Sans jamais nous connaître : l'obsession cinéma de la semaine

Sans jamais nous connaître : l’obsession cinéma de la semaine

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Il est temps de sortir les mouchoirs et de vous préparer à sécher vos larmes ! Le réalisateur britannique Andrew Haigh revient sur le grand écran avec Sans jamais nous connaître, un récit déchirant, centré sur la nostalgie et les souvenirs auxquels on s’attache, porté par Andrew Scott. 

C’est quoi ?

Paul Mescal (Harry) et Andrew Scott (Adam) dans Sans jamais nous connaitre
© Searchlight Pictures

Inspiré du livre Présences d’un été de Taichi Yamada, Sans jamais nous connaître raconte l’histoire d’Adam, un scénariste en panne d’inspiration qui vit dans une tour abandonnée, à Londres. Un soir, alors qu’il pensait être le seul habitant restant dans cet immeuble inoccupé, il fait la rencontre d’un mystérieux voisin nommé Harry. Les deux hommes se rapprochent et entament une relation. Toutefois, Adam, solitaire dans l’âme, n’arrive pas à oublier son enfance et décide donc de retourner dans la maison dans laquelle il a grandi en banlieue. Une fois sur les lieux, ce dernier se rend compte qu’il est plongé 30 ans dans le passé, juste avant la mort de ses parents. 

Y’a qui ?

Andrew Scott, Paul Mescal, Jamie Bell et Claire Foy Sans jamais nous connaitre
© Searchlight Pictures

Signé Andrew Haigh, Sans jamais nous connaître met en scène Andrew Scott, notamment connu pour son interprétation du « hot priest » dans Fleabag et de celle de Jim Moriarty dans la série anglaise primée, Sherlock. Ici, il prête ses traits à Adam, l’écrivain endeuillé

Mis en lumière par la mini-série Normal People et nommé aux Oscars pour Aftersun, Paul Mescal, la nouvelle vedette du cinéma, campe Harry, le voisin énigmatique. À leurs côtés, on retrouve Jamie Bell (Billy Elliot) dans le rôle du père et Claire Foy (The Crown), qui joue la mère. 

C’est un peu comme…

Aftersun et Ghost
© BBC Films © Paramount

Comme dans le long-métrage de Charlotte Wells, Andrew Haigh explore les thèmes de la rétrospective sur l’enfance, le devoir de mémoire et la figure parentale. C’est à travers des souvenirs d’adulte, Sophie dans Aftersun et Adam dans Sans jamais nous connaître, que nous avons une toute nouvelle vision de la vie et de ce qu’est réellement l’innocence de l’enfance. Adam est hanté par les souvenirs de ses parents, de la même manière que la jeune Sophie se remémore ses derniers instants avec son père, Calum, avec des cassettes vidéo de vacances. Dans les deux fictions, on voit des personnages qui s’effacent dans le temps.

Sans jamais nous connaître n’est pas une histoire de fantôme à la Conjuring ou Sixième Sens. Au contraire, le long-métrage mêle hantise et émotion, comme Ghost de Jerry Zucker. Les parents d’Adam font figure d’anges gardiens et de bouclier pour leur fils, même des années après leur mort, un peu à la Sam Wheat. De ce scénario, qui tourne parfois vers l’horreur, ressort une histoire d’amour intense, romantique et sensuelle. Comment lâcher prise et accepter la disparition d’un proche ? Là est toute la question que ces oeuvres se posent. 

Le détail qui change tout ?

Jamie Bell, Claire Foy et Andrew Scott dans Sans jamais nous connaître
© Searchlight Pictures

Sans jamais nous connaître est un film qui vous transporte dans sa mélancolie et sa déambulation avec une première partie chaleureusement fantasmagorique, en créant une affection et une empathie particulière envers les personnages, avant de vous arracher le coeur avec un spleen froid et un retour ardu à la réalité. La science-fiction mêlée au drame et les voyages temporels rendent ce récit davantage ouvert à la question du « Et si ? », en construisant sa propre réalité. Une réalité artificielle et factice, oui, mais une réalité nécessaire pour un enfant bloqué dans un corps d’adulte.

On y trouve également un message fort, celui d’une liaison homosexuelle, sans complexe, qui ne tombe pas dans les clichés. Un portrait poétique est dressé de la relation entre Adam et Harry. Il s’agit en réalité d’une contemplation de la condition humaine et de la place de l’Homme dans le monde, plus qu’une simple interrogation sur la sexualité d’un individu. Le cinéaste utilise des gros plans, un éclairage doux et un arrangement musical digne des années 80 pour faire de Sans jamais nous connaître, son projet le plus thérapeutique et cathartique. 

Découvrez Sans jamais nous connaître dès ce mercredi 14 février 2024 au cinéma.

Drifa Maza

Journaliste

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