Battlestar Galactica : le casting revient sur la série phénomène

Cette année le grand événement du Festival de Télévision ATX à Austin, Texas, fut la réunion Battlestar Galactica. Devant un public de fans passionnés, le showrunner et les acteurs sont revenus sur l’impact de cette série qui a révolutionné la science-fiction sur le petit écran.

Une chose est évidente, la distribution de Battlestar Galactica est toujours une famille soudée, même des années après la fin de la série. Sur la scène du Paramount Theatre à Austin en compagnie du showrunner de la série Ronald D. Moore, James Callis, Tricia Helfer, Grace Park, Katee Sackhoff, Michael Trucco, Mary McDonnell et Edward James Olmos se sont montrés aussi complice qu’à l’époque des beaux jours de la série. Et cet amour qu’ils ont les uns pour les autres, ils le partagent aussi avec leurs fans.

Revenant sur les débuts de la série, les acteurs ont tous souligné la qualité de son écriture et combien cela a contribué à leur désir de faire partie de l’aventure. : « L’écriture était brillante dès la première page. Je n’avais rien vu d’aussi bien écrit depuis très longtemps… Même Blade Runner n’était pas aussi finement développé » se souvient Olmos qui a prêté ses traits à l’Amiral William Adama. Mary McDonnell, interprète de la Présidente Laura Roslin, a quant à elle été séduite par les personnages et l’idée de jouer une femme se retrouvant dans une position de pouvoir du jour au lendemain.

Tous les acteurs se sont remémorés leur arrivée sur la série. Alors que Katee Sackhoff était initialement jugée « trop fille » pour jouer le rôle de Starbuck (qui était un homme dans la série originale), Grace Park se souvient avoir été très agacée quand on lui a offert le rôle de Boomer alors qu’elle avait auditionné pour Starbuck. Trucco souhaitait quant à lui jouer Apollo mais n’a finalement pas décroché de rôle à bord du Galactica avant la saison 2. Tous ont cependant gardé d’excellents souvenir sur la série, et ont tous été marqués par la mini-série qui a permis à l’aventure de démarrer.

James Callis est revenu sur un discours d’une particulière importance donné par Olmos aux acteurs de la série : «Eddie nous a tous rassemblé et il nous a dit, « Cette série va être à l’antenne pendant cinq ans. Cinq ans. Chaque épisode sera comme un film. N’utilisez pas toutes vos cartouches maintenant. On est là pour un bon moment, et personne n’a le droit de se moquer de ce travail. Il y aura suffisamment de gens qui vont essayer de ridiculiser ce projet. Ils ne vont pas être à fond dans cette histoire à cause du titre, Battlestar Galactica, c’est un peu un cadeau empoisonné. Mais personne n’a besoin de prendre ce show au sérieux autant que nous ».»

Ce discours s’est révélé particulièrement galvanisant, même si à l’époque les acteurs n’ont pas réalisé son importance. Ronald D. Moore a également mentionné l’impact des attentats du 11 septembre sur sa volonté de travailler sur cette nouvelle version de Battlestar Galactica : « Je n’étais pas sûre de vouloir faire la série parce que je venais de passer plusieurs années sur Star Trek: Deep Space Nice, mais en revoyant le pilote de la série originale quelques mois après les attaques du 11 septembre, le show a eu un tout nouvel écho à mes yeux. Faire cette série à cette époque précise était alors une opportunité de parler de ce qu’il se passait dans le monde, de la société, de l’armée et du gouvernement, de la guerre, du terrorisme, et toutes ces choses-là au travers du prisme de cet univers de science-fiction. »

La question se pose alors de savoir à quoi ressemblerait Battlestar Galactica si la série était née en 2017, au beau milieu du contexte socio-politique qui affecte le monde moderne : « C’est difficile à dire, si nous faisions la série aujourd’hui, elle aurait surement une résonance avec le monde actuel mais elle serait surtout structurellement différente »

Il a alors expliqué qu’à l’époque de la série, les networks voulaient des épisodes indépendants. Maintenant qu’il est facile d’enregistrer une série ou de la regarder à la demande, Moore a expliqué qu’aujourd’hui la série serait écrite de manière complètement sérialisée.

McDonnell a cependant rebondi sur la fait que Battlestar Galactica est toujours d’actualité dans le thème initial qu’elle a exploité, autour de l’idée que plus de 50,000 personnes se sont vues dans l’obligation de trouver un moyen de survivre ensemble dans un environnement inhospitalier : « L’idée de forcer un groupe de personnes à se rendre compte qu’au final nous sommes un, c’est ce qui continue de me toucher le plus dans cette série », a déclaré l’actrice. « Les gens qui sont au pouvoir persistent à vouloir créer des différences entre nous, autant qu’ils le peuvent. Mais Battlestar Galactica nous rappelle que tout pourrait disparaître d’un claquement de doigt. Peut-être qu’il serait temps que l’on cesse de nous diviser et que l’on commence à se voir comme les membres d’une seule et même humanité ».

Et ce message, avancé dans la série au début des années 2000, est toujours plein de sens aujourd’hui.

Marine Pérot