Le Père Noël est une ordure : pourquoi la fin du film est-elle différente de la pièce de théâtre ?

Avant d’être adapté au cinéma en 1982 par Jean-Marie Poiré, Le Père Noël est une ordure est avant tout une pièce de théâtre, dans laquelle on retrouve la troupe du Splendid. Saviez-vous que dans le film, la fin est différente de celle de la pièce ? Explications. 

D’une adaptation à l’autre, il arrive qu’une pièce de théâtre soit raccourcie pour le grand écran : en supprimant ou rajoutant des scènes ou des personnages. Dans le cas du Père Noël est une ordure, la fin du film de Jean-Marie Poiré est bien différente de la pièce créée en 1979 et ce, pour une bonne raison.

La morale du Père Noël est une ordure respectée ?

Entre les deux versions, les modifications sont nombreuses : les origines de Katia, la tentative de suicide de Felix ou encore la tournure que prend l’intrigue du personnage de M. Preskovitch. La fin que le spectateur voit dans Le Père Noël est une ordure n’est pas la même que dans l’oeuvre de 1979. À l’origine, la pièce de théâtre s’achève de manière beaucoup plus sombre.

Le soir du réveillon de Noël, Preskovitch, le voisin yougoslave de SOS Détresse Amitié, ne veut pas passer ce jour précieux seul dans son appartement. Ainsi, afin d’égayer la soirée, il fait des efforts en offrant des pâtisseries à Thérèse et Pierre. Pas de chance pour lui, ses gourmandises sont immangeables et n’enchantent pas du tout les deux assistants téléphoniques. Tout au long du récit, les permanents de cette plateforme prônent le partage, la solidarité et l’empathie mais quand il s’agit de faire plaisir à Preskovitch et d’ouvrir la porte à son prochain, ils ne sont finalement pas aussi accueillants qu’ils ne le laissent paraître.

Le sort tragique de Preskovitch

De ce fait, après cette nuit désastreuse, M. Preskovitch, décide de se donner la mort en ouvrant le gaz, ce qui fera par la même occasion, exploser l’immeuble. Jean-Marie Poiré, le cinéaste derrière Le Père Noël est une ordure, a trouvé que cette fin était trop macabre, pas assez dans l’esprit de Noël et ce n’était pas l’émotion qu’il voulait retranscrire au cinéma. Après de nombreuses réflexions, c’est là que ce dernier a eu l’idée de la fin qu’on connait tous : la sortie au Zoo avec Pierre, Thérèse, Felix, Zezette et Katia pour donner des cadeaux aux animaux, remplis des restes du technicien qui était alors venu en aide à Madame Musquin, bloquée dans l’ascenseur.

« Je trouve la fin du film un peu meilleure que celle de la pièce, mais abominablement triste. On a fait tellement de concessions qu’on est en fait arrivés à un pis-aller. On n’a pas été assez courageux pour se disputer plus…« , révèle Jean-Marie Poiré dans le magazine Première, lorsque la question sur le changement lui a été posée. Il faut tout de même avouer que cette fin réinventée est moins sinistre que la version initiale.