His Dark Materials saison 2 : 5 questions à Lin-Manuel Miranda (Lee Scoresby)

His Dark Materials saison 2 : 5 questions à Lin-Manuel Miranda (Lee Scoresby)

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La saison 2 d’His Dark Materials, adaptation des romans du même nom de Philip Pullman, débarque dès ce soir sur HBO et dès le 17 novembre sur OCS. L’occasion pour Serieously de s’entretenir avec Lin-Manuel Miranda alias Lee Scoresby, lors d’une table ronde.

Parler de Lin-Manuel Miranda que sous le prisme de la série adaptée des romans de Pullman serait réducteur. Star Wars, Hamilton… Lin-Manuel Miranda excelle tout aussi bien devant la caméra qu’en composition musicale. Mais c’est pour son rôle de Lee Scoresby dans His Dark Materials et pour la sortie de la saison 2 de la série britannique que nous lui avons touché deux mots. Pandémie oblige, c’est lors d’une table ronde sur Zoom que nous nous sommes entretenus avec lui.

Dans la première saison d’His Dark Materials, Lee Scoresby représente une figure chaleureuse et téméraire. Il devient un héros alors qu’il ne semble pas avoir voulu de ce rôle-là. Quelles sont ses motivations pour cette seconde saison ?

Lin-Manuel Miranda : C’est intéressant de voir que le chemin de Lee continue et s’intensifie. On parle d’un homme qui a comme relation la plus proche celle avec son Daemon. Il passe son temps dans son ballon dirigeable et, même si ça le distancie de Lyra, il voit en elle son manque de structure familiale et il tente d’une certaine façon de rattraper ça. Il va quand même au bout du monde pour elle et quand il atteint le bout du monde, il n’hésite pas à aller dans un autre monde pour elle ! C’est extraordinaire, il n’est absolument pas son père mais il la reconnaît et il comprend que son père (Lord Asriel, ndlr) ne fait pas ce genre de choses pour elle. Il prend en quelques sortes ce rôle et va au maximum de ce qu’il peut pour s’assurer que Lyra est en sécurité dans sa propre mission dangereuse.

La série est souvent l’occasion d’aborder d’autres thèmes sous-jacents. Quel est le vrai thème de cette seconde saison ?

LMM : Il y a de gros thèmes principaux et de plus petits thèmes. Selon moi, le plus gros thème qui ressort de l’œuvre de Philip Pullman, vous savez j’ai énormément lu ces livres, je suis arrivé dans ce projet en étant fan de la saga avant même d’en être l’un des acteurs, et l’un des principaux thèmes est la liberté versus l’oppression. Je ne peux pas vous dire à quel point c’est sensé quand, vous savez, le père de Lyra arrive avec cette preuve d’un autre monde et que l’oppression force à tout cacher… C’est l’histoire des temps et ce sera malheureusement toujours le cas sur différents sujets comme la science, par exemple (…). Il y a également un autre thème abordé qui continuera dans la saison et c’est une histoire d’évolution. Pour Lyra, c’est de passer de l’âge de l’innocence à celui de la maturité et du jeune âge adulte.

HDM-Lee-Lyra
© HBO

La série est pleine de cruauté. Pensez-vous qu’elle puisse être plus choquante pour les adultes que pour le jeune public ?

LMM : Certainement, et c’est ce qui est intéressant, nous avons une perspective du monde par des enfants. C’est ce que l’on découvre dans la première saison et en lisant les livres de Pullman, c’est ce qu’ils font dans le Nord et pourquoi il y a cette réaction logique face au mystère de la Poussière. Je pense que la série est aussi un voyage initiatique et qu’elle nous explique que grandir c’est aussi perdre une certaine innocence et découvrir à quel point le monde peut être cruel. C’est d’ailleurs ce qui est extraordinaire chez Lyra et ce qui fait que son voyage est si singulier, c’est qu’elle est élevée en quelque sorte par deux parents qui sont prêts à tout sacrifier pour leur propre intérêt (…). Le père de Lyra est prêt à sacrifier son meilleur ami pour avoir un plus grand savoir scientifique, alors que Lyra sacrifie son voyage au nom des autres et elle prend soin des gens qu’elle aime. (…) Jack Thorne (le scénariste de la série, ndlr) l’a très bien dit : la série parle de l’opposition de la bienveillance face à la grandeur. On ferait des choses horribles pour la grandeur alors que la bienveillance est la seule qualité qui vaut le coup de se battre. C’est d’ailleurs assez frappant dans la série et ce qui explique que l’on voit des choses si choquantes et cruelles.

Quant à Lee Scoresby, pouvez-vous nous parler de ce qui l’attend dans la saison 2 d’His Dark Materials pour retrouver Lyra ?

LMM: Avant tout, c’est très triste parce qu’on reste très éloignés avec Dafne (Keen, qui joue Lyra, ndlr) alors que l’on s’asseyait côte à côte dès qu’on le pouvait sur le plateau et on se parlait en espagnol. Alors que dans la série, je passe mon temps dans mon ballon dirigeable ! Mais cette distance physique ne change rien en la dévotion de Lee : c’est une chose extraordinaire, il continue et continuera d’aller très loin pour elle et pour la protéger.

Lee Scoresby His Dark Materials
© HBO

Enfin, si vous aviez un Daemon dans la vraie vie, à quoi ressemblerait-il ?

LMM : On m’a beaucoup posé cette question pendant la saison 1 et j’ai fini par trouver une réponse clairement définie : le rat de New York qui mange de la pizza. Il y a avait une vidéo virale pendant un temps, elle tournait beaucoup à New York mais je ne sais pas si elle a traversé toutes les frontières, et c’était un rat qui traînait une énorme part de pizza dans le métro. C’est exactement cette dose d’assurance que j’espérerai pour mon Daemon. Même si en vérité, il serait probablement bien plus timide et serait un rat de bibliothèques. Si je n’avais ni enfants, ni projets à écrire, je serais enfermé dans une boule pour hamster à lire les livres de Philip Pullman.

Retrouvez la saison 2 de His Dark Materials, à l’heure US, sur OCS.

Amandine Rouhaud

Amandine Rouhaud

Journaliste

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