#NonAuHarcelement : évolution de la représentation du jerk dans les teen séries

#NonAuHarcelement : évolution de la représentation du jerk dans les teen séries

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A l'occasion de la journée de lutte contre le harcèlement Serieously a décidé de se pencher d'un peu plus près sur la psychologie des fauteurs de trouble dont les actes peuvent avoir de (trop) graves conséquences.

Loin de nous l’idée de dire que les teen séries sont clichées, mais on doit bien avouer que la plupart correspondent à un schéma bien défini de personnages et de caractères. Le héros est bien souvent coincé entre une belle brochette d’abrutis et d’autres personnages qui deviendront, potentiellement, ses amis. A l’occasion de la journée nationale de lutte contre le harcèlement on a décidé chez Serieously de s’intéresser aux abrutis de première, ceux que les anglophones appellent les jerks dans les teen séries qui dénoncent de plus en plus le harcèlement.

Depuis plusieurs années, ce concept a largement évolué en parallèle de l’ouverture du discours sur le harcèlement scolaire, notamment. D’un personnage populaire et super cool, le jerk est passé à un personnage un poil plus complexe à qui l’on cherche des excuses pour justifier le comportement. Démonstration.

Un personnage historiquement populaire

Le jerk idéal ? Très souvent, c’est un sportif ou juste un jeune à qui le pouvoir de l’argent fait un peu perdre les pédales. Reconnu et apprécié, il prend souvent en grippe une personne dans le lycée et lui fait vivre un enfer. On peut citer ici deux personnages que l’on a détestés lors du pilote de leur série, Nathan Scott, qui n’a pas vraiment brillé par sa gentillesse et son bon esprit lors de ses débuts dans Les Frères Scott et Chuck Bass, qui a fait une entrée fracassante dans Gossip Girl en étant hautain, méprisant et un poil forceur (il a quand même essayé de coucher avec Jenny sans son consentement et ça, ça s’appelle un viol et c’est un no go). « Heureusement », les deux se sont rachetés une conduite après ça.

Glee : Dave Karofsky et Quinn Fabray, les jerks sportifs et populaires


Dans Glee, l’image du bully (celui qui tyrannise) peut prendre différents profils. Au côté de Dave Karofsky, idiot notoire et jerk officiel, nous retrouvons Quinn Fabray, la cheerleader. Si au début de la série, cette dernière brutalise Rachel assez régulièrement en lui lançant des boissons glacées et colorées au visage, elle finit par se racheter en rejoignant le Glee Club, ce qui lui offre d’être de l’autre côté de la barrière et de revoir un peu ses manières, et toc.

Le harcèlement scolaire dans Glee était un sujet principal qui a surtout été abordé avec les personnages de Dave Karofsky et Kurt Hummel. L’un brutalise l’autre, tandis que l’autre assume ouvertement son homosexualité. Kurt sera tellement brutalisé qu’il changera (momentanément) d’école. Le twist final veut que Dave Karofsky se révèle être lui-même gay et embrasse Kurt… On retrouve alors l’image du bully qui extériorise son mal-être par la violence et la série rappelle que son comportement n’est jamais acceptable.

13 Reasons Why : Bryce Walker et les autres, des jerks qui se partagent la responsabilité

Impossible d’aborder ce sujet délicat, sans parler de 13 Reasons Why et la juste façon dont la série produite par Selena Gomez a eu de montrer que le harcèlement scolaire pouvait être la responsabilité de tous.

Hannah Baker, une lycéenne, a mis fin à ses jours. Pour justifier son geste, elle laisse derrière elle 13 cassettes audios qui visent à donner les raisons de son suicide. Si la figure principale du jerk est endossée dans la série par Bryce Walker, pourriture finie qui cumule toutes les tares (il viole les deux héroïnes de la série, Hannah et Jessica, et n’hésite pas à partager une photo à l’insu de la jeune Hannah), chacun des élèves a sa petite part de responsabilité dans le drame qui a entaché leur école.

Sex Education : Adam Groff, le jerk qui ne s’assume pas

Vous vous souvenez du personnage d’Adam, joué par Connor Swindells, dans la série Sex Education ? Il est le jerk par excellence. Pas véritablement populaire, Adam est le fils du proviseur, ce qui le met dans une situation bien délicate. Brute épaisse, il passe son temps à insulter Eric, le BFF gay du héros, Otis. Entre remarques racistes et homophobes, Adam s’avère finalement être en phase de découverte de sa propre sexualité et se découvre une attirance folle pour Eric, qu’il embrasse. Wait ! Le bully est en réalité un adolescent qui tente de refouler sa sexualité. Excuses, vous avez dit excuses ?

Euphoria : Nate Jacobs, le jerk torturé

Dans Euphoria, le jerk a les traits de Nate Jacobs. De par son physique impressionnant, Nate en impose dès le départ. Ce grand lycéen est évidemment impliqué dans l’équipe de football américain de son lycée, évidemment quaterback et il sort évidemment avec l’une des plus jolies cheerleaders, Maddy. Malgré sa stature, Nate n’a absolument rien de cool et a tout du monstre. Manipulateur et torturé, il est d’une violence extrême envers sa petite amie qu’il blesse, envers Jules dont il se joue ouvertement et envers un autre lycéen qu’il torture purement et simplement. Plus sombre, le personnage de Nate possède de nombreuses parts d’ombre qui viseraient à expliquer son comportement de connard fini. Reste à savoir si ses nombreux accès de violence et sa colère qu’il ne sait définitivement pas gérer, peuvent un jour être pardonnés. Voilà à quoi ressemble un jerk en 2019.

On aimerait ajouter que tout n’est pas noir ou blanc. La psychologie et l’histoire personnelle des personnages, comme dans la vraie vie, peut effectivement avoir une influence sur la façon dont nous considérons les autres. Si les séries présentent souvent le jerk en rédemption, il ne faut pas négliger l’impact que l’intimidation peut avoir.

Si vous-même êtes actuellement dans une situation qui vous fait souffrir, parlez-en. Un numéro d’aide spécial, le 3020, a été mis en place.

Amandine Rouhaud

Amandine Rouhaud

Journaliste

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