Outlander saison 3, Cesar Domboy : "Fergus va tomber amoureux" (Interview)

Outlander saison 3, Cesar Domboy : « Fergus va tomber amoureux » (Interview)

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Lors de la Land Con, la convention Outlander organisée par Wevents ce weekend à Paris, nous avons rencontré le temps d'une table ronde César Domboy, jeune frenchy aperçu entre autre dans Les Borgia et qui joue désormais le personnage de Fergus adulte dans Outlander.

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Dans une ambiance relax et naturelle, César s’est confié sur le « Fergus du futur » et sur la saison 3 d’Outlander lors d’une table ronde. Rencontre.

César, tu as dit lors d’un panel que tu trouves le personnage de Fergus féministe, ou en tout cas du côté des femmes. Penses-tu qu’Outlander soit une série féministe ?

CD : C’est une très bonne question. Je pense que l’idée de base de la série c’est le féminisme. On a affaire à beaucoup de femmes fortes. Après, c’est comme tout aujourd’hui, cette série est féministe et elle est pourtant faite par 70% d’hommes présents de l’écriture au tournage (rires). Ce qui rend Outlander différent c’est qu’il n’y a pas qu’un personnage principal masculin fort, et c’est très bien comme ça. Concernant Fergus, je le trouve foncièrement féministe car il a grandit entouré de femmes, dans un bordel où il a vu comment elles étaient traitées, il a tout de suite eu un rapport très fort avec Claire et sans trop spoiler la saison 3, il va rencontrer une femme, jouée par Llauren Lyle, grâce à qui il va passer du garçon séducteur à un homme réellement amoureux. C’est un aspect que je trouve moderne quand on parle d’une époque où on se mariait surtout par intérêt, pas par amour.

Est-ce que tu penses que tu serais à l’aise dans l’époque d’Outlander, au 18ème siècle ?

Je ne serais clairement pas à l’aise si je connaissais notre époque et que je savais qu’il existait un monde comme celui-là quelque part ! Je suis plutôt content de vivre à notre époque, je l’avoue. Déjà, tourner une série basée au 18ème siècle c’est dur, alors je n’imagine pas y vivre réellement ! (rires) J’aurais vraiment détesté vivre à cette époque là je pense, à devoir fuir et survivre tout le temps. Puis c’est trop de guerres et de maladies… D’ailleurs je pense que Fergus serait mieux en 2017 qu’au 18ème siècle, c’est un garçon d’un autre temps !

Il y a beaucoup de temps qui s’est écoulé entre le jeune Fergus et le Fergus adulte qu’on revoit. Est-ce que tu t’es imaginé ce qu’il s’était passé durant toutes ces années pour lui ?

Je me suis imaginé qu’il s’était émancipé. J’y ai pensé par rapport aux premières scènes qu’on joue dans la saison 3. [SPOILER] Ça commence en effet avec les retrouvailles de Claire et Fergus. Je me suis donc dit que le Fergus enfant avait du faire le deuil de cette femme, de cette seconde mère qui lui avait été enlevé. J’ai donc basé tout mon travail sur ce deuil. Après si je m’imagine la vie de Fergus, je vois Lallybroch, une vie avec Jamie qu’il assiste comme un bras droit / meilleur ami / fils de substitution. Une vie relativement simple et ordinaire pour l’époque.

Dans l’épisode 4 que nous avons vu, Fergus se fait couper la main. Est-ce que ça a été un challenge pour toi de jouer avec une prothèse ?

Un très gros challenge oui ! Il se fait couper la main 20 ans avant qu’on revoit mon personnage. Ça veut donc dire que quand on le revoit, normalement il s’est très bien adapté à la vie avec une seule main, avec des mouvement fluides. Mais pour moi ce n’est pas le cas! Surtout qu’on m’a posé la prothèse uniquement le premier jour de tournage en me disant « ah oui au fait, voilà ta main en bois ! » (rires). Et d’un coup, tout est compliqué… Simplement apporter un verre d’eau aux autres personnages comme je dois le faire, c’est difficile, je ne savais pas comment gérer. Car Fergus n’est pas un personnage infirme. Certes il a une main en moins mais il a une vie identique aux autres avec les mêmes bastons et la même drague avec les filles que les autres ! Et puis à l’époque, avoir une main en bois c’était pas le pire de ce qui pouvait leur arriver…

Quel est ton ressenti à l’idée de rencontrer les fans de la série lors de conventions alors que ton personnage adulte n’a pas encore été découvert ?

