Intouchables accusé de racisme : François Cluzet réagit aux critiques contre le film

Deuxième plus gros succès du box-office en France, derrière Bienvenue chez les Ch’tis, Intouchables et ses 19,44 millions d’entrées ont marqué l’histoire du cinéma français, mais aussi du septième art à l’international. Un succès qui se ressent encore treize ans après sa sortie en salles. En 2011, pourtant, certaines critiques n’étant pas tendres envers la comédie dramatique, accusant le film porté par François Cluzet et Omar Sy de racisme.

Long-métrage le plus vu de l’année 2012 dans l’Union européenne devant Harry Potter et les Reliques de la Mort : Partie 2, film français le plus vu à l’étranger avec 31,89 millions d’entrées hors France détrônant Le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain, remake américain… Le phénomène Intouchables a connu une gloire inespérée et enchaîné les réussites depuis sa sortie en 2011. Un succès inattendu et acclamé, qui a néanmoins été entaché par des accusations de racisme visant les deux réalisateurs, Olivier Nakache et Éric Toledano.

« Nous avons profité de l’argent de la traite des esclaves, eux, ils ont bâti le pays avec« 

Avant sa sortie en Amérique du Nord, le film Intouchables a été vivement critiqué par les médias américains. Dans les colonnes du magazine Variety, on pouvait ainsi lire que le personnage de Driss, joué par Omar Sy, était « traité comme un singe de compagnie qui apprend au blanc coincé à s’amuser, en remplaçant Vivaldi par Boogie Wonderland, et en lui montrant comment on bouge sur la piste de danse« .

Face à ces dures accusations visant les deux réalisateurs du biopic inspiré de la vie de Philippe Pozzo di Borgo et Abdel Sellou, les acteurs du film français sont montés au créneau. « Il y a eu un article comme ça, sur le racisme, sur l’interprétation de mon rôle, du personnage de Driss… D’après moi ils n’ont pas du tout vu le même film que moi, ils n’ont pas le même rapport avec les Noirs qui vivent aux États-Unis, avec l’esclavagisme, etc. En France, c’est très différent. Eux, ils ont vu ça avec leur Histoire« , a expliqué Omar Sy dans une interview accordée au site Cinoche en avril 2012.

François Cluzet, de son côté, a lui aussi tenu à défendre Olivier Nakache et Éric Toledano, et a avoué partager le point de vu de son partenaire de jeu. « Nous avons profité de l’argent de la traite des esclaves, eux, ils ont bâti le pays avec. Aujourd’hui, ils font très attention à leur racisme, parce qu’ils se sont battus pour que le racisme disparaisse. Ils sont très en regard sur ce qui peut se passer dans un film. Pour nous, ce n’est pas du tout la même chose« , a-t-il déclaré au média québécois.

« Il est bien meilleur que les autres » : le touchant hommage de François Cluzet envers Omar Sy

Alors que leur alchimie a percé l’écran dans Intouchables, derrière les caméras aussi une profonde et réelle amitié s’est nouée entre les deux têtes d’affiches du film culte. Une entente indéfectible, qui dure encore des années après. Quand il s’agit d’Omar Sy, François Cluzet n’hésite ainsi pas à défendre, autant qu’à tarir d’éloges, son compère dans Intouchables.

Face aux accusations de racisme émises par les médias américains, l’acteur avait donc décidé de prendre la parole, mettant un terme à la polémique : « dans le fait divers, le type n’est pas black, il est maghrébin. Si on a pris un Black, c’est tout simplement parce que le meilleur acteur pour jouer ce rôle, est black. Il est bien meilleur que les autres qu’on aurait pu prendre« , avait-il rétorqué, agacé par les critiques, au cours de son entretien pour Cinoche en 2012.

Cinq ans après, c’est cette fois avec émotion et nostalgie qu’il avait évoqué son complice dans la comédie dramatique sur le plateau de C à vous, alors qu’il était invité à donner son avis sur la sortie de Sous un autre jour, le remake américain d’Intouchables. « S’il pouvait y avoir… la grâce qu’on avait entre Omar et mon personnage. C’était gracieux parce que Omar a un cœur d’or, magnifique, donc moi j’avais à jouer quoi, que je l’aimais. Et lui avait à jouer qu’il m’aimait… On y est arrivé dès la première seconde… On a eu cette chance de très bien s’entendre, d’avoir une amitié naissante, programmée mais réelle… On s’est beaucoup amusés« , s’était-il souvenu, ému, en 2017 dans l’émission de France 5.