La Vérité si je mens : saviez-vous que le film était inspiré d’une histoire vraie ?

La Vérité si je mens : saviez-vous que le film était inspiré d’une histoire vraie ?

Comédie devenue culte, La Vérité si je mens sort en 1997 et est le premier opus d’une tétralogie. Si l’on connait tous par coeur l’histoire d’Eddie, Serge, Yvan, Patrick et Dov, saviez-vous qu’elle était en réalité inspirée d’une histoire vraie ?

Réalisé par Thomas Gilou, La Vérité si je mens met en scène Eddie, un jeune juif d’origine algérienne qui vit dans le quartier du Sentier à Paris. Alors qu’il se fait passer un Ashkénaze afin de travailler dans le textile, il intègre une bande d’amis dont le leader, Victor, est un escroc plutôt charismatique. Entre magouilles, amitiés et histoires d’amour, nous suivons les aventures de cette bande haute en couleur. Rapidement, Eddie se retrouve pris dans un jeu de mensonges et de faux-semblants où il devra jongler entre sa vraie identité et celle qu’il s’est forgée pour s’intégrer.

Vincent Elbaz et Richard Anconina dans la vérité si je mens
© AFMD

Le film La Vérité si je mens est-il inspiré d’un roman ?

À l’origine, La Vérité si je mens devait être adapté du livre Rock Casher, écrit par Michel Munz en 1992. Dans ce roman, nous suivons Arthur, un pianiste juif âgé de 20 ans qui tombe amoureux d’une « shiksa » (une femme non-juive). Le scénario co-écrit par Munz et Gérard Bitton a séduit la production Vertigo qui souhaitait l’adapter, malheureusement le projet n’a jamais abouti par manque d’argent. Même si l’adaptation de Rock Casher est abandonnée, Munz et Bitton souhaitent tout de même écrire une comédie sur la communauté juive vivant dans le quartier du Sentier. Ils prennent donc la décision de partir sur un autre scénario, en s’inspirant cette fois-ci de l’histoire de Mehmood Bhatti.

Mehmood Bhatti, la source d’inspiration de La Vérité si je mens

Alors qu’il arrive à Paris en 1978, Mehmood Bhatti, styliste franco-pakistanais, travaille comme agent d’entretien dans une boutique. N’ayant que peu de moyens financiers, il doit se contenter dans un premier temps de ce travail. Sa détermination sans faille lui permettra pourtant de devenir rapidement vendeur jusqu’à finir par ouvrir sa propre boutique. Une décennie plus tard, en 1990, il est considéré comme étant le meilleur artisan du quartier du Sentier. Il reçoit même la médaille « Travail et Mérite » de la Mairie de Paris grâce à sa société « Bhatti », qui aura un tel succès qu’elle sera présente dans une dizaine de pays.

Quoi de mieux que son parcours extraordinaire qui prend de plus place dans le Sentier pour inspirer les deux scénaristes ? La base de son histoire permettra à Munz et Bitton d’écrire leur comédie, La Vérité si je mens. Mais une nouvelle fois, un obstacle se dresse sur leur chemin puisqu’aucune société de production ne veut produire leur film, arguant que le sujet est tabou.

Vertigo sauve La Vérité si je mens

Heureusement pour nos deux scénaristes, Vertigo, la société de production qui avait déjà été séduite par le premier scénario d’origine, Rock Casher, est cette fois-ci en mesure de financer La Vérité si je mens ! En effet, une de leur production, Le Péril Jeune, un film réalisé par Cédric Klapisch où Vincent Elbaz campe d’ailleurs un des rôles principaux, a eu un succès assez conséquent pour leur permettre de tenter l’aventure avec La Vérité si je mens.

Alors qu’il venait de réaliser une autre comédie pour Vertigo, Raï, Thomas Gilou se joint à Michel Munz et Gérard Bitton pour travailler sur La Vérité si je mens et enfin le mettre en scène. Le réalisateur, qui a eu un coup de coeur pour l’histoire de cette bande d’amis loufoque, a bien fait de prendre part à ce projet puisque après le succès du premier opus, ils travailleront tous les trois sur les deux autres volets de la saga.

Joanna Bencherif

Journaliste

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