C’est super. Je n’avais pas réalisé l’ampleur que ça allait être. J’étais même un peu anxieux en me disant que personne viendrait me rencontrer car je n’étais pas encore apparu dans la série, je ne me sentais pas du tout légitime. En réalité, il y a tellement d’amour et de soutien dans ce genre d’endroit que tu te laisses porter. Ce n’est que du positif. C’est même bouleversant ce genre de rencontres à vrai dire. J’en ai fait une autre en Caroline du Nord, ma première convention, et c’était inoubliable car tu rencontres des gens que tu ne connais pas mais qui aiment passionnément la même chose que toi, cette série, qui fait partie de leur quotidien autant que du mien.
En plus c’est une fierté de faire une convention en France quand on est français. C’est d’ailleurs une vraie fierté de faire Outlander en étant français. Surtout quand je suis justement à l’étranger à rencontrer les journalistes et les fans, j’ai l’impression d’être un porte-étendard de mon pays !

Est-ce que comme d’autres séries adaptées de livres, comme Game of Thrones, le script des épisodes est tenu secret jusqu’au bout pour éviter les spoilers ou bien vous pouvez échanger avec l’auteure du livre pour parler des différences livre/série lorsqu’il y en a ?

Oh non, on ne sait rien du tout ! Tout est tenu secret et c’est tant mieux je trouve, parce qu’on fait partie du processus de création ensuite sur le plateau et il faut être bon et savoir s’adapter, en faisant confiance aux auteurs de la série. Surtout que ces auteurs arrivent avec leur point de vue sur les livres et la série, c’est ce point de vue qui prend le pas sur les livres et il faut le respecter. Du coup personnellement je n’ai jamais lu les livres et je ne le ferai pas car comme ça je ne me mets pas à courir après les auteurs en disant « non mais attends, là il devait se passer ça avec mon personnage normalement ». Il a des acteurs qui lisent les livres et qui ont trop hâte d’avoir certaines scènes à jouer, mais si jamais elle n’est pas gardée dans la série cette fameuse scène, c’est terrible pour eux, une vraie déception ! Je sais juste qu’il y a des différences avec les livres forcément mais que dans l’ensemble on est le plus fidèle possible.

Entre les scènes de sexe, les scènes de guerre, l’équitation, le costume, l’accent, la prothèse ou bien même la météo écossaise, c’est quoi le plus dur au final quand on joue dans Outlander ?

(Il hésite) Pour moi, c’est l’anglais du 18ème siècle. (rires) Parce que je parle anglais correctement mais un anglais moderne. Même dans le film de Robert Zemeckis, The Walk, ça se passait dans les années 70 donc les tournures de phrases étaient les mêmes. Là, j’ai de ces phrases parfois je vous jure…comme du vieux françois soutenu ! C’est difficile quand ce n’est pas ta langue maternelle de t’approprier des choses que tu n’as jamais entendu ailleurs, même dans les séries que tu regardes au quotidien. Et pourtant je suis un fou de séries, je les regarde absolument toutes. Posez moi les questions que vous voulez dessus je suis incollable ! Ça fait 10 ans qu’il n’y a pas un soir où je ne regarde pas de série je pense. J’ai donc l’impression d’avoir intégré l’anglais et d’avoir même imprimé des phrases toutes faites dans ma tête. Mais les phrases que j’ai à dire dans Outlander, celles-là elles sont inédites ! C’est génial parce que je vais être le premier à les dire mais ça demande du travail…
Sinon le costume, même si ça gratte, c’est la partie la plus géniale parce que dès que tu l’enfiles, ça y est, tu es de suite dans ton personnage. Faut dire que les costumes sont incroyables dans cette série. Idem pour les décors, c’est un luxe de tourner en décor naturel et je pense que sur le tournage j’ai dû tomber 10 fois à la renverse devant des paysages somptueux. Vous verrez, « le bal du gouverneur » est absolument incroyable, tout comme le bateau sur lequel on a passé un mois. En fait, c’est exactement tout ce que tu t’imagines qu’est le travail d’acteur quand tu es enfant. Et bien tout ça se passe quand tu tournes Outlander ! Alors que ce n’est pas le cas partout…

Il paraît que tu n’avais jamais entendu parler d’Outlander au moment d’auditionner pour le rôle de Fergus. Quand tu as réalisé l’ampleur du phénomène et que ce ne serait pas pour jouer qu’un ou deux épisodes, c’était quoi ta réaction ?

J’avais l’impression d’avoir gagné un grand prix et que je pouvais sabrer le champagne ! C’était inespéré. J’ai commencé à travailler dans ce milieu quand j’avais 12 ans, je sais estimer la moyenne des engagements sur des séries. Quand on nous optionne pour 2 ou 3 mois sur un tournage on est déjà hyper contents. Alors imaginez quand là on m’a dit qu’on me mettait un contrat en option sur 3 ans… j’ai commencé à me renseigner sur la série ! (Rires) Et ça a du sens en effet d’être présent si longtemps avec tout ce qu’il y a à raconter. Mais forcément, ça donne aussi un peu le vertige. Un bon vertige.

Sur les réseaux sociaux, Sam et Caitriona interagissent souvent avec l’auteure des livres Diana Gabaldon. Vous l’avez rencontrée également?

