Westworld : notre interview des showrunners Jonathan Nolan et Lisa Joy

Westworld : notre interview des showrunners Jonathan Nolan et Lisa Joy

La saison 2 de Westworld a touché à sa fin sur OCS City avec un final très intense ! À l'occasion de tables rondes organisées à Los Angeles, l'équipe de Serieously a pu rencontrer les acteurs de la série, mais également les cerveaux derrière ce show révolutionnaire : Jonathan Nolan et Lisa Joy.

Les deux showrunners et co-producteurs de Westworld ont répondu aux questions sur la saison 2, mais également sur leurs relations avec les nouvelles technologies et connaissances sur l’Intelligence Artificielle.

Quelles histoires vouliez-vous raconter dans cette saison 2 de Westworld que vous n’aviez pas déjà dit dans la première ?

Lisa : La première saison était l’histoire de ces créatures, qui aspirent à la liberté. La liberté de s’échapper de ces boucles dans lesquelles elles étaient confinées. Maintenant que cette liberté est acquise, que se passe t-il ? Ce n’était que la première partie. Il faut encore choisir qui tu seras et ce que tu vas faire maintenant, comment tu réagis à un monde imparfait et cruel. Nos personnages vont prendre différents chemins à découvrir.

On compare souvent les techniciens de Westworld à des Dieux, car ils jouent avec la vie de créatures créées par eux. Vous fait-on la même remarque sur votre travail ?

Jonathan : En effet la série est beaucoup centrée sur des scénaristes et leurs collaborateurs. Je ne peux pas dire que nous sommes comparés à des Dieux, chacun pense avec ses propres termes. Je peux cependant dire avec certitude que nous avons de biens meilleures relations avec nos acteurs que les personnes de la série avec les robots !

Vous aviez parlé de nouvelles références au temps dans saison 2, pouvez-vous nous en dire plus ?

Jonathan : Dans la saison 1 nous avons beaucoup joué avec la linéarité différente d’un épisode à l’autre. Dolores est programmée pour agir comme une humaine mais elle ne l’est pas vraiment, donc elle ne comprend pas le concept du « maintenant ». Les humains ont une relation fascinante avec les souvenirs, mais c’est loin d’être fidèle à la réalité. Pour une créature qui a une parfaite mémoire visuelle et un manque de conscience sur l’avant et l’après, comme c’est le cas de Dolores qui, à la fin de la saison 1, a compris le pouvoir qu’elle avait. Dans la saison 2, elle se souvient de choses que d’autres n’ont pas en mémoire. Elle a toujours un pion d’avance sur les autres. Les autres robots comme Bernard ont encore du mal à réaliser qu’ils ne sont pas humains et que certaines parties de sa mémoire ont été enfouies. Leur perception du temps est juste très différente de la nôtre.

Êtes-vous inspirés par des technologies existantes et faites-vous des collaborations avec la Silicon valley par exemple ?

Jonathan : Nous avons parlé à de nombreuses personnes. Des médecins, des neuro-scientifiques, des experts sur le terrain etc… La capacité de créer la robotique est très différente du reste. Tous les jours il y a des nouveautés, des personnes qui s’y intéressent et une communauté grandissante autour de la robotique. Je pense qu’il y a encore de nombreuses problématiques dont nous n’avons pas conscience, mais ce qui est sûr est que le résultat semble souvent loin de ce que nous attendions à la base.

Pour l’histoire, était-ce important pour vous que le cast soit international ?

Lisa : Je pense qu’avec la globalisation, c’est presque superficiel de penser d’un point de vue centriste américain. Même l’idée des westerns est très américaine alors qu’il a de grands réalisateurs de westerns à l’international. Avec le progrès du monde et de la technologie, nous réalisons que nous sommes tous dans le même éco-système, la même espèce, et encore moins parmi les Intelligences Artificielles qui ne distinguent sûrement pas la nationalité ou les origines de l’autre.

Les être humains sont en quelque sorte programmés également. Quelle est pour vous la différence entre les humains et les robots de la série à ce niveau ?

Lisa : Je pense que la plupart du temps, quand les gens parlent d’Intelligence Artificielle, ils imaginent cela totalement indistincts des humains. Sauf que, à mon avis, il n’y a aucune raison pour laquelle cela devrait être le cas. Si une Intelligence Artificielle arrive à son plus haut niveau de perfection, elle ne devrait pas avoir nos limitations en tant qu’êtres humains n’est-ce pas ?

Donia Salah

donia@serieously.com

Je suis la fille spirituelle de Cookie Lyon (Empire) & Elijah Mikaelson (The Originals).
En ce moment, mon Snack&Chill idéal c'est des sushis à volonté devant Baby Daddy.

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