Tom Cruise est-il la dernière vraie star de cinéma ?
Publié le Par Drifa Maza

Tom Cruise, qui est actuellement à l’affiche de Mission: Impossible – The Final Reckoning de Christopher McQuarrie, est considéré par de nombreux spectateurs, fans et internautes comme étant la véritable dernière movie star. L’acteur américain, abonné aux cascades toutes plus périlleuses les unes que les autres, est-il vraiment la dernière star de cinéma et le dernier grand nom à Hollywood ?
Que serait Hollywood sans ses paillettes, ses tapis rouges, son glamour, ses projecteurs, ses cérémonies ravissantes et bien sûr, ses stars de cinéma ? Depuis ces dernières années, notamment avec l’émergence des réseaux sociaux en tous genres, qui rendent l’accès à l’information plus facile et engageant, une tendance est apparue. En naviguant sur les différentes plateformes qui s’offrent à nous, et en suivant l’actualité cinéma et pop culture avec assiduité, on remarque que de plus en plus d’utilisateurs critiquent le manque de vraies stars de cinéma à l’écran, ou du moins, réclament leur retour sur le devant de la scène.
Cette soudaine affirmation est-elle une réalité ? Alors que certains s’accordent pour dire que les movie stars n’existent plus, d’autres contestent avec fermeté cette allégation, qui serait infondée, en donnant un seul exemple, celui de Tom Cruise. Cette question, qui est désormais fondamentale dans la société ultra-réactive et connectée d’aujourd’hui, est à étudier méticuleusement puisqu’elle pourrait bien définir l’avenir de l’industrie cinématographique américaine, mais peut-être aussi mondiale.
Sommaire
Comment définir une star de cinéma, ou « movie star » ?
Si en français, on pourrait utiliser l’expression « star de cinéma » ou simplement « superstar » pour parler du sujet des célébrités aux fanbases incandescentes, le terme anglais « movie star » est indéniablement le plus approprié pour parler de la situation.
Depuis ses débuts, le cinéma repose sur le star system. Dans ce cas-ci, il est vrai qu’il est difficile de ne pas évoquer ou simplement de penser aux immenses célébrités de l’époque telles que Charlie Chaplin, Mary Pickford, Douglas Fairbanks, Gloria Swanson, Buster Keaton ou encore Marlene Dietrich quand on parle de l’âge d’or d’Hollywood et du cinéma classique de cette période, qui a véritablement défini l’industrie d’aujourd’hui, au même titre que l’influence incontestable de la Nouvelle Vague sur le cinéma mondial. À cette période, les grands studios comme MGM ou Paramount, en plus de changer et redéfinir les codes de ce qu’est le spectacle sur grand écran, reposaient sur les stars pour ramener du beau monde, et de l’argent. Ainsi, en faisant tourner un Humphrey Bogart et une Ingrid Bergman dans un Casablanca, le succès du film était quasiment assuré, avant même sa sortie officielle.

Le but pour les studios en charge de ses super-productions, encore trop tôt pour les qualifier de blockbusters, est d’engager le plus d’acteurs bankables. Cette pratique consiste à miser toute la promotion d’un film sur un comédien en particulier ou tout son casting. Récemment, Barbie et Oppenheimer ont notamment fait parler d’eux pour leur casting cinq étoiles. Les stars de cinéma se créent donc de cette façon, et ce, depuis toujours. Mais une distinction doit être faite entre une vraie movie star et un simple acteur. Par exemple, bien qu’elles aient exercé le métier d’actrice à la même période, c’est-à-dire avant et après le code Hays, Miriam Hopkins n’a pas bénéficié des mêmes privilèges que Greta Garbo, qui était simplement une actrice plus populaire et donc, plus bankable qui pouvait apporter plus de spectateurs, de visibilité et d’argent.
Avec l’évolution des moeurs et du cinéma, cette tradition ne s’est certainement pas arrêtée. Quand le terme movie star est utilisé, on pense instantanément aux décennies des années 70 à 90. Cinématographiquement parlant, ces années n’ont pas seulement repris les codes d’autrefois, mais ont également instauré de toutes nouvelles règles, encore imprimées dans les sorties récentes.
Les plus grandes movie stars inoubliables de ces années-là
Hollywood ne s’est pas éteint après son âge d’or, bien au contraire. Des mastodontes du cinéma, étudiés aujourd’hui à travers le monde et qui ont influencé les plus grands cinéastes modernes, ont été réalisés à cette époque. Après Le Magicien d’Oz, Les Temps modernes, M le maudit, Citizen Kane, Un Américain à Paris, La Fureur de vivre, avec notamment James Dean, l’une des figures les plus populaires des années 50 avec seulement trois principaux crédits à son nom, ou encore Chantons sous la pluie, l’univers a eu droit à 2001 : L’Odyssée de l’espace, Apocalypse Now, Star Wars, Les Dents de la mer, Retour vers le futur, Top Gun, Dirty Dancing, Pretty Woman, Titanic et bien plus encore.

