glace et de sang. Bien loin des séries du genre, à l’image de Vikings ou Vikings : Valhalla, The Northman  met la guerre et les stratégies militaires de côté pour explorer en profondeur la mythologie scandinave. Il ne s’agit donc pas de croiser le fer avec fougue et fureur et de faire couler le sang pour la gloire – bien qu’il se déverse à flots – mais plutôt de mettre en lumière des croyances et des valeurs viscérales, plaçant l’honneur au dessus de l’amour et de la raison. The Northman est fou, visuellement grandiose et intimement cruel. Du spectacle sauvage et sanguinaire réellement exaltant, dont la violence contrôlée ne gâche rien au tragique. Un travail de maître, donc. 

Découvrez The Northman au cinéma, dès ce mercredi 11 mai.

Alexia Malige

Alexia Malige

Journaliste

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