Oui, elle est venu visiter notre tournage en Afrique du sud (ils ont tourné cette saison 3 durant 3 mois en écosse et un mois en Afrique du sud, ndlr). Elle est impressionnante. Puis c’est tellement fou de voir cette femme qui a écrit cette histoire si dense être au milieu de son décor et de son récit. Tout existe autour d’elle. Elle est venu nous voir quand nous étions sur le bateau, et je ne pouvais pas m’empêcher de me dire « Elle a écrit ça, ce bateau, il y a 15 ans et maintenant elle est face à son Jamie en chair et en os ! ». Quel trip ! En tout cas ça me faisait rire de me mettre à sa place et d’imaginer l’expérience de fou qu’elle doit vivre avec cette série. Après, personnellement j’étais bien entendu très humble avec elle, je lui ai simplement dit bonjour et elle m’a dit que j’allais vivre. (Rires) J’étais heureux comme tout ! Elle a réellement un pouvoir de vie ou de mort sur les gens, c’est comme un Dieu ! Elle est spéciale, dans le sens positif, comme il faut l’être pour pouvoir écrire 8 livres d’une histoire aussi dingue.

Est-ce que la série t’a fait t’intéresser un peu plus à l’histoire de la série et du livre mais aussi à l’Histoire du pays?

Oui je me suis d’abord intéressé à l’histoire de la série. J’ai regardé les scènes de Fergus entre deux de mes castings. J’avais trouvé le petit absolument génial, le jeu de Romann (Berrux) m’a bluffé pour son si jeune âge. Du coup j’ai voulu regarder la série. Fergus n’apparaît pas au début de la série comme vous le savez mais ça je l’avais oublié en 2 épisodes, j’étais devenu complètement accro, j’ai binge-watché les deux saisons et plus les épisodes passaient plus j’étais heureux de jouer dedans ! Ça m’a fait un drôle d’effet quand j’ai vu Fergus arriver dans la série, j’essayais de me rappeler que ce petit c’était moi. Il a posé les bases de ce que je vais devoir être pendant des années pour la suite des épisodes. C’était très étrange comme expérience, mais j’ai trouvé cet acteur tellement bon et j’adore ce qu’il a fait de ce personnage donc c’est un bonheur ! Il est mignon, impertinent, aimable, il bouge avec de la grâce je trouve et je me suis donc basé sur son jeu pour faire le mien, en voulant lui ressembler au maximum. Maintenant, je regarde les épisodes au même rythme que tout le monde, le dimanche soir sur Starz aux États-Unis, mais je ne suis plus du tout un simple spectateur…

Concernant l’histoire de l’Écosse, j’avais une sorte d’idée de ce que ça pouvait être avec les films que j’avais pu en voir. Puis grâce à Borgia j’étais habitué aux tournages historiques, même si ça se passait à une autre époque. Mais après, c’est une question d’interprétation je trouve, ça ne sert à rien de faire trop de recherches. Vous savez, on a des professeurs d’histoire sur le tournage, ils n’arrêtent pas de s’embrouiller car ils ne sont jamais d’accord sur les interprétations historiques ! Ce sont des points de vue. On sait par exemple exactement comment se passaient les choses à la cour du Roi de France car il y a des personnes qui ont tout noté dans des livres de témoignage. Mais personne n’a jamais écrit sur comment ça se passait entre les gens du quotidien à la taverne du coin en Écosse ! On en sait rien, pareil pour les rapports physiques et sexuels entre les personnes à cette époque. Je ne crois pas qu’ils étaient moins charnels ou moins éduqués sexuellement, certains historiens pensent qu’ils se touchaient peu mais je n’y crois pas. J’ai donc fait le choix que si Fergus embrasse une femme, il l’embrasse comme j’embrasse aujourd’hui. Bien entendu, on a pas le droit non plus de se faire des check, ça on sait que ça ne se faisait pas ! Par exemple il y a une scène avec Sam où on s’est pris dans les bras spontanément et les historiens sont arrivés affolés en disant que ça ne se faisait surtout pas ! Pour nous ça nous paraissait naturel après les dialogues qu’on venait d’échanger pourtant…

Dernière question pour le fun. Si tu avais vécu au 18ème siècle et si les personnages de la série avaient existé, penses-tu que tu aurais été plus un Jamie, un Jack Randall ou un Fergus justement ?

Je serais Fergus sans hésiter ! C’est moins de travail (rires). La vie de Jamie est beaucoup trop dure. Fergus c’est bien pour l’instant. Peut-être que dans 10 ans je voudrais être Jamie mais pas maintenant. En tout cas je ne serais certainement pas Randall c’est certain. Par contre, j’adore le personnage de Franck et je trouve l’acteur Tobias Menzies absolument incroyable. Je pourrais vraiment être un Franck je pense. Non ?

C’est sur ce dernier sourire que s’achève cette table ronde avant que César ne reparte signer des autographes et assister aux différents panels d’acteurs, devant des fans qui sont déjà conquis par ce Fergus 2.0. A suivre dans les prochains épisodes !

Propos recueillis par Anaïs Berno

La rédaction Serieously

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