Ces longs-métrages ont tous, sans exception, été inspirés par ceux qui les ont précédés et ont influencé ceux qui leur ont succédé. En plus d’avoir été des succès planétaires parce qu’ils ont redéfini des genres et ont repoussé les limites, ces films doivent aussi leur réussite aux acteurs. On pourrait presque dire que certains genres sont propre à un seul acteur : les comédies romantiques appartiennent à Julia Roberts, les films de mafia sont la marque de Robert de Niro, les films d’action et Tom Cruise ne font qu’un et les dramédies sont la signature de Tom Hanks. Avant d’aller voir une oeuvre pour son histoire, les spectateurs y vont d’abord et surtout pour la tête d’affiche.
Quand on observe le climat actuel de l’industrie, malgré l’apparition de jeunes nouvelles étoiles que tout le monde s’arrache (Timothée Chalamet, Zendaya, Ayo Edebiri, Paul Mescal, Florence Pugh), on remarque tout de même que les stars de l’époque restent omniprésentes et marchent tout aussi bien. Si Leonardo DiCaprio, Brad Pitt, Nicole Kidman, Natalie Portman, Cate Blanchett et Samuel L. Jackson sont encore des talents très convoités, un homme se démarque particulièrement du lot : Tom Cruise.
Tom Cruise, le dernier survivant ?
Les chiffres le prouvent : Tom Cruise est l’un des acteurs rares, après une carrière s’étalant sur plus de 40 ans, qui continue à être bankable et avoir des fans fidèles, qui répondent présent à chaque sortie événement. En portant la saga Mission Impossible sur ses épaules, Tom Cruise a prouvé qu’il était là pour rester et c’est d’ailleurs ce qu’il a récemment révélé au Hollywood Reporter : « Je ne m’arrêterai jamais. Je n’arrêterai jamais de faire de l’action, je n’arrêterai jamais de faire des films dramatiques, des comédies – j’ai hâte« . La retraite est donc une mission impossible pour lui et quand on voit le box-office de Top Gun : Maverick, on peut comprendre pourquoi.

À la sortie du deuxième opus réalisé par Joseph Kosinski, Steven Spielberg n’a pas hésité à exprimer son opinion envers l’acteur américain avec qui il a déjà collaboré en lui confiant qu’il avait sauvé le cinéma au dîner des nommés aux Oscars de 2023 : « Tu as sauvé les fesses d’Hollywood ! Et tu as peut-être même sauvé la distribution en salle. »
L’influence de Tom Cruise est encore bien présente dans l’air. Pour qu’un film puisse avoir la chance de marcher dans les salles obscures, les distributeurs dépensent énormément dans la campagne promotionnelle et la tournée internationale. Ce dernier point est directement lié à l’interprète d’Ethan Hunt, puisqu’il est l’inventeur de ces press junkets. C’est à la sortie du premier Top Gun que Tom Cruise a eu l’idée de faire voyager un film autour du globe : « Nous faisions des tournées à l’étranger, ce qui prenait des mois. Vous pouviez passer des semaines à un endroit, et bien que j’adorais ça, je travaillais. [Martin] Scorsese montait La Couleur de l’argent; on en était au premier brouillon de Rain Man, et quand j’étais à Paris, je me suis dit ‘Je veux faire des films’. C’est à ce moment-là que l’idée de faire un pays en quelques jours m’est venue. J’aime les avant-premières […] J’ai donc eu l’idée d’en faire dans différents pays et continuer à faire ça« , a alors affirmé le talent dans l’émission de Jimmy Kimmel en 2014.
Cependant, même si le comédien monopolise toute l’attention, Tom Cruise n’est assurément pas la dernière star de cinéma.
Une nouvelle génération prête à tout pour entrer dans l’Histoire

Les stars de cinéma ne se sont finalement jamais volatilisées, comme certains pourraient le faire croire. Le cinéma est avant tout une question d’héritage, qui se voit davantage avec les nouvelles étoiles montantes du cinéma américain.
Révélé par Call Me By Your Name en 2017, Timothée Chalamet est depuis la sortie de ce drame un acteur avec lequel des cinéastes du monde entier veulent travailler. Même constat pour Zendaya et Florence Pugh, qui enchaînent les plateaux de tournage. Dwayne Johnson, qui a décidé de vivre du cinéma après sa carrière de catcheur, est aussi une vedette moderne, qui attire du public à la simple mention de son prénom. Quant à Pedro Pascal, il est aujourd’hui un comédien qui peut à lui seul promouvoir un film et assurer son succès.
La distribution des quatre films sur les Beatles, actuellement en préparation par Sam Mendes, est composée de jeunes artistes qui seront, sans aucun doute, des futurs Leonardo DiCaprio et Tom Cruise : Paul Mescal, Harris Dickinson, Barry Keoghan et Joseph Quinn. Ces quatre acteurs âgés de 28 à 32 ans ne sont qu’au début de la gloire, mais sont déjà des noms qui font parler sans arrêt sur les réseaux sociaux et aux auditions. Toutefois, cette ubiquité est critiquée par les internautes, qui veulent le retour des casting sauvages et des nouvelles têtes. Mais le but d’un acteur n’est-il pas d’avoir du travail et donc de continuer à jouer ? Comment les movie stars peuvent se créer et perdurer dans le temps si après une grande révélation, un talent doit arrêter de jouer dans des films populaires et ne collectionner que les projets indépendants ?
Pour assurer leur succession et entrer au Panthéon du cinéma comme Kate Winslet, Jack Nicholson, Heath Ledger et Angelina Jolie, alors Anya Taylor-Joy, Glen Powell, Jenna Ortega ou encore Sophie Wilde, en plus des autres noms populaires, doivent constamment repousser les limites et ne pas avoir peur de prendre des risques. Et plusieurs sont déjà bien lancés sur cette voie.

Drifa Maza
Journaliste
En plus d'être la fan numéro un de La La Land et Paddington, je suis aussi une grande passionnée de cinéma de toutes les époques, allant de ses débuts à aujourd'hui. Mon enfance a été bercée par les Pixar et l'ère Disney Channel. Je suis avec assiduité l'actualité Marvel, ciné, séries, française comme étrangère et je suis toujours à la recherche d'une nouvelle série à